Vieillir à vue d’œil
Dans le monde moderne, la vision est donc de plus en plus sollicitée. Le surmenage de l'oeil commence dès le plus jeune âge, à l'école et devant l'écran de télévision. Il se poursuit en milieu professionnel ateliers, chantiers ou bureau, pendant les transports (surtout en voiture). S'agit-il de loisirs : spectacles, sports, voyages en voiture, séjours ensoleillés à la mer ou à la montagne, nos yeux ne font relâche qu'à l'heure du sommeil.
Si pour bien travailler, il faut bien voir, inversement, les mal-voyants et non-voyants se voient fermer les portes d'un grand nombre de professions. Et le travailleur âgé, dont la vue baisse est parfois conduit à des reconversions douloureuses ou à accepter des tâches inférieures à ses capacités.
La fatigue visuelle
Les mécanismes visuels qui se règlent par un jeu d'automatismes inconscients comportent tous une partie musculaire et une partie nerveuse. C'est par leur utilisation excessive, occasionnée par les défauts de vision ou un travail trop exigeant que naîtra la fatigue visuelle et ses conséquences.
Les différents symptômes constatés sont autant de signaux d'alarme. On remarque en particulier : picotements, douleur, rougeur du globe oculaire ou des paupières, clignotement fréquent, larmoiement, clignotement fréquent, larmoiement, sensation d'éclairs ou de flashs (cas d'urgence), vision floue et sensation de voile, franges colorées autour des objets observés, photophobie, diplopie (vision double), persistance anormale d'images consécutives, instabilité de l'image, sensation d'une grande gêne à soutenir l'attention, migraine, tension nerveuse accrue, maladresse, somnolence, vertiges, fatigue générale.
Déficiences et fatigue visuelles créent donc un état d'inconfort de nature mal définie.
L'efficacité diminue : une étude concernant l'influence des troubles visuels sur l'efficacité a été réalisée en Allemagne ? Il a été observé sur un échantillon de 10 000 travailleurs d'entreprises industrielles, des différences de volume de travail de 12,5 % en moyenne, provenant de différences d'acuité de la vision rapprochée. Pour certaines activités, comme le contrôle dans l'industrie de la montre, ce pourcentage s'élève à 50 %.
La sécurité diminue : la fatigue visuelle diminuant le pouvoir d'attention et la rapidité des réflexes, il s'ensuit une augmentation du nombre d'accidents du travail. C'est ainsi que dans une autre étude réalisée aussi en Allemagne, on a observé deux fois plus d'accidents parmi les travailleurs présentant des déficiences visuelles. Une enquête réalisée en Angleterre dans 34 usines a montré qu'un cinquième des accidents du travail étaient dus à une mauvaise vue.
L'absentéisme augmente : une étude réalisée en milieu bancaire au Canada fait ressortir un absentéisme supérieur de près de 20 % chez les employés ayant des défauts de la vue non-corrigés ou mal corrigés.
De tous ces phénomènes de "mauvaise vision", les gens sont le plus souvent inconscients en absence de dépistage précis.
Le nombre d'accidents provoqués sur les routes par les malvoyants chaque année s'élève à quatre cent cinquante mille. Ils coûtent à la collectivité quatre milliards et demi de francs très lourds.
Nos yeux dans le monde du travail
L'acuité visuelle se définit comme étant le plus petit angle sous lequel l'oeil peut séparer deux points distincts. En France, elle est généralement indiquée par une fraction (7/10 ème - 10/10 ème - 15/10ème…). La détermination de l'acuité visuelle est très importante chez les travailleurs : elle peut conditionner le choix d'un métier et l'évaluation d'une invalidité en cas d'affaiblissement. De plus, il ne suffit pas de voir "bien", il faut voir "vite" et savoir utiliser tout son champ visuel.
Dans la majeure partie de nos activités et souvent dans le travail, c'est la qualité de la vision de près qui est primordiale. Lire, écrire, manipuler des objets, exige de bien voir dans la distance limite de nos mains et plus particulièrement entre 35 et 75 centimètres de nos yeux.
- L'éclairage des lieux de travail
Un mauvais éclairage trop faible ou trop fort, mal réparti, mal orienté, est un facteur important de fatigue qui se manifeste d'abord par des picotements, éventuellement une douleur sourde dans le globe oculaire, enfin par des maux de tête et une diminution temporaire de la vision (troubles de la vision binoculaire et d'accommodation). L'ambiance d'éclairage idéale se situe au tiers de l'éclairage du poste de travail (entre 200 et 600 Lux). L'ingénieur de sécurité aura à se préoccuper de l'éclairage des locaux en fonction de la nature du travail.
Les tubes fluorescents constituent une bonne source car ils ne provoquent que peu d'ombres portées. Un inconvénient : ils retirent du relief.
La lecture sur écrans cathodiques s'effectue en contraste négatif, situation insolite pour l'oeil habitué à lire en contraste positif. Alors que dans une activité de lecture habituelle, nous regardons des images stables, sur l'écran, au contraire, les images sont plus ou moins mobiles.
Le déplacement fréquent du regard entre les documents-papiers et l'écran sombre entraîne de continuels efforts d'adaptation à des luminances, des distances et des directions variées.
La prise d'information sur l'écran se fait dans un axe presque horizontal ; or, habituellement pour la lecture et l'écriture, l'axe de vision est dirigé vers le bas. Regarder légèrement en bas constitue une position confortable pour la vue et c'est une des raisons pour laquelle un travail habituel de bureau peut être moins fatiguant qu'un travail sur écran où des mouvements de la tête et des ajustements posturaux sont nécessaires pour lutter contre l'inconfort visuel.
L'environnement lumineux prend une importance particulière dans le cadre d'un poste de travail avec écran.
L'écran doit absolument être orienté par rapport aux sources lumineuses de telle sorte qu'il ne comporte pas de reflets parasites. Toutefois, contrairement à une idée largement répandue, l'utilisation journalière des écrans "n'abîme pas les yeux". De toutes les études réalisées dans ce domaine, il ressort que le travail sur écran sert plutôt de révélateur des petits défauts de vision jusqu'alors ignorés.
Calendrier de la vue de 8 à 80 ans
Cet article a été réalisé par l'Association Nationale pour l'Amélioration de la Vue (ASNAV). L'ASNAV est un organisme associant les milieux de l'optique ophtalmique, dont la mission consiste à encourager la prévention par une action de sensibilisation du public sur les problèmes visuels. A cet effet, elle mène des campagnes d'information, soit directement, soit en collaboration avec les Pouvoirs Publics ou des organismes agissant dans le même sens. Son objectif est de susciter une prise de conscience nationale en faveur de l'amélioration de la vue de toute la population.
Association nationale pour l'amélioration de la vue (ASNAV)
185, rue de Bercy
75579 PARIS CEDEX 1
Mis à jour le 17 novembre 2010
http://www.doctissimo.fr/html/sante/bien_voir/sa_4997_vue_age_adulte_02.htm