Les différentes préparations coliques
Trois grands types de produits sont utilisés pour la préparation colique :
- Les solutions à base de polyéthylène glycol (PEG) ;
- Les produits à base de Phosphate de Sodium (NaP) ;
- Les préparations à base de magnésium.
Les solutions à base de PEG
La préparation la plus classique se fait par voie orale au moyen d’une solution de type PEG. La personne doit boire 250 ml de cette préparation toutes les dix minutes pour un total de 4 litres avec une pause d’une heure entre les deux premiers et les deux derniers litres.
Une étude a montré qu’environ 29 % des patients sont incapables de prendre totalement leur préparation en raison du goût et de la quantité considérable des produits3. Les effets secondaires les plus habituels, en dehors de la diarrhée qui est l’effet recherché, sont les nausées, les vomissements, les douleurs abdominales et les ballonnements.
La moitié de la dose prise la veille et la seconde moitié prise le matin de l’examen permettraient d’obtenir une meilleure préparation que la prise totale du produit la veille4-5. Néanmoins, cela oblige la personne à se lever au milieu de la nuit car le délai minimal pour l’ingestion de liquides clairs avant réalisation d’une anesthésie est d’environ 3 heures. Une étude a montré que 85 % des patients déclaraient qu’elles seraient prêtes à se lever pour prendre la deuxième dose6.
Quelques trucs et astuces devant ce type de préparation :
- Boire la préparation avec deux pailles de gros calibre ;
- Se boucher le nez lors de la prise ;
- Se brosser les dents après chaque verre ;
- Boire le produit frais ;
- Lui adjoindre différents jus de fruits ;
- Le faire précéder d’une prise d’huile d’olive (60 ml) ;
Il faut noter que les médecins prescrivent parfois le MOVIPREP, une solution de PEG à laquelle on ajoute de l’acide ascorbique. Cela permet de diminuer légèrement la quantité de liquides à boire (2 litres de solution + 1 litre de liquide clair) et l’efficacité est identique à la solution classique7. Néanmoins, le médicament n’est pas entièrement remboursé.
Les produits à base de phosphates de sodium (NaP)
Les solutions à base de phosphates de sodium nécessitent également l’absorption de grandes quantités de liquides (environ 2 litres), mais sont beaucoup mieux acceptés8. Cela est dû au fait que la substance active réside dans un comprimé à avaler : le goût n’est donc plus un obstacle. Cette préparation est toute aussi efficace que la précédente mais pose de graves problèmes de tolérance en particulier pour les personnes suivantes :
- Chez les enfants de moins de 18 ans.
- Chez les patients âgés de plus de 75 ans.
- Chez les personnes souffrant :
- d'une insuffisance rénale cliniquement significative,
- d'une hyperparathyroïdie primitive associée à une hypercalcémie,
- d'une insuffisance cardiaque congestive,
- d'une maladie inflammatoire évolutive de l'intestin.
L’un des médicaments prescrits est le COLOKIT, dont la dose usuelle est de 32 comprimés. Ces derniers doivent être pris 4 par 4, avec 250 ml d’eau (ou un autre liquide clair) en espaçant les prises de 15 minutes. Une pause d’au moins 4 heures doit être effectuée après les 20 premiers comprimés, celle-ci étant à modérer en fonction de l’heure de l’examen.
Les préparations à base de magnésium
Ces préparations, aussi efficaces que les précédentes, reposent sur la dilution de 2 sachets dans un verre d’eau à 12 heures d’intervalles. Les deux prises doivent être associées à une l’ingestion d’environ 3 litres de liquide au choix. En général, le traitement est bien toléré, notamment parce qu’il n’a pas mauvais goût. Il ne faut néanmoins pas oublier de boire beaucoup d’eau en parallèle, au risque de voir apparaître de graves effets secondaires9-10.
Optimiser la préparation
Il est important que la personne subissant une coloscopie se voie remettre un livret illustrant les problèmes de la préparation. Une étude a montré qu’après lecture d’un tel document, la chance d’obtenir une bonne préparation est multipliée par 1,911.
La coloscopie est un examen qui peut déboucher sur des complications graves, même si elles sont rares. Pour cette raison, le consentement éclairé de la personne doit être obtenue par le médecin sur présentation du rapport entre les risques et les bénéfices encourus. Quelques jours avant, un bilan sanguin est souvent à effectuer dans un laboratoire d’analyses médicales pour vérifier les facteurs de coagulation. S’ils sont trop justes, la coloscopie peut être reportée en raison d’un risque de saignement lors de l’examen.
Généralement, la coloscopie est réalisée sous anesthésie générale même si environ 5 % des personnes choisissent une sédation légère. Cela est possible mais le patient doit être bien informé des douleurs et désagréments possibles lors de l’opération. En cas d’anesthésie, il sera nécessaire d'être à jeun le jour même de l'examen, c'est à dire qu'il ne faudra ni boire, ni manger, ni fumer.
Sur la table d'opération
Une fois sur la table d’opération, une ligne intraveineuse est mise en place dans le bras du patient afin que des médicaments, dont un sédatif, un antidouleur et un antibiotique, puissent être administrés lors de l’intervention. Le coloscope est ensuite inséré dans l’anus puis glissé doucement jusqu’au début du côlon, en insufflant de l’air pour décoller les parois. Puis, on observe ces parois du côlon lors du retrait de l’appareil grâce à une source lumineuse et une caméra intégrées. Le but est de rechercher des différences de coloration ou des anomalies de relief. En cas de doute, il est possible de prélever de petits morceaux de muqueuse (biopsie) ou d’utiliser des instruments pour enlever des excroissances que l’on croit néfastes. Contrairement à une idée reçue, les cancers superficiels du côlon ne sont pas issus uniquement des polypes : 37 % proviennent de forme plane ou « déprimée »12.
Après l’examen
La personne doit être surveillée pendant une à deux heures après l’examen. Elle n’est pas en mesure de conduire au cours des 12 heures qui suivent et doit demander au médecin quand elle peut reprendre une alimentation et des activités habituelles.
Effets secondaires courants :
- Petite quantité de sang dans les selles pendant 1 à 2 jours
- Nausées, vomissements, ballonnements ou irritation du rectum causés par les substances utilisées pour nettoyer le côlon ou l’air utilisé pour décoller les parois.
Effets secondaires rares :
- Perforation de l’intestin ;
- Saignement important nécessitant une transfusion, une autre coloscopie ou une chirurgie ;
- Réaction allergiques au sédatif ;
- Endocardite (inflammation du revêtement interne du cœur).
Références
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1- Ness Am J Gastroenterol 2001, Rex Am J Gastroenterol 2002, Harewood Gastrointest Endosc 2003
2- Froehlich et al. Gastrointest Endosc 2005 ; 61: 378-384
3- Belsey Aliment Ther. 2007;25(4):373-384
4- Marmo R, Gastrointestinal Endoscopy 2010 ; 72 : 313-20
5- Rex Am J Gastrenterolol.2009 ; 104 : 739-750
6- Unger Dig dis sci 2010 ; 55 : 2030-4
7- Abut Gastrointest Endosc 2009 ; 70 (3) : 515-21
8- Ell American J Gastroenterol 2008 ; 103 : 883-93
9- Belsey Aliment Ther. 2007;25(4):373-384 Vanner. Am J Gastroenterol 1990;85(4):422-427
10- Hamilton J Clin Pract Br 1996;50(2):73-5
11- Spiegel BM et al. Gastroenterology 2009;136(5): A-40
12- Rembacken Lancet 2000, Suzuki Colorectal Dis 2004
http://www.passeportsante.net/fr/Actualites/Dossiers/DossierComplexe.aspx?doc=coloscopie-comment-se-preparer-le-deroulement-d-une-coloscopie
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