La pneumonie est une infection des poumons causée le plus souvent par un virus ou une bactérie.
L’infection touche plus précisément les alvéoles pulmonaires, ces minuscules sacs en forme de ballons situés à l’extrémité des bronchioles (voir le schéma). Elle touche généralement un seul des 5 lobes du poumon (3 lobes dans le poumon droit et 2 dans le gauche), d’où le terme pneumonie lobaire. Lorsque la pneumonie atteint aussi les bronches, on l’appelle bronchopneumonie.
La pneumonie désigne en fait des infections très diverses qui peuvent être sans gravité ou mettre la vie en danger. Ainsi, si une pneumonie apparaît en complication d’une maladie grave ou chez une personne âgée, elle peut être mortelle. Dans de très rares cas, une pneumonie peut aussi être mortelle chez une personne en bonne santé.
La maladie se manifeste généralement par une toux souvent accompagnée d’expectorations, d’essoufflement, de fièvre et des frissons. La pneumonie s’attrape le plus souvent comme une grippe ou un rhume, en inhalant des particules contaminées. Dans certains cas, elle survient après une autre infection respiratoire, comme une grippe ou une bronchite, qui « dégénère » et s’installe dans les alvéoles des poumons. Certains des symptômes peuvent durer plusieurs semaines. Elle est habituellement peu contagieuse.
Le terme pneumopathie est parfois utilisé comme synonyme de pneumonie. En fait, dans l’usage médical, la pneumonie désigne une infection des poumons causée par un microbe (virus, bactérie), tandis que la pneumopathie est un terme plus large signifiant « maladie des poumons ». Il existe, par exemple, des formes de pneumopathies causées non pas par des microbes, mais par l’inhalation de produits irritants, de poussières ou l’usage prolongé de tabac. Leurs symptômes ressemblent à ceux de la pneumonie.
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Causes
Presque toutes les pneumonies sont causées par un virus ou une bactérie. Lorsque le microbe attaque les poumons, le corps réagit en déclenchant une réaction d’inflammation. Les alvéoles se remplissent de pus et de liquide inflammatoire, ce qui entraîne des difficultés respiratoires.
Le médecin doit faire une distinction entre deux modes de contraction de la pneumonie : la contraction en milieu hospitalier (pneumonies nosocomiales) et la contraction en dehors de l’hôpital (pneumonies communautaires ou « acquises dans la communauté »). Les pneumonies nosocomiales sont généralement plus dangereuses, car elles surviennent chez des personnes affaiblies par une autre maladie. À l’hôpital, la pneumonie est souvent transmise par les appareils de ventilation mécanique (intubation) dans les unités de soins intensifs.
Le type exact de bactérie ou de virus responsable de la pneumonie chez un patient donné n’est connu que dans la moitié des cas17, en partie parce que les techniques de laboratoire ne sont pas assez performantes. À titre d’information, voici ceux qui sont les plus fréquemment trouvés chez les personnes atteintes de pneumonie.
Bactéries. Des infections bactériennes causent le plus souvent une pneumonie typique (voir la section Symptômes). La plupart du temps, les bactéries Haemophilus influenzae, Staphylococcus aureus ou Streptococcus pneumoniae (causant la pneumonie à pneumocoque), en sont responsables.
La pneumonie atypique se manifeste par des symptômes qui peuvent être moins prononcés que la pneumonie typique. Par exemple, certaines personnes atteintes de pneumonie n’ont ni fièvre, ni douleurs thoraciques. La pneumonie fait alors penser à une infection respiratoire, comme une bronchite, une sinusite ou une grippe (influenza). Parmi les bactéries qui causent la pneumonie atypique, on retrouve Mycoplasma pneumoniae (causant la pneumonie à mycoplasme), Chlamydia pneumoniae et Legionella pneumophila (responsable de la maladie du légionnaire).
Virus. Les plus fréquents sont les virus influenza et parainfluenza, le virus respiratoire syncytial, les virus du rhume (rhinovirus), les virus de type herpès ou encore le virus du SRAS. Le virus de l’influenza, c’est-à-dire celui de la grippe, atteint parfois les alvéoles pulmonaires et cause ainsi unepneumonie virale. Par la suite, l’appareil respiratoire fragilisé par l’infection virale peut ouvrir la porte à une surinfection bactérienne potentiellement plus grave.
Au début de l’année 2003, une épidémie de SRAS ou syndrome respiratoire aigu sévère a fait des victimes dans plusieurs pays. La Chine, Singapour et le Canada (surtout la ville de Toronto) ont été les plus touchés. Au total, plus de 8 000 personnes ont alors été infectées par le SRAS. Parmi celles-ci, 800 en sont décédées, dont 43 au Canada2. L’épidémie a pu être maîtrisée en l’espace de 4 mois grâce à des mesures visant à prévenir sa transmission (port de masques, mises en quarantaine, etc.). Le SRAS est causé par un coronavirus très contagieux.
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D’autres causes plus rares de pneumonies
- La pneumonie d’aspiration se produit lorsqu’un peu du liquide contenu dans l’estomac est aspiré dans les poumons. Les bactéries présentes dans ce liquide atteignent alors les bronches et les alvéoles pulmonaires et causent une infection. Ce phénomène survient généralement après une anesthésie ou à la suite d’un trouble neurologique touchant le réflexe de déglutition ou en cas d’inhalation de ses vomissements, en raison d’une surconsommation d’alcool ou de drogue.
- L’inhalation de certains produits toxiques (du kérosène, des vernis, des diluants à peinture, etc.) ou de moisissures (durant des travaux de construction, essentiellement chez des personnes dont le système immunitaire est affaibli par un traitement immunosuppresseur), ou encore une allergie à des produits employés en milieu professionnel peuvent causer une inflammation des poumons et des saignements. Ces conditions augmentent le risque de pneumonie et peuvent causer une pneumonite, une inflammation des poumons, d’origine non infectieuse.
- La tuberculose peut se présenter sous la forme d’une pneumonie.
- Des pneumonies causées par un parasite ou un champignon se rencontrent surtout chez les personnes dont le système immunitaire est affaibli. L’aspergillose pulmonaire en est un exemple, tout comme la pneumocystose (causée par un parasite).
Prévalence
Selon l’Association pulmonaire du Québec, de 200 000 à 300 000 Canadiens sont atteints depneumonie chaque année et le taux de mortalité peut atteindre 30 % dans certaines populations (personnes âgées, hospitalisées...). Les pneumonies acquises à l’hôpital touchent de 0,5 % à 1% des patients hospitalisés, mais jusqu’à 40 % des personnes sous ventilation mécanique aux soins intensifs17.
Diagnostic
Le médecin évalue les symptômes, s’enquiert des antécédents familiaux et ausculte les poumons. Il peut faire passer un examen radiologique des poumons et demander une analyse des sécrétions pulmonaires (expulsées en toussant). Au besoin, il aura recours à d’autres tests, par exemple la recherche de bactéries dans le sang.
Complications
La pneumonie se guérit la plupart du temps en 2 semaines ou un peu plus. Cependant, davantage de temps est souvent nécessaire avant de récupérer complètement.
Bien qu’elles soient rares, quelques complications graves sont possibles.
- Un épanchement pleural. C’est l’accumulation de liquide d’inflammation entre les deux feuillets de la plèvre, qui cause une compression du poumon. S’il y a beaucoup de liquide, on doit le retirer par aspiration. Exceptionnellement, il arrive que ce liquide persiste et devienne purulent. Une chirurgie est alors souvent nécessaire.
- Un abcès au poumon.
- Une détresse respiratoire. Lorsque la pneumonie touche les deux poumons, la respiration devient extrêmement difficile. La mise sous ventilation assistée est alors souvent nécessaire.
- Un choc septique, c’est-à-dire une infection généralisée de l’organisme dû au passage de la bactérie des poumons vers le sang. Cela survient surtout avec les pneumonies à pneumocoque.
Grâce aux antibiotiques, la pneumonie cause beaucoup moins de décès qu’avant. Tout de même, la pneumonie et la grippe (influenza) constituent, toutes deux réunies, la première cause de mortalité découlant d’une maladie infectieuse au Canada1. Les personnes très âgées, dont le système immunitaire est plus faible, et les personnes atteintes d’une autre maladie grave sont les plus susceptibles d’y succomber.
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Pneumonie typique
- Une montée de fièvre soudaine pouvant atteindre 41 ºC (106 ºF) et des frissons importants.
- Un souffle court, une respiration et un pouls rapides.
- Une toux. Au début, la toux est sèche. Après quelques jours, elle devient grasse et s’accompagne de sécrétions jaunâtres ou verdâtres, parfois striées de sang.
- Une douleur thoracique qui s’intensifie durant la toux et les inspirations profondes.
- Une dégradation de l’état général (fatigue, perte d’appétit).
- Des douleurs musculaires.
- Des maux de tête.
- Une respiration sifflante.
Certains signes de gravité doivent conduire à une hospitalisation immédiate.
- Altération de la conscience.
- Pouls trop rapide (supérieur à 120 battements par minute) ou fréquence respiratoire supérieure à 30 respirations par minute.
- Température supérieure à 40 °C (104 °F) ou inférieure à 35 °C (95 °F).
Pneumonie atypique
Les pneumonies « atypiques » sont plus trompeuses, car leurs symptômes sont moins spécifiques. Elles peuvent se manifester par des maux de tête, des troubles digestifs ou des douleurs articulaires. La toux est présente dans 80 % des cas, mais dans seulement 60 % des cas chez les personnes âgées17.
Personnes à risque
- Les enfants. Le risque s’accroît davantage chez ceux qui sont exposés à la fumée secondaire.
- Les personnes âgées, surtout si elles vivent en maison de retraite.
- Les personnes atteintes d’une maladie respiratoire chronique (asthme, emphysème, MPOC, bronchite, fibrose kystique).
- Les personnes atteintes d’une maladie chronique qui affaiblit le système immunitaire, comme une infection au VIH/sida, un cancer, ou encore le diabète.
- Les personnes qui reçoivent un traitement immunosuppresseur ou une corticothérapie sont également à risque de souffrir d’une pneumonie opportuniste.
- Les personnes qui viennent tout juste d’avoir une infection respiratoire, comme la grippe.
- Les personnes hospitalisées, en particulier dans un service de soins intensifs.
- Les personnes exposées à des produits chimiques toxiques dans le cadre de leur travail (par exemple, des vernis ou des diluants à peinture), les éleveurs d’oiseaux, les travailleurs oeuvrant dans la confection ou la transformation de la laine, du malt et du fromage.
- Les populations autochtones du Canada et de l’Alaska courent un plus grand risque de pneumonie à pneumocoque.
Facteurs de risque
- Le tabagisme et l’exposition à la fumée secondaire
- L’abus d’alcool
- L’usage de drogues
- Les logements insalubres et surpeuplés
http://www.passeportsante.net/fr/Maux/Problemes/Fiche.aspx?doc=pneumonie-pm-personnes-a-risque