Le diabète de type 2 est le diabète le plus fréquent : on le rencontre dans 80 à 90% des cas, ce qui représente environ 600.000 personnes pour la Belgique.
Le plus souvent, le diabète de type 2 apparaît chez des adultes de plus de 40 ans, même si désormais des adultes plus jeunes ainsi que des adolescents commencent à être concernés…
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Dans le diabète de type 2, de l’insuline est toujours produite par le pancréas (contrairement au diabète de type 1) mais celle-ci est souvent moins active et produite en moins grande quantité. Quand la sécrétion de l’insuline est insuffisante et n’arrive plus à s’adapter afin de maintenir une glycémie normale, la glycémie augmente progressivement : on parle alors de diabète de type 2.
La sensibilité à l’action de l’insuline étant propre à chaque individu, le diabète de type 2 peut se présenter de façon très différente d’une personne à l’autre :
Mais toutes ces personnes sont bien diabétiques de type 2 malgré tout.
Il existe une prédisposition génétique au diabète de type 2. Cette dernière est beaucoup plus forte que celle rencontrée dans le diabète de type 1, même si d’autres facteurs favorisent la résistance à l’insuline, ce qui aboutit à une insuffisance de la sécrétion de celle-ci. Il existe une quarantaine de gènes de prédisposition au diabète de type 2. Le risque de transmission du diabète de type 2 à ses enfants est de 30% si un des parents est touché et de 70% si les 2 parents sont concernés. Dans le cas de jumeaux monozygotes, si l’un des jumeaux est touché, le risque de développer un diabète de type 2 pour l’autre est de 70 à 80%.
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Parmi les causes qui favorisent l’apparition du diabète de type 2, nous pouvons citer :
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L’obésité (présente chez 80% des diabétiques de type 2) et, surtout, l’obésité abdominale. C’est le facteur le plus important de résistance à l’insuline.
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La sédentarité.
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Une alimentation déséquilibrée.
L’élévation chronique de la glycémie est plus lente dans le diabète de type 2 que dans le diabète de type 1. L’évolution d’une régulation normale de la glycémie vers un état diabétique passe par un stade intermédiaire où les valeurs glycémiques ne sont plus dans la norme mais pas encore assez élevées que pour être des valeurs franchement diabétiques. On parle alors d’intolérance au glucose : les glycémies à jeun sont altérées (on pourrait détecter une légère hyperglycémie par prise de sang) mais la personne ne ressent aucun symptôme et ne consulte donc pas…
La glycémie continue alors à augmenter à une vitesse variable selon la personne jusqu’à atteindre des valeurs clairement diabétiques.
Une fois installé, le diabète de type 2 a tendance à s’aggraver au fil du temps, de façon plus ou moins rapide, à cause de la diminution progressive de la capacité des cellules béta à fabriquer l’insuline. Le traitement de départ devra donc s’intensifier avec les années.
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Le diabète de type 2 évoluant lentement et généralement sans symptômes, l’importance du dépistage est primordiale. Certains signes doivent également alerter :
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Le fait d’uriner beaucoup et plus souvent.
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Une sensation de bouche sèche.
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Des infections régulières (infections urinaires, génitales, touchant la peau et les muqueuses).
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Une fatigue chronique.
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Des difficultés à cicatriser.
Contrairement au diabète de type 1, l’amaigrissement est plus rarement rencontré car les apports en nourriture sont souvent plus importants. De plus, le pancréas conservant une activité résiduelle, le risque de décompensation (acidocétose) est écarté.
D’autres maladies peuvent être associées au diabète de type 2 : d’autres désordres métaboliques (peu de bon ou trop de mauvais cholestérol), l’hypertension artérielle, … Ce qui accentue encore davantage le risque de développer des maladies cardio-vasculaires.
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Le diagnostic de diabète de type 2 sera donné en présence d’une glycémie à jeun supérieure ou égale à 126mg/dL à 2 reprises, sauf si des symptômes clairs de diabète décompensé sont présents (perte de poids, besoin d’uriner beaucoup= polyurie, besoin de boire beaucoup= polydipsie). Un diagnostic sur base de l’hémoglobine glyquée (supérieure ou égale à 6,5%) peut également être établi depuis 2010 mais cette méthode est encore peu utilisée.
30% des diabétiques de type 2 s’ignorent. Aux Etats-Unis, un dépistage systématique est recommandé à partir de 45ans. En Europe, il n’est réalisé que chez les personnes à risque :
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Antécédents familiaux.
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Obésité (surtout abdominale).
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Antécédent de diabète gestationnel ou de macrosomie fœtale (=bébé supérieur à 4 kg).
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Autre anomalie métabolique déjà présente (hypertension artérielle, taux élevé de graisses dans le sang= hyperlipémie).
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Affection cardio-vasculaire (antécédent d’accident vasculaire cérébral, d’infarctus).
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Prise de médicaments diabétogènes.
Pourtant, dépister un diabète de type 2 pendant la période d’intolérance au glucose permet de retarder sa « véritable » apparition à l’aide d’un régime hypocalorique et d’exercices physiques.
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Pour traiter le diabète de type 2, il faut être précoce et global : il faut normaliser la glycémie, soigner l’excès de graisses dans le sang et les facteurs de risques cardio-vasculaires (hypertension artérielle, tabagisme, …). Il faut agir vite mais avec modération, sans agressivité, dans le cas de personnes déjà âgées ou fragiles avec complications.
Le traitement du diabète de type 2 est donc à établir au cas par cas, en concertation entre l’équipe soignante et le patient. Il sera adapté selon l’âge, les facteurs de comorbidité, sa sévérité, ainsi que son ancienneté.
Dans tous les cas, une participation active du patient dans la prise de son traitement et dans la conviction de la nécessité de changer ses habitudes est nécessaire. La volonté du patient est pour beaucoup dans la réussite de son traitement.
Dans le traitement du diabète de type 2, on peut distinguer 2 grands axes : la prise en charge médicamenteuse et la prise en charge non-médicamenteuse.
Le traitement médicamenteux du diabète de type 2 est un traitement qui sera réalisé sur mesure pour chaque diabétique. De nouvelles molécules médicamenteuses mieux tolérées, ayant moins de répercussions sur la prise de poids et moins de risque d’hypoglycémie, sont désormais disponibles. Elles permettent une meilleure qualité de vie ainsi qu’une meilleure maîtrise des complications.
Aujourd’hui, on peut dénombrer 12 classes de médicaments : différentes associations sont possibles (ou non) entre eux. La prise en charge est donc très complexe.
Quant au traitement non-médicamenteux, on peut le diviser en plusieurs sous-parties :
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La diététique :
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Corriger les erreurs alimentaires (trop grande utilisation des graisses saturées, sucres simples, consommation excessive d’alcool, …).
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Améliorer la qualité de vie.
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Prévenir et traiter les complications.
Le régime des diabétiques de type 2 est légèrement hypocalorique (moins 300 à 500 kilocalories par jour) afin d’induire une perte de poids. Une perte de 5 à 10% du poids initial est déjà bénéfique dans la régulation des glycémies et, associée aux autres aspects du traitement, elle permet de réduire l’hémoglobine glyquée de 1 à 2%.
La régularité de l’heure et de l’espacement des repas est très importante car elle permet également une meilleure régulation du poids et des glycémies.
Concernant la perte de poids, des chirurgies bariatriques seront parfois proposées aux personnes diabétiques de type 2 mais la prise en charge diététique reste à privilégier en première intention.
Il est bien important de savoir qu’il n’existe pas de régimes miracles. De même, il n’existe pas de régime généralisé pour les diabétiques de type 2 : chaque personne aura ses propres prescriptions diététiques.
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L’activité physique régulière a un effet bénéfique contre l’insulinorésistance. Elle permet également de diminuer de façon naturelle la tension artérielle et les neuropathies diabétiques. Elle apporte aussi bonne humeur et vigueur.
Idéalement, l’activité physique doit durer 150 minutes, réparties sur 3 jours par semaine, sans rester plus de 2 jours inactif. La marche est particulièrement adaptée aux diabétiques d’âge moyen ou avancé. Le jardinage, le vélo et la natation sont également des choix à privilégier : l’important étant avant tout de se faire plaisir. Les activités de groupe peuvent apporter en plus un contact social.
Dans le cadre d’activités physiques plus soutenues (marche rapide, jogging, basket-ball, danse rapide, exercices aérobiques, …), il sera important de vérifier au préalable l’absence de contre-indications, surtout cardio-vasculaires.
Dans tous les cas, l’important sera de commencer l’activité de façon progressive : commencer par 5 à 10 minutes par jour et augmenter progressivement la durée de l’effort. On peut aussi fragmenter l’activité sur la journée par séances de minimum 10 minutes.
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Le tabac a un effet néfaste sur les vaisseaux sanguins. Le diabétologue pourra aiguiller la personne vers des centres spécialisés de tabacologie. L’arrêt du tabac est bien sûr l’idéal à atteindre, mais une diminution aura déjà un effet bénéfique.
Il faudra être particulièrement vigilant à la prise de poids et à la modification de la sensibilité à l’insuline qui en découle. Il est donc très important d’anticiper cet arrêt et d’en parler aux professionnels de la santé.
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Tous ces traitements sont mis en place afin d’atteindre des « objectifs glycémiques ». Ils dépendent de l’âge, de l’ancienneté du diabète, de la présence ou non de complications et de la puissance hypoglycémiante des médicaments utilisés.
D’une manière générale, les objectifs sont moins « sévères » qu’auparavant : pour un diabétique de type 2 d’âge moyen, l’hémoglobine glyquée devra être inférieure à 7%. En effet, des études ont montré qu’être plus agressif ne réduisait pas les risques de complications et avait même plutôt l’effet inverse à cause des risques liés aux hypoglycémies.
Pour les diabétiques de type 2 jeunes (en dessous de 45 ans), dont le diabète est récent et dont le traitement a peu de risques hypoglycémiants, l’objectif sera de 6,5%.
Pour les personnes âgées (au-dessus de 75ans), qui ont déjà des complications cardio-vasculaires importantes, dont le diabète est ancien et dont le traitement a des risques d’hypoglycémies, l’objectif sera entre 8 et 8,5%.
Malgré ces règles plus « souples », les nouveaux objectifs glycémiques ne sont atteints que par à peine 1/3 des diabétiques de type 2 belges, suivis en convention. La moyenne de leurs hémoglobines glyquées se situe à 7,6% (chiffres de 2007).
Même si le diabète de type 2 ne se guérit pas, de nombreux espoirs sont permis dans la création de nouvelles thérapeutiques, ainsi que dans les remboursements de celles-ci.