Eklablog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Le diabète n'est pas un long fleuve tranquille. Le blog de A.B.D - Le groupe des Personnes Diabétiques de Bruxelles hébergé Eklablog

Mois du Ramadan : un jeun qui reste un devoir pour les musulmans sains

Mois de Ramadan : LE CAS DÉLICAT DES MALADES DU DIABÈTE
l'Essor n°16268 du - 2008-08-25 08:00:00

Les personnes souffrant de cette pathologie et qui souhaitent tout même jeûner doivent se préparer en conséquence

Le mois de Ramadan consacre, un des cinq piliers de l'islam, c'est-à-dire le jeun qui reste un devoir pour tous musulmans sains. Le ramadan qui correspond à un mois lunaire, peut durer 29 ou 30 jours et, en fonction du lieu géographique et de la saison, le jeun quotidien peut durer quelques heures ou atteindre près de 20 heures. Les musulmans qui jeûnent doivent s'abstenir de manger, de boire, de prendre des médicaments et de fumer de l'aube au coucher du soleil.
Le Coran, livre sacré de la religion musulmane, dispense spécifiquement les personnes atteintes de maladies de ce devoir, en particulier s'il peut avoir des conséquences néfastes. Les personnes atteintes de diabète entrent dans cette catégorie puisque leur pathologie est un trouble métabolique chronique qui peut les exposer à un risque élevé de développer plusieurs complications si le rythme, la fréquence des repas et des boissons est fortement perturbé.
Pourtant de nombreuses personnes touchées par ce fléau s'entêtent à jeûner pendant le Ramadan. La décision du jeun est généralement prise par trois personnes : la personne atteinte de diabète, son prestataire de soins et un conseiller religieux. Il est extrêmement important que les personnes atteintes de diabète et leur prestataire de soins soient conscients des risques potentiels associés au jeun. Ces risques potentiels sont :
L'hypoglycémie : réduction de l'apport en aliments, facteur de risque bien connu pouvant aboutir à un coma.
Hyperglycémie : celle-ci est due à un apport alimentaire important à la rupture du jeun ou à une réduction excessive de la prise d'hypoglycémiants.
Acidocétose : les personnes atteintes de diabète qui jeûnent sont exposées à un risque accru de développer une acidocétose (aboutissant à un coma si la prise en charge ne se fait pas à temps), en particulier lorsque le taux de glycémie est élevé au début de la période de jeun. Ce risque est exacerbé par une forte carence en insuline.
Déshydratation et thrombose : due à la limitation de la consommation de fluides surtout dans les pays chauds et chez des personnes qui effectuent des travaux physiques. En outre l'hyperglycémie peut entraîner la perte de fluides corporels en raison d'une miction excessive et contribuer à la déplétion d'électrolytes dans l'organisme ce qui pourrait entraîner une chute de la pression artérielle (vertiges, asthénie, perte de connaissance ...). Les personnes atteintes de diabète ont des taux d'anticoagulants plus faibles et sont exposées à la formation de caillots sanguins pouvant entraîner une attaque cardiaque ou un accident vasculaire cérébral. L'augmentation de la viscosité sanguine provoquée par la déshydratation peut accentuer le risque de thrombose.

ÉVALUATION ET CONSEIL. Toutes les diabétiques qui souhaiteraient observer le jeun du Ramadan doivent se préparer de façon adéquate afin d'accomplir ce devoir en toute sécurité. Cela implique une évaluation médicale et des conseils éducatifs.
L'évaluation médicale doit avoir lieu un à deux mois avant le Ramadan. Le bien-être général des patients, le contrôle de la glycémie, de la pression artérielle et des lipides sanguins doivent faire l'objet d'une attention particulière. Des tests de glycémie doivent être évalués tout le long du mois de Ramadan.
Il est essentiel que les patients et leur famille reçoivent une formation appropriée qui aborde les signes et symptômes de l'hyperglycémie et de l'hypoglycémie, l'auto contrôle glycémique, la planification des repas, l'activité physique et la prise des médicaments.
Il est crucial que la décision de jeûner soit prise après une discussion approfondie avec son médecin sur les risques qu'elle implique. Les personnes atteintes de diabète doivent suivre un programme de gestion hautement personnalisé et une surveillance étroite est essentielle pour réduire le risque de développer des complications.
Au sortir du mois béni, l'Association malienne de lutte contre le diabète, vue la résolution 61/225 des Nations unies reconnaissant le 14 novembre comme Journée mondiale pour la sensibilisation au diabète, organisera un dépistage massif à grande échelle au centre de lutte contre le diabète.
Pour la première fois, les professionnels de la santé ont reconnu qu'une maladie non infectieuse, constitue une menace aussi sérieuse pour la santé mondiale que les maladies infectieuses comme le VIH/Sida, la tuberculose et le paludisme. Des pourparlers sont en cours avec la mairie du district en vue d'illuminer deux monuments de la capitale aux couleurs du slogan de la Fédération internationale du diabète (FID) qui dirige la campagne "Unis contre le diabète", dont l'objectif est de sensibiliser l'opinion sur la gravité de la maladie et pousser à l'action pour combattre la pandémie.
Le cercle bleu est le symbole universel pour le diabète. La couleur bleue reflète le ciel qui unit toutes les nations et le cercle symbolise la vie et la santé.

Dr Lheib BOUKENEM
Centre de lutte contre le diabète


http://www.essor.gov.ml/jour/cgi-bin/view_article.pl?id=19819
Retour à l'accueil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article