Le diabète n'est pas un long fleuve tranquille. Le blog de A.B.D - Le groupe des Personnes Diabétiques de Bruxelles hébergé Eklablog
Il y a quelques temps j’ai demandé à Justine de nous livrer ses impressions sur la pompe qu’elle porte depuis peut.
Je vous invite donc à lire son témoignage, merci Justine.
Bonjour à tous.
Aujourd’hui nous allons voir ce qu’est la pompe à insuline, ses avantages et ses inconvénients.
Il existe plusieurs marques de pompes à insuline mais toutes fonctionnent sur le même principe.
La pompe est en effet une sorte de petit pousse seringue, ce qui permet de délivrer une quantité donnée d’insuline de manière régulière et programmée. Ce débit correspond à l’insuline basale du schéma basal/bolus connu de ceux qui pratiquent l’insulino-thérapie fonctionnelle, en d’autre termes plus simple, c’est cette injection que l’on fait une fois par 24h habituellement (type Lantus par exemple) et qui reste stockée sous la peau. Dans le cas de la pompe, il n’y a qu’un seul type d’insuline : de l’insuline rapide ou ultra rapide (type Novorapid, Apidra, Humalog notamment), ce qui nécessite donc un apport très régulier et donc quasiment constant d’insuline pour assurer la bonne diffusion de l’insuline pour les besoins vitaux.
En ce qui concerne les « bolus », et donc le besoin d’insuline au moment du repas (ou grignotage devant la télé…), l’intervention est manuelle, c’est à dire que l’on choisit la quantité d’insuline nécessaire au bolus sur la pompe et que l’on « lance » le débit.
Cette manipulation peut être faite à l’aide d’un « assistant bolus » présent sur la majorité des pompes. Pour l’utiliser, on programme simplement dans la pompe les besoins du patient pour une quantité donnée de glucides, par exemple, si le patient a besoin de 1,7 unités d’insuline pour 10g de glucides (calcul pas terrible de tête au moment d’une injection!) il suffit de programmer ce besoin dans la pompe, au moment du bolus, il faudra choisir 10g de glucides et la pompe fera le reste. Plutôt pratique !
La pompe offre l’avantage d’une certaine forme de liberté lors d’activité physique imprévue puisqu’il permet de programmer un débit temporaire. On peut alors choisir d’avoir un débit basal d’un certain pourcentage par rapport au débit basal habituel. Cela permet bien souvent d’éviter une hypoglycémie mais permet surtout de ne plus avoir à se forcer à manger un truc avant d’aller balader. Pour ma part, j’apprécie cette fonction tout particulièrement au moment d’aller chercher les enfants à l’école ou encore s’il faut se dépêcher et courir à droite à gauche en cas d’imprévu. La pompe peut offrir cette liberté de profiter d’un moment imprévisible avec un soucis moindre du diabète.
Dans le confort qu’apporte la pompe, il y a aussi la discrétion. Sortir la pompe de la poche pour appuyer sur un bouton ou utiliser la télécommande accessoire pour lancer un bolus est bien plus discret qu’une injection en terrasse, même si je dois avouer ne pas m’être gênée pour dégainer le stylo à l’époque où je me traitais par multi-injection. Et puis, évidemment, la pompe c’est une piqûre tous les trois jours pour mettre en place le cathéter, donc moins de trous partout ! Mais je dois avouer que les marques laissées par les cathéters sont parfois imposantes et arrivent à me faire regretter les aiguilles microfines des stylos.
Dans les inconvénients liés à la pompe, il y a tout d’abord se faire à l’idée de laisser la machine gérer et de lui faire confiance, cette notion paraît désuète mais j’ai eu personnellement beaucoup de mal à m’y faire !
Dans les inconvénients un peu plus terre à terre, il y a le fait que la pompe utilise une insuline rapide, ce qui signifie qu’il n’y a aucune réserve d’insuline sous la peau. Cette notion permet d’avoir une sensation de malaise beaucoup plus courte lors d’une hypoglycémie, mais au cas où la canule du cathéter se bouche, cela entraîne rapidement une hyperglycémie qu’il faudra corriger soit en changeant de cathéter, soit avec une injection à l’aide d’un stylo. La pompe ne dispense donc pas d’emmener un stylo ou du matériel de rechange en cas de sortie longue durée.
Dans les inconvénients physique, certains patients se disent gênés que l’on puisse voir leur pompe. Pour ma part, je la porte tout simplement dans la poche du jean, et parfois, étant une femme, je la porte sur le soutien-gorge à l’aide d’un clip. Il m’est arrivé qu’elle soit vue, je n’ai jamais eu de remarque, les enfants demandent parfois à quoi ça sert, je leur explique et ça s’arrête là.
Quand à la tubulure, c’est l’aspect qui me plaisait le moins dans la pompe et qui me plaît toujours aussi peu ! Il en existe plusieurs longueur, à chacun de choisir celle qui lui convient le mieux. Mais quand miss tubulure est mal rangée et qu’elle attrape une poignée de porte…ça tire sec sur le cathéter ! Un bon rappel à l’ordre : )
D’ailleurs, parlons-en un peu du cathéter. Là encore il en existe plusieurs sortes. Certains on la canule plantée à 90° dans la peau, les cathéters dits « droits », d’autres à environ 30°, ces derniers sont des cathéters dits « tangentiels ».
La canule est souple (sauf pour les cathéters Sure-T où elle est en métal). Pour le poser, on utilise un inserteur. Je dirais volontiers que le choix du type de cathéter doit être laissé à l’appréciation de chacun car chaque patient a son ressenti propre pour le confort d’un type de cathéter ou d’un autre.
Il existe également des capteurs de glycémie en continu. Concernant ce sujet, je ne pourrais en dire que ce qui m’a été rapporté par d’autres patients car ces petites bestioles ont un certain coût non pris en charge (sauf cas de prêts par l’hôpital ou pathologies particulières comme l’association d’une autre maladie chronique ou encore une grossesse). Ce capteur se compose d’un cathéter particulier qui ne permet pas d’injection et d’un émetteur qui envoie les données à la pompe. Le principe est semblable au FreeStyle Libre, la connexion à la pompe en plus.
Il existe également des lecteurs de glycémie connectables à la pompe pour permettre d’envoyer le résultat directement. C’est une fonction très pratique pour calculer la correction d’une hyperglycémie en fonction des besoins spécifiques de chaque patient.
En résumé, la pompe est un outil bien pratique dans le traitement du diabète. Elle permet un certain nombre de libertés grâce à son adaptabilité de tous les instants. Elle n’est pas forcément le traitement idéal pour tous mais reste tout de même souvent proposée. A chacun de se faire son idée.
En cas de questions, n’hésitez pas, le site est là aussi pour ça ainsi que Google + et la page Facebook.
Merci Justine pour ce superbe témoignage.
http://diabetebase.com/temoignage-de-justine-sur-la-pompe-a-insuline/