Par Lori Montgomery M.D., CCFP
Introduction
Les neuropathies diabétiques (prononcer : neu-RO-pa-ti di-À-BÉ-tik) sont un groupe de désordres pouvant causer de la douleur, accompagnée d’engourdissement, de faiblesse ou de sensations bizarres. Jusqu’à 70 % (7 sur 10) des personnes qui souffrent de diabète (de type 1 comme de type 2) ont une forme ou une autre de neuropathie, qui peut se rapporter aux mains, aux pieds, aux bras ou aux jambes. Elle peut parfois affecter aussi le tube digestif, le cœur ou les organes sexuels.
Les signes et les symptômes
Certains patients qui souffrent de neuropathie diabétique n’ont absolument aucun symptôme. D’autres peuvent ressentir : de l’engourdissement et des picotements dans les mains et dans les pieds;
- de la douleur aux mains et aux pieds, particulièrement des sensations de brûlure, de chocs électriques douloureux;
- une extrême sensibilité de la peau, semblable à un coup de soleil douloureux;
- de la faiblesse musculaire dans les mains ou les pieds;
- un dysfonctionnement érectile (difficulté à obtenir ou à conserver une érection) chez les hommes, ou de la sécheresse vaginale chez les femmes;
- de la difficulté à uriner (à faire pipi);
- de la constipation ou de la diarrhée;
- des sensations de vertige ou d’étourdissement lorsqu’ils se lèvent rapidement.
Les causes
Étant donné qu’il y a tellement de symptômes possibles de la neuropathie diabétique chez différentes personnes, les chercheurs croient qu’il y a probablement un certain nombre de moyens dont le diabète se sert pour causer des dommages aux nerfs. Mais en général, un taux de glycémie élevé est toxique pour les nerfs et diminue leur capacité à guérir et à se remettre d’une blessure. Le diabète endommage également les vaisseaux sanguins. Cela signifie que les nerfs ne peuvent recueillir l’oxygène dont ils ont besoin pour survivre. Si vous fumez la cigarette ou si vous buvez de l’alcool plus que normalement, cela peut aussi endommager les petits nerfs de vos mains et de vos pieds, et aggraver la neuropathie diabétique périphérique. Certaines personnes qui souffrent de diabète ne développent pas de neuropathie, ce qui signifierait qu’une partie de la cause est également génétique. Cela peut rendre certaines personnes plus sujettes aux lésions nerveuses que d’autres.
Les tests diagnostiques
Un certain nombre de tests peuvent aider à diagnostiquer la neuropathie diabétique et orienter le traitement.
Le test au monofilament Le test le plus simple consiste en un petit filament, que votre médecin peut utiliser dans son bureau pour tester votre sensibilité. Le dispositif applique une pression constante, de sorte que votre médecin peut comparer la sensibilité de votre peau à celle d’une personne qui ne souffre pas de neuropathie. C’est souvent le seul test qui sera nécessaire.
L’analyse quantitative de sensibilité L’analyse quantitative de sensibilité peut être utilisée afin de noter les changements de votre état au fil du temps. Ce test vérifie votre sensibilité à la lumière, au toucher, à une piqûre, à la pression, à la vibration et à la température. On en a très rarement besoin, mais il est utile dans les études de recherche, afin de constater la progression de la maladie.
Les études de la conduction nerveuse ou l’électromyographie (EMG) Les études de la conduction nerveuse ou électromyographie (EMG) analysent si le signal électrique passe bien dans un nerf et si les muscles répondent bien au signal nerveux. Le plus souvent, ces tests ne sont pas nécessaires, mais ils peuvent aider à exclure d’autres causes de dommage nerveux, si nécessaire.
Les signes vitaux Les changements de la pression artérielle et de la fréquence cardiaque au cours du temps peuvent indiquer des problèmes au niveau du système nerveux autonome. Ces nerfs contrôlent les fonctions involontaires.
L’approche du traitement
Le contrôle de la glycémie La meilleure façon de prévenir et de traiter la neuropathie diabétique est de bien contrôler la glycémie, ce qui peut prévenir d’autres dommages. Lorsque le taux de sucre est contrôlé la première fois, certains patients trouvent la douleur plus forte pendant un certain temps, puis elle diminue par la suite.
Les médicaments Un certain nombre de médicaments sont utilisés pour contrôler la douleur au niveau des nerfs. Certains patients peuvent bénéficier d’un soulagement avec les médicaments suivants :
- Antidépresseurs tricycliques (comme l’amitriptyline ou la nortriptyline)
- Gabapentine ou prégabaline
- Tramadol ou autres médicaments comme les opiacés (la morphine, entre autres)
- Inhibiteurs de la recapture de la sérotonine-noradrénaline (comme la venlafaxine ou la duloxétine)
- Gels ou crèmes contenant un anesthésique local comme la lidocaïne
L’acupuncture et la neurostimulation transcutanée Certains patients trouvent des traitements comme l’acupuncture ou la neurostimulation transcutanée également utiles.
Les thérapies non médicamenteuses Des études ont démontré que des thérapies non médicamenteuses peuvent aider à réduire la douleur et à mieux l’endurer. Elles comprennent :
- la relaxation
- la méditation
- la répartition des activités
- la thérapie cognitivo-comportementale
Ces stratégies d’autogestion peuvent vous aider à mieux fonctionner, de sorte que vous pourrez en faire plus, tout en jouissant davantage de la vie.
Sites Internet
The Neuropathy Association www.neuropathy.org
Web MD www.webmd.com
Pain.com www.pain.com
American Pain Foundation www.painfoundation.org
TRIP Database (ressources concernant la médecine basée sur des données probantes) www.tripdatabase.com
National Institute of Neurological Disorders and Stroke www.ninds.nih.gov
National Diabetes Information Clearinghouse www.diabetes.niddk.nih.gov/dm/pubs/neuropathies/
Association canadienne du diabète www.diabetes.ca
American Diabetes Association www.diabetes.org
Références
Figueroa-Romero C, Sadidi M, Feldman EL. Mechanisms of disease: The oxidative stress theory of diabetic neuropathy. Reviews in Endocrine and Metabolic Disordorders. Dec 2008;9(4):301-14.
Martin CL, Albers J, Herman WH, et al. Neuropathy among the diabetes control and complications trial cohort 8 years after trial completion. Diabetes Care. Feb 2006;29(2):340-4.
National Institute of Diabetes and Digestive and Kidney Diseases. National Institutes of Health information. NIH Publication No. 08–3185, February 2008. Rashiq S, Schopflocher D, Taenzer P, Jonsson E, (eds). Chronic Pain: A Health Policy Perspective, Wiley Blackwell, October 2008.
http://www.douleurchronique.org/content_new.asp?node=186
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quand les nerfs sont touchés , c’est très douloureux
j'espère que le traitement est sans trop d'effets indésirables-