Important. En cas de sciatique, il est préférable de rester actif, de façon modérée. Autrefois, il était recommandé de garder le lit. De nos jours, on sait que cela n’apporte aucun bienfait thérapeutique et qu’en demeurant actif, on favorise la guérison (voir « Activités physiques » ci-dessous). Cela dit, si la douleur est importante au point de devoir se reposer au lit, c’est bien de le faire, mais pas plus de 48 heures. Si la douleur n’est pas soulagée par le repos ou est insupportable, il vaut mieux consulter un médecin de nouveau.
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La névralgie sciatique se soigne habituellement bien en l’espace de quelques semaines. Lorsque la névralgie est causée par une maladie spécifique, le rétablissement ou le contrôle par des médicaments entraînent généralement la disparition des symptômes.
Chez les femmes enceintes, la sciatique tend à disparaître après l’accouchement.
Médicaments
Divers médicaments peuvent être utilisés pour soulager la douleur. Le premier conseillé est l’acétaminophène ou paracétamol (Tylénol®).
Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) disponibles en vente libre possèdent aussi un effet antidouleur, en plus d’être anti-inflammatoires (par exemple, l’ibuprofène (Advil®, Motrin®) et l’acide acétylsalicylique (Aspirine®)). Cependant, ils ne sont pas plus efficaces que l’acétaminophène pour soulager les symptômes, selon les études. D’ailleurs, leur utilité en cas de sciatique est mise en doute. En effet, la plupart du temps, l’inflammation n’est pas en cause. Cela dit, si un dosage adéquat d’acétaminophène ne soulage pas efficacement les douleurs, on peut opter pour des anti-inflammatoires non stéroïdiens et observer si le résultat est meilleur. S’informer des précautions et des contre-indications.
Si la douleur résiste à ces médicaments, des relaxants musculaires, des anti-inflammatoires non stéroïdiens à plus fortes doses ou des narcotiques prescrits par le médecin peuvent être employés.
On peut aussi avoir recours à des injections locales d’un mélange d’analgésiques et de corticostéroïdes. Il faut savoir que ces traitements offrent un soulagement à court terme, mais pas de bénéfice à long terme.
Quelques conseils pratiques
- Les positions les plus confortables pour dormir seraient sur le côté, avec un oreiller entre les genoux et sous la tête. On peut aussi s’allonger sur le dos, avec les genoux ainsi que la tête et les épaules légèrement surélevés par des oreillers.
- Au cours des 48 premières heures, appliquer du froid sur la région douloureuse peut atténuer la douleur. Pour ce faire, utiliser un sac de glace enveloppé dans une serviette. Apposer sur la région douloureuse durant 10 à 12 minutes. Répéter l’application toutes les 2 heures ou au besoin.
- Par la suite, la chaleur peut être bénéfique. Elle aide à relaxer les muscles endoloris. Prendre un bain d’eau chaude est l’idéal. Sinon, appliquer plusieurs fois par jour une source de chaleur (une serviette chaude et humide ou un coussin chauffant).
Remarque. Les applications de chaleur et de froid sur des muscles endoloris sont utilisées depuis longtemps. Or, des études récentes mettent en doute leur réelle utilité à soulager les douleurs lombaires4. On dispose de plus de preuves pour soutenir le recours à la chaleur qu’au froid.
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Activités physiques
Il est préférable de ne pas cesser les activités habituelles plus de 24 heures à 48 heures. Les études démontrent que les personnes qui demeurent actives récupèrent plus rapidement1. Rester actif aide à relâcher les tensions dans les muscles et préserve la masse musculaire. Si la douleur est importante, se reposer au lit durant 1 journée ou 2 est acceptable. Cependant, il faut reprendre des activités douces le plus rapidement possible, dès que la douleur devient tolérable, car cela favorise la guérison.
Lorsque la douleur est présente, on conseille de se limiter aux activités physiques du quotidien et à quelques exercices physiques légers, comme la marche. Ces activités douces n’aggraveront pas le problème. Au contraire, elles sont bénéfiques. L’exercice stimule la production d’endorphines, des hormones qui inhibent la transmission de messages de douleur.
Par la suite, l’intensité des exercices physiques peut progressivement être accrue. La natation, le vélo stationnaire ou d’autres exercices de faible impact sont généralement bénéfiques.
Physiothérapie
Si la douleur s’est manifestée durant plus de 4 à 6 semaines, la consultation d’un physiothérapeute est recommandée pour bien récupérer. Divers exercices et étirements pour corriger la posture, renforcer les muscles du dos et améliorer la flexibilité sont proposés. Pour être efficaces, les exercices doivent être pratiqués de façon régulière.
Les traitements de physiothérapie peuvent aussi comprendre des massages doux, une exposition à la chaleur et de l’électrothérapie.
- Massages. Les massages effectués sont généralement des manœuvres superficielles, lentes et régulières qui permettent d’assouplir la région douloureuse.
- Chaleur. Différentes sources sont dirigées vers les muscles endoloris : des rayons infrarouges, des enveloppements chauds, une balnéothérapie chaude (en Europe, la thalassothérapie est souvent intégrée au traitement des sciatiques et des maux de dos).
- Électrothérapie. Les ultrasons, la stimulation électrique transcutanée ou TENS, les ionisations, le laser, etc. soulagent aussi la douleur en brouillant les messages nerveux.
Chirurgie
Si les douleurs persistent plus de 3 mois malgré les traitements prodigués, la chirurgie peut être envisagée. Si la sciatique est reliée à une hernie discale, il faut savoir qu’une chirurgie est nécessaire dans moins de 5 % des cas. La chirurgie permettra d’enlever la pression qu’exerce le disque vertébral sur le nerf sciatique.
Sciatique (névralgie) - L’opinion de notre médecin
Dans le cadre de sa démarche de qualité, Passeportsanté.net vous propose de découvrir l’opinion d’un professionnel de la santé. Le Dr Dominic Larose, urgentologue, vous donne son avis sur la sciatique :
J’ai évalué dans ma carrière plusieurs patients ayant des maux de dos et une sciatique. Après l’évaluation, habituellement sans examen de radiographie, je leur annonce qu’il n’y a rien de bien spécial à faire et que tout va rentrer dans l’ordre avec le temps.
Beaucoup me regardent alors comme si j’avais perdu la tête. Difficile de croire que cette douleur intense va disparaître toute seule! En plus, qu’en est-il de cette recommandation d’éviter de se reposer trop longtemps?
Comme pour bien d’autres problèmes de santé, les pratiques médicales changent. Ce que l’on croyait vrai il y a quelques années ne l'est plus nécessairement. Par exemple, on sait maintenant que le repos prolongé au lit est néfaste et qu'il est inutile d'avoir recours trop rapidement à la chirurgie. Aussi, l'utilité des applications de froid et des médicaments anti-inflammatoires est remise en question. Le corps humain a une grande capacité d’autoguérison et, dans la grande majorité des cas, les hernies discales se résorbent avec le temps.
Le rôle du médecin est de procéder à une bonne évaluation pour éliminer les rares causes graves du mal de dos avec sciatique. Par la suite, avec compassion, on recommande la patience, une analgésie appropriée et un rendez-vous de suivi quelques semaines plus tard.
Dr Dominic Larose, M.D.
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Révision médicale (décembre 2010) : Dr Dominic Larose, MCMFC (MU), ABEM
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http://www.passeportsante.net/fr/Maux/Problemes/Fiche.aspx?doc=sciatique-pm-l-opinion-de-notre-medecin