Les artères et le cœur
Le diabète de type 2 s’installe sans bruit vers la quarantaine chez des personnes qui ont tendance à
l’obésité. Mais on voit de plus en plus de diabète de type 2 survenir chez des patients jeunes, du fait de la fréquence de la surcharge pondérale. Le risque de maladie cardio-vasculaire est le
premier danger auquel expose cette pathologie chronique.
Ce qu’il faut retenir
- La pression artérielle doit être inférieure à 13/8.
- Le cholestérol total doit être en dessous de 1,75 g/l.
- Le cholestérol LDL à moins de 1 g/l.
Au même titre que l’excès de cholestérol ou l’hypertension artérielle, le diabète de type 2 accélère la formation des plaques d’athérome au niveau des parois artérielles. Peuvent être
touchées : les artères coronaires qui nourrissent le cœur, les artères des membres inférieurs, risquant d’entraîner une artérite, les carotides qui irriguent le cerveau, à l’origine des
accidents vasculaires cérébraux.
L’évolution des plaques d’athérome dépend de nombreux facteurs, et en particulier de l’équilibre du diabète. Elles peuvent se stabiliser lorsque le diabète et tous les autres facteurs de risque
sont contrôlés. Dans le cas contraire, les plaques peuvent grossir lentement jusqu'à obstruer partiellement ou totalement un vaisseau entraînant par exemple une angine de poitrine. Elles
peuvent également se rompre brutalement : leur contenu, alors déversé dans le sang, provoque alors un accident vasculaire, infarctus du myocarde ou accident vasculaire cérébral.
Le risque d’accident cardiaque est multiplié par deux chez l’homme diabétique et par trois chez la femme diabétique par rapport aux non diabétiques. Il est d’autant plus élevé que le diabète de
type 2 est associé à d’autres facteurs qui altèrent les parois artérielles comme le tabagisme, l’excès de cholestérol dans le sang ou l’hypertension artérielle.
Une meilleure hygiène de vie est le plus simple et le plus efficace des traitements pour protéger vos artères ! Adoptez une alimentation plus saine, pratiquez régulièrement une activité
physique, optez pour l’arrêt définitif du tabac… Il s’avère également nécessaire d’adapter les traitements médicamenteux pour contrôler les maladies vasculaires et les facteurs de risque.
Enfin, mesurez régulièrement votre tension artérielle, et vérifiez les taux de cholestérol HDL et LDL, ainsi que les triglycérides.
Les recommandations pour le diabétique…
Il a été démontré que la baisse de la tension artérielle réduit la mortalité cardio-vasculaire chez le diabétique; ce qui est important quand on sait que la maladie cardio-vasculaire est la
première cause de décès chez les diabétiques. Les experts conseillent de baisser le plus possible la TA, qui doit être inférieure à 135 mm Hg, idéalement 130/80 ; le cholestérol total sanguin
doit être en dessous de 1,75 g/litre et le cholestérol LDL à moins de 1 g/litre.
…et pour tous
Les recommandations de prévention cardio-vasculaire s’adressent aussi à la population générale, et pour les mémoriser facilement les experts proposent de les exprimer comme un numéro de
téléphone : 035 140 530.
Zéro pour zéro tabac ; 3 pour 3 km de marche par jour ; 5 pour 5 portions de fruits et légumes par jour ; 140 pour la pression artérielle ; 5 pour le cholestérol total, en dessous de 5 mmol/l,
soit 1,90 g/litre ; 3 pour le cholestérol LDL, soit 1,15 g/litre, et le dernier 0 pour zéro obésité et diabète.
Epidémiologie, prévention, constats
Le constat des grandes enquêtes épidémiologiques sur le comportement de la population à risque cardio-vasculaire est alarmant, avec toujours plus de personnes obèses en Europe et, par
conséquent, toujours plus de diabétiques de type 2.
La situation en France n’est pas la plus mauvaise, avec une stagnation de l’obésité et une baisse du nombre de diabètes non diagnostiqués. En revanche, le nombre de fumeurs après infarctus ne
tend malheureusement pas à diminuer et il est l’un des plus élevés d’Europe malgré les campagnes de prévention à répétition. Une personne sur 5 continue à fumer après un accident cardiaque
!
Seule note positive dans ce constat, le contrôle des taux sanguins de lipides est efficace au sein de la population à risque, avec des taux réduits par rapport aux taux moyens constatés il y
a une dizaine d’années.
Le silence du cœur
Dans le diabète, les symptômes habituels de l’angine de poitrine sont… indolores chez environ 30 % des
diabétiques. C’est une spécificité du diabète. L’absence de douleur, que l’on pourrait prendre pour un avantage, est un sérieux inconvénient puisque la maladie coronarienne peut se déclarer
d’emblée par un infarctus, sans qu’il y ait eu de signes avant-coureurs. C’est ce que l’on nomme l’ischémie silencieuse que l’on découvre parfois au stade de ses complications :
l’insuffisance cardiaque.
En outre, quand les symptômes de l’angine de poitrine existent, ils surviennent dans des endroits différents de ceux observés habituellement chez les personnes non diabétiques : ce sont par
exemple, des douleurs au niveau du cou ou au creux de l’estomac. C’est donc par un suivi régulier que l’on peut dépister les atteintes cardiaques ou les prévenir : électrocardiogramme annuel,
et, en cas d'anomalie, le spécialiste pratiquera une épreuve d’effort sur un tapis roulant ou sur une bicyclette, ou d’autres examens en fonction de l’ancienneté et de la gravité du diabète.
Date de publication : Février 2005
Mises à jour : Mars 2008
Sources : Recommandations ESC 2007
http://www.diabete2-patients.com/b3_2.php
Un bel article de prévention .Bonne soirée, bisous Nadine