Qu'est-ce que la spondylarthrite ?
Il est maintenant confirmé que la spondylarthrite ankylosante est aussi fréquente que la polyarthrite rhumatoïde
mais cette maladie qui atteint l'homme ou la femme avant 50 ans, et parfois les enfants, demeure encore mal connue du grand public, et insuffisamment prise en considération.
C'est une maladie évoluant par poussées, et qui peut se manifester sous plusieurs formes: si elle atteint principalement la
colonne vertébrale au niveau des ligaments, elle peut aussi toucher les articulations périphériques, provoquant des arthrites (inflammations douloureuses et destructrices au niveau de la membrane
synoviale); cette maladie est aussi caractérisée par une atteinte des tendons au niveau des enthèses ( point d'ancrage des tendons sur les os - on parle alors d'enthésiopathies)
Manifestations de la maladie
Les conséquences de ces inflammations sont multiples : lorsque la colonne vertébrale est atteinte, on assiste à une déformation et un
enraidissement progressifs de celle-ci, pouvant dans les cas les plus sévères aboutir à une ankylose complète, par la formation de ponts osseux entre les vertèbres : le malade perd alors
toute sa mobilité. Cette ankylose devient cependant plus rare, grâce à un diagnostic de plus en plus précoce associé à une meilleure prise en charge thérapeutique. C'est pourquoi le terme
"ankylosante" tend à ne plus être utilisé.
Les autres articulations atteintes, sont situées principalement au niveau du bassin (articulations sacro-iliaques,
hanches), des pieds (chevilles, talons), et provoquent lorsqu'elles sont abîmées ou détruites des troubles divers associés à des douleurs, comme les pseudo-sciatiques, les talalgies, entraînant
une limitation des mouvements, notamment de la marche Toutes les articulations peuvent être touchées. Une atteinte des articulations de la cage thoracique, limitant progressivement l'amplitude
respiratoire, peut finir par entraîner une insuffisance respiratoire.
Une inflammation douloureuse de la partie antérieure de l'oeil - l'uvéite - peut aussi se rencontrer chez certains malades,
nécessitant une prise en charge urgent et énergique.
Les spondylarthropathies
La spondylarthrite peut aussi être associée à d'autres maladies : le psoriasis (maladie de la peau), la maladie de
Crohn ou la recto-colite ulcéro-hémorragique (maladies inflammatoires du tube digestif), l'arthrite réactionnelle (survenant après une infection bactérienne). C'est pourquoi toutes ces affections
sont regroupées dans la famille des spondylarthropathies.
Evolution et conséquences
Les conséquences de ces maladies inflammatoires chroniques sont très diverses : Dans tous les cas, l'inflammation est
à l'origine de douleurs et de souffrances altérant la qualité de vie, la gêne fonctionnelle quasi permanente peut devenir invalidante. Les traitements quotidiens, associant le plus souvent
anti-inflammatoires, antalgiques et traitements de fond, peuvent être lourds et contraignants, non dépourvus d'effets secondaires ; rééducation, et traitements locaux (infiltrations,
synoviorthèses) sont souvent associés, et dans les formes sévères, lorsque les articulations sont très abîmées ou détruites, le recours à la chirurgie s'impose : arthrodèses, prothèses
totales.
La vie au quotidien
les répercussions sur la vie familiale et socioprofessionnelle sont multiples : La vie quotidienne du malade est
perturbée : douleurs qui réveillent la nuit, raideur matinale, nécessité d'un temps plus ou moins long de déverrouillage des articulations au lever, fatigue , besoin d'éviter de demeurer
trop longtemps dans la même posture pour éviter l'ankylose, ce qui constitue autant de contraintes auxquelles le spondylarthritique doit s'adapter, en plus des traitements qu'il subit. Et alors
que celui-ci doit déjà surmonter seul les conséquences directes de sa maladie au niveau de son corps, il doit en plus faire face à un environnement pas toujours en mesure de comprendre sa
situation, parce qu'il existe un décalage important entre la souffrance intérieure du malade et les manifestations extérieures de sa maladie : celles-ci peuvent demeurer plus ou moins
discrètes et varier dans le temps, à différents moments de la vie, et même à différents moments de la journée, les périodes de poussée alternant avec des périodes moins inflammatoires.
Chacun doit donc apprendre à vivre avec sa maladie. Mais le fait que l'établissement d'un pronostic à long terme
généralisable à l'ensemble des malades soit difficile, contribue à compliquer encore les choses : pour beaucoup, la maladie demeurera compatible avec un mode de vie normal ou quasi-normal
compte-tenu de leur profession et de leur propre environnement, mais pour d'autres, l'évolution de la maladie aboutira à un handicap plus ou moins sévère, avec toutes les conséquences que cela
implique en terme de désinsertion physique et psychologique : arrêts maladie à répétition, hospitalisations, nécessité d'une reconversion professionnelle, mise en invalidité, repli sur soi,
parfois dépression. D'autres problèmes peuvent surgir au niveau de la vie sociale : nécessité d'aménagement du cadre de vie ou du poste de travail, perte d'emploi, difficultés voire refus
d'obtention de prêts, etc. .Dans tous les cas, le malade atteint de spondylarthrite, confronté à l'incertitude, vit mal.
Les origines
Les origines de ces maladies sont encore mal connues, mais de nombreux travaux ont été menés et sont en cours, et les
médecins et chercheurs s'accordent à penser que plusieurs facteurs co-existants entrent en jeu dans le déclenchement de la maladie: un terrain génétique favorisant mais encore mal défini, des
facteurs environnementaux, la présence d'agents infectieux , des troubles de l'immunité. On observe aussi qu'il existe des formes familiales de spondylarthropathies.
Les traitements évoluent
L'arrivée des biothérapies constitue une avancée thérapeutique majeure, qui a modifié la prise en charge des
spondylarthrites réfractaires aux traitement classiques.
Quelques chiffres
La fréquence de la spondylarthrite et des spondylarthropathies dans la population française est estimée à 0.31 % soit
200.000 malades atteints en France. Ce n'est donc pas une maladie rare.
Face à ces pathologies, de nombreux malades se regroupent en association , pour mieux affronter leur maladie, mais aussi
pour la faire connaître au niveau de leur entourage et reconnaître par les pouvoirs publics. Les équipes de recherche médicale sont mobilisées à l'échelon international et sur tous les
plans : recherche génétique, pharmacologique, immunologique, épidémiologique, mais les budgets alloués pour ces recherches sont souvent insuffisants. En France, plusieurs études sont en
cours.
Martine Roch
Présidente de
l'AFS
Mise à jour 25 juin 2003
Cet article a été réalisé par l'Association Française des
Spondylarthritiques. Cette association est membre de l'Association Française de Lutte AntiRhumatismale (AFLAR) et de l'Ankylosing Spondylitis
International Federation (ASIF). Son rôle est d'aider les malades dans tous leurs problèmes quotidiens, de diffuser de l'information
sur ces maladies à destination du grand public mais aussi des professionnels et enfin de faire pression sur les autorités sanitaires nationales pour une meilleure reconnaissance des
spondylarthropathies.
Association France Spondylartrites
50 bis, rue des Armuriers
19150 Laguenne
Tél: 05 55 21 61 49
Email : info@spondylarthrite.org
Site internet : www.spondylarthrite.org
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http://www.doctissimo.fr/html/dossiers/rhumatismes/sa_6883_spondylarthropathies_def.htm