Le diabète n'est pas un long fleuve tranquille. Le blog de A.B.D - Le groupe des Personnes Diabétiques de Bruxelles hébergé Eklablog
Noms communs : estragon, estragon français, estragon de Russie, tarragon, dragone, gardon, herbe dragon, serpentine, dragon, fargon, targon.
Noms scientifiques : Artemisia dracunculus var. sativa, Artemisia dracunculoides.
Famille : astéracées (synonyme : composées).
POURQUOI METTRE L’ESTRAGON AU MENU? |
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Les fines herbes ne sont habituellement pas consommées en grande quantité. Utilisées comme assaisonnements, elles ne peuvent donc pas procurer tous les bienfaits santé qui leur sont attribués. Reste que l’ajout de fines herbes aux aliments, de façon régulière et significative, permet de contribuer, ne serait-ce que de façon minime, à l’apport en antioxydants de l’alimentation, même si à elles seules, elles ne peuvent répondre aux besoins en antioxydants du corps.
La majorité des études sur les fines herbes ont été réalisées chez l’animal à partir d’extraits de la plante. L’extrait est utilisé afin d’être en mesure d’isoler et de concentrer les principes actifs, ainsi que pour comprendre les mécanismes d’action. Chez l’humain, il est difficile d’évaluer les effets santé de la consommation de fines herbes puisque les quantités consommées sont généralement faibles.
Antioxydants. Les antioxydants sont des composés qui réduisent les dommages causés par lesradicaux libres dans le corps. Ces derniers sont des molécules très réactives qui seraient impliquées dans l’apparition des maladies cardiovasculaires, de certains cancers et des maladies liées auvieillissement. Quelques chercheurs ont évalué la capacité antioxydante des fines herbes et tous s’entendent pour dire que les fines herbes fraîches démontrent une capacité antioxydante non négligeable, parfois même plus élevée que celle de certains fruits et légumes1-3. Cela démontre qu’effectivement, l’ajout de fines herbes de façon régulière dans l’alimentation contribue à l’apport en antioxydants. Plus spécifiquement, l’estragon a été classé en quatrième position quant à sa capacité antioxydante parmi une dizaine de fines herbes, après la sauge, le thym et la marjolaine2.
Anxiété. Des chercheurs ont découvert la présence de deux types de benzodiazépines en quantité significative dans des extraits d’estragon (variété Artemisia dracunculus)4. Les benzodiazépines sont des substances exerçant une action sur le système nerveux central. Elles sont utilisées principalement dans le traitement de l’anxiété, mais aussi de l’insomnie. Les auteurs de l’étude ont démontré pour la première fois que l’estragon, cultivé dans un milieu stérile, pouvait synthétiser de telles substances qui ont la capacité de se lier in vitro à certains récepteurs spécifiques dans le cerveau humain. Les benzodiazépines produites naturellement par la plante auraient une activité aussi grande que leur équivalent synthétique. À l’heure actuelle, il n’est pas possible de penser remplacer même partiellement le médicament synthétique par des extraits d’estragon. L’estragon, tel qu’on le consomme, n’a aucun effet anxiolytique reconnu et aucune étude chez l’humain ne permet de valider les résultats obtenus in vitro.
Allergies. Une étude in vitro a démontré que l’estragon pouvait inhiber la libération d’histamine. La libération de ce composé par certaines cellules du corps provoque la plupart des symptômes d’une allergie5. Cet effet serait principalement attribuable au coumarin, substance exerçant ses effets de façon complexe durant les différentes étapes du développement d’une allergie. L’estragon contient aussi des flavones, des composés antioxydants qui agiraient eux aussi comme anti-allergènes. Le coumarin et les flavones contenus dans l’estragon donnent des résultats prometteurs. Toutefois, ils devront faire l’objet d’études plus poussées afin de déterminer leur importance dans la prévention ou le traitement des allergies chez l’humain.
Diabète. L’estragon est traditionnellement utilisé pour le traitement du diabète dans certains pays, tels le Royaume-Uni6. Une étude effectuée chez la souris diabétique a démontré que l’estragon améliorait certains symptômes du diabète (polydipsie ou augmentation de la soif, perte de poids ethyperphagie), mais n’avait aucun impact sur la glycémie (taux de sucre sanguin)7. Il ne semble pas y avoir d’autres études scientifiques publiées sur le sujet depuis 1991.
Voir la signification des symboles de classification des sources des nutriments
Fer. Une portion d'estragon est une source de fer pour l'homme, mais pas pour la femme, car leurs besoins respectifs en fer sont différents. Chaque cellule du corps contient du fer. Ce minéral est essentiel au transport de l’oxygène et à la formation des globules rouges dans le sang. Il joue aussi un rôle dans la fabrication de nouvelles cellules, hormones et neurotransmetteurs.
Manganèse. L’estragon déshydraté est une source de manganèse. Le manganèse agit commecofacteur de plusieurs enzymes qui facilitent une douzaine de différents processus métaboliques. Il participe également à la prévention des dommages causés par les radicaux libres.
Que vaut une « portion » d’estragon? |
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Poids/volume |
Estragon déshydraté, en feuilles, 15 ml/2 g |
Calories |
5,0 |
Protéines |
0,4 g |
Glucides |
0,9 g |
Lipides |
0,1 g |
Fibres alimentaires |
0,1 g |
Source : Santé Canada. Fichier canadien sur les éléments nutritifs, 2005
L’estragon contient des quantités non négligeables de vitamine K. Cette vitamine, nécessaire entre autres à la coagulation du sang, peut être fabriquée par l’organisme en plus de se trouver dans certains aliments. Les gens prenant des médicaments anticoagulants, par exemple ceux mis en marché sous les appellations Coumadin®, Warfilone® et Sintrom®, doivent adopter une alimentation dans laquelle le contenu en vitamine K est relativement stable d’un jour à l’autre. Les fines herbes, dont l’estragon, contiennent de la vitamine K et doivent donc être utilisées commeassaisonnement seulement. Il est conseillé aux personnes sous anticoagulothérapie de consulter un diététiste-nutritionniste ou un médecin afin de connaître les sources alimentaires de vitamine K et de s’assurer d’un apport quotidien le plus stable possible.
Recherche : Mélisa Deslandes, Dt.P., nutritionniste, Institut des nutraceutiques et des aliments fonctionnels (INAF), Université Laval. |
http://www.passeportsante.net/fr/Nutrition/EncyclopedieAliments/Fiche.aspx?doc=estragon_nu