Le diabète n'est pas un long fleuve tranquille. Le blog de A.B.D - Le groupe des Personnes Diabétiques de Bruxelles hébergé Eklablog
Face à la prise de conscience des risques liés au surpoids et à la volonté de contrôler sa ligne, les produits “allégés” ont la cote. Apparus dans les années 60 avec le lait écrémé, ils sont désormais présents dans la plupart des catégories d’aliments. Plutôt féminine et saisonnière à l’origine, leur consommation s’est généralisée, et 25 % des Français en consomme aujourd’hui régulièrement. Face à ce nouvel engouement pour le “light”, le Centre d’Etudes et de Documentation du Sucre (CEDUS) met en garde : Aucune étude scientifique n’a prouvé qu’ils faisaient maigrir. Et leur consommation pourrait même perturber les mécanismes de régulation alimentaire.
Qu’est-ce qu’un produit allégé ?
Selon la législation en vigueur, un produit est défini comme “allégé” lorsque sa teneur en un nutriment ou sa valeur calorique est réduite d’au moins 25 % en poids par rapport à un produit
de référence. L’appellation “allégé” est synonyme de “Light” et “à teneur réduite en ...”. L’étiquette doit également mentionner en quoi le produit est allégé et son produit de référence. Mais
attention, dans les faits, on trouve fréquemment un produit allégé contenant presque autant de calories que la version originale. Pour éviter les mauvaises surprises, lisez attentivement les
étiquettes en comparant le nombre de calories, de matières grasses (lipides) et de sucres (glucides) par portion du produit allégé avec le produit original. Le résultat est parfois
surprenant...Pour vous aider à vous y retrouver, voici quelques repères...
Allégé en quoi, en quelle quantité ?
La première question à se poser devant un produit de ce type est de savoir en quoi le produit est allégé. Comme nous l’avons vu plus
haut, la législation n’impose pas un allégement calorique global et offre aux fabricants l’alternative entre nutriments (sucres, matières grasses...) et calories. Ainsi, “0 % de MG” ne
veut pas dire “0 % de calories”. De même, “allégé en sucre” ne veut pas dire “allégé en calories”... Ex : un yaourt aux fruits allégé peut être aussi calorique qu’un yaourt nature.
Lisez bien l’étiquette ! Ensuite, il s’agit de savoir dans quelle mesure le produit est allégé. “Allégé” ne veut pas dire la même chose que “sans” ou "à faible teneur en"... et le niveau
d’allégement peut varier du simple au double. Moins de gras, plus de glucides... Pour les matières grasses d’origine laitière ou végétale, selon les normes européennes, l’allégement varie de 0
à 40 % de matières grasses par rapport au produit de référence. Les matières grasses apportent des calories, mais aussi une texture et un goût aux aliments. En coupant les matières
grasses, les firmes agro-alimentaires utilisent donc divers subterfuges pour préserver le goût, la texture et le volume des produits allégés : • Ajout de gélifiants, de fibres d’amidon ou
de sucres (plats cuisinés, yaourt, mayonnaise, desserts, etc.) • Ajout d’eau (margarine et beurre) • Ajout d’air (crème glacée, mousse) Certes, la teneur en matières grasses de ces produits
diminue mais, en contrepartie, la quantité de glucides (fibres, amidon) et de sucres augmente souvent. Résultat : certains produits faibles en gras sont presque aussi caloriques que leur
version originale ! De plus, ils sont souvent plus coûteux et moins savoureux.
Moins de sucre, moins de calories ?
Pour être allégé en sucres, “à teneur réduite en sucres” ou “light”, un produit doit contenir au minimum 25 % de sucres en moins que le produit standard. A ne pas confondre avec les
appellations suivantes : • “sans sucre” : pas plus de 0,5 g/100 g de sucres. • “à faible teneur en sucres” : pas plus de 5 g/100 g de sucres. • “sans sucre ajouté” : le
produit ne contient pas de substances sucrantes (ce qui n’empêche pas la présence de sucres si le produit est naturellement sucré). Contrairement aux matières grasses, il existe des produits de
substitution au sucre fournissant le goût sucré recherché sans les calories : les édulcorants de synthèse (aspartame, acésulfame de potassium, sucralose, etc.). Il est donc possible de
retrouver sur les tablettes de votre épicerie des aliments sans sucre, boissons gazeuses ou à saveur de fruits, ne contenant aucune calorie. Soyez tout de même vigilant. Certains produits
réduits en sucres, comme le chocolat, peuvent être additionnés de fibres ou de gras, donc autant, sinon plus, caloriques. L’allégation “sans sucre ajouté” peut également porter à
confusion : le produit peut contenir naturellement une quantité importante de sucre.
Les produits allégés font-ils maigrir ?
Pour J.P Zermati, médecin nutritionniste, spécialiste du comportement alimentaire, “Il est totalement inutile de consommer des produits allégés pour réduire le poids ou prévenir le surpoids.
Ces produits n’empêchent pas de grossir (...), ils n’ont aucune influence positive, ils coûtent seulement plus chers”*, ajoute-t-il. Si aucune donnée scientifique ne permet de diagnostiquer un
impact négatif, certains praticiens observent que ces produits ont des effets pervers car ils incitent à accroître fortement les quantités : “Puisque ça ne fait pas grossir, j’en reprends
...”, “c’est 1/2 écrémé, donc je peux en manger deux”... Autrement dit, non seulement les produits allégés apportent des calories mais ce qui est sous-consommé à travers le produit allégé peut
être sur-consommé d’une autre manière par l’ingestion d’autres produits et/ou l’ingestion de produits supplémentaires. En conclusion, mieux vaut manger “léger” que “allégé”, c’est-à-dire
privilégier les produits peu caloriques qu’ils soient “allégés” ou non. Et surtout, ne pas se laisser influencer par les mentions “allégé”, “light”, etc.
* Sources : CEDUS et Grain de sucre numéro 8 (mars 2005).
http://www.temps-libre.info/spip.php?article53