La déhydroépiandrostérone (DHEA) est une hormone naturellement présente dans l’organisme où elle sert à la synthèse des hormones sexuelles, testostérone et œstrogènes. Hormis cette fonction d’hormone« mère », elle ne semble pas avoir de rôle physiologique particulier. Sa concentration très élevée dans le sang tend à diminuer avec l’âge ; à l’âge de soixante ans, elle représente 10 à 20 % de sa valeur à l’âge de vingt ans.
Usages et propriétés supposées de la DHEA
La DHEA a été proposée comme traitement adjuvant du lupus érythémateux, maladie où le système immunitaire attaque certaines cellules du corps. Elle a récemment fait la une des magazines pour son usage dans la prévention des troubles liés à l’âge, et en particulier ceux de la ménopause. Chez les sportifs, elle a été utilisée comme produit dit « anabolisant », c’est-à-dire destiné à augmenter la masse musculaire.
Quelle efficacité pour la DHEA ?
Dans le cadre du traitement du lupus, l’intérêt de la DHEA a été confirmé par plusieurs études : des doses élevées de DHEA (de l’ordre de 200 mg par jour) permettent de diminuer la dose de corticoïdes (cortisone) nécessaires au contrôle de cette maladie.
Dans le cadre des troubles liés à l'âge, une étude d'une unité de recherche de l'Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) a montré des effets positifs, en particulier chez les femmes de plus de soixante-dix ans : augmentation de la densité des os, stimulation du désir sexuel, meilleure hydratation de la peau et amélioration de la qualité de vie. Néanmoins, l'intensité de ces effets est très variable d'une personne à l'autre.
Chez les hommes, la DHEA aurait montré un léger effet positif contre les troubles de l'érection, notamment chez les personnes souffrant d'hypertension artérielle, plus exposées à ce type de complication.
Chez les sportifs, la DHEA possède un léger effet anabolisant qui justifie son inscription sur la liste des substances dopantes.
Précautions à prendre avec la DHEA
Parce que la DHEA est le précurseur chimique des hormones sexuelles, il est probable que son administration provoque une augmentation de leur taux sanguin. En conséquence, son usage est déconseillé chez les personnes qui souffrent ou ont souffert de cancers sensibles à ces hormones : ovaires, utérus, sein, testicule et prostate, ainsi que celles qui ont des antécédents familiaux concernant ces cancers.
La prise de DHEA est contre-indiquée chez les femmes enceintes, celles qui allaitent et chez les enfants. Dans tous les cas, la prise de DHEA doit impérativement être faite sous contrôle médical : les taux sanguins d'hormones sexuelles, de cholestérol et de sucre doivent être suivis régulièrement.
La prise de DHEA peut s’accompagner d’effets indésirables tels que fatigue, hypertension artérielle, maux de ventre, diabète, baisse du taux sanguin de cholestérol HDL (le « bon cholestérol ») ou acné. Chez les femmes, on observe parfois une chute des cheveux ou encore une augmentation de la pilosité sur le corps et le visage, ainsi qu’un changement de la voix qui devient plus grave.
Les personnes qui prennent des médicaments contre l’excès de cholestérol, les troubles de l’érection ou les mycoses (infections par les champignons) doivent éviter d’avoir recours à la DHEA ou, au minimum, bénéficier d’un suivi médical attentif.
Origine, formes et dosage de la DHEA
La DHEA est aujourd’hui fabriquée à partir de substances contenues dans le soja ou dans l’igname sauvage. En France, elle ne peut être obtenue que sur présentation d’une ordonnance à un pharmacien qui la conditionnera en gélules pour son client. Les doses utilisées lors des études sur le traitement des effets liés à l’âge étaient de 30 à 50 mg par jour.
L'avis du spécialiste sur la DHEA |
L'Afssaps (Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé) considère que les preuves d'efficacité de la DHEA sur le traitement des effets liés à l'âge sont insuffisantes et déconseille son usage au vu des effets indésirables potentiels. Suite à cet avis, la DHEA a perdu de sa popularité et son usage est aujourd'hui deux fois moins fréquent qu'il y a une dizaine d'années.
|
Sources : The Complete German Commission E Monographs - Therapeutic Guide to Herbal Medicines, American Botanical Council, US 1998. European Scientific Cooperative On Phytotherapy Monographs - The Scientific Foundation for Herbal Medicinal Products 2nd edition, ESCOP, UK 2003. PDR for Nutritional Supplements, Thomson PDR, US 2001. PDR for Herbal Medicines 4th edition, Thomson Healthcare, US 2007.
|