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Le diabète n'est pas un long fleuve tranquille. Le blog de A.B.D - Le groupe des Personnes Diabétiques de Bruxelles hébergé Eklablog

Les facteurs de risque propres aux femmes

En matière de maladies cardiovasculaires, les hommes et les femmes ne sont pas égaux. Les risques de développer un problème sont en effet plus élevés chez la gent masculine. Mais au-delà de cette inégalité controversée, des risques spécifiquement féminins existent. Découvrez-les pour mieux les éviter !

Parce qu'ils apparaissent en moyenne 10 ans plus tard chez les femmes que chez les hommes, on a longtemps cru le beau sexe épargné par les problèmes cardiovasculaires 1. Pourtant, différentes études ont permis d'identifier des facteurs de risques unisexes ainsi que des dangers spécifiquement féminins 2,3.

Les facteurs de risque généraux

Cholestérol : Lorsqu'il est en excès, le cholestérol peut se déposer sur les parois des artères, formant des plaques graisseuses qui peuvent s'épaissir au fil du temps (plaques d'athérome). Si le calibre des artères est réduit, le sang circule plus mal et des caillots peuvent se former (risque d'angine de poitrine, de mort subite, d'accidents vasculaires cérébraux, d'artérite, etc.). Pour en savoir plus, découvrez notre animation " Cholestérol et attaques cardiaques" ;

Hypertension artérielle : La tension artérielle traduit la pression que doit exercer le coeur pour propulser le sang dans l'ensemble du corps. Lorsque cette pression est trop importante, on parle d'hypertension. Tout comme pour le cholestérol, l'ensemble des artères est atteint. Le dépôt de graisse sur leur paroi est favorisé et le coeur prématurément fatigué peut devenir moins performant (insuffisance cardiaque) ;

S édentarité : Tout comme vos autres muscles, le coeur a besoin d'un entraînement régulier pour être au top de sa forme. En l'absence d'un exercice physique régulier, il perdra de sa puissance et récupèrera moins vite. Ainsi, en luttant contre la sédentarité, vous vous forgez un coeur à toute épreuve 4,5 ;

Maladies cardiovasculairesAlimentation trop riche : Une alimentation équilibrée est le premier traitement d'un excès de cholestérol 6. Elle peut même parfois éviter un traitement médicamenteux, et elle permet toujours de diminuer le risque cardiovasculaire. Des chercheurs britanniques 7 ont même récemment attribué la protection des femmes à leurs seules meilleures habitudes alimentaires. En examinant les modes de vie dans plus 50 pays différents et sur plus de 70 ans, ces chercheurs ont fait émerger un élément qui permettrait d'expliquer les risques cardiovasculaires plus élevés chez les hommes : leur comportement alimentaire. En effet, les scientifiques ont remarqué que la quantité de matières grasses consommée par ces messieurs était en hausse constante depuis les années 1940. Dans le même temps, les problèmes coronariens ont augmenté chez eux. Alors que le sexe opposé n'a pas vu son taux de mortalité augmenter durant cette période. L'alimentation plus équilibrée des femmes serait ainsi la source de leur « immunité » face aux problèmes cardiovasculaires. Mais il est sans doute réducteur de limiter le problème aux seules habitudes alimentaires ;

Surpoids : La pression artérielle augmente avec le poids. Il y a trois fois plus d'hypertension chez les obèses. Les risques d'athérome sont logiquement augmentés : la graisse se dépose plus facilement sur les parois des artères. Cela augmente le risque d'infarctus, d'angine de poitrine et de thrombose 8. Les risques veineux (phlébites, embolies pulmonaires...) sont aussi plus nombreux. Enfin, les personnes obèses souffrent souvent d'hypercholestérolémie. Or cet excès est un facteur qui augmente encore le risque cardiaque ;

Diabète : Les complications du diabète sont multiples, mais l'augmentation du risque cardiovasculaire n'en est pas la moindre 9. Un tiers des infarctus aux USA surviennent chez des diabétiques ! Dans le détail, le risque cardiovasculaire est multiplié par 2,5 chez l'homme. Plus surprenant, il est multiplié par plus de 3 chez la femme.

Les facteurs de risque féminins

Athérosclérose et hormones : Parmi les facteurs de risque, on note le rôle majeur du manque d'estrogènes qui survient après la ménopause. Ainsi, on serait tenté de penser que le traitement hormonal substitutif (THS) pourrait diminuer le nombre de maladies coronaires chez les femmes ménopausées, ainsi que les problèmes de récidive.

Doit-on considérer pour autant la ménopause comme un facteur de risque ? Les femmes victimes d'une ménopause précoce (du fait d'une opération) ont davantage de risques que celles ayant une ménopause naturelle ou tardive.

La pilule : Dans les années 1980, différentes études ont mis en évidence l'augmentation du risque de thrombose veineuse sous contraception estroprogestatif. Actuellement, les pilules et les contraceptifs de troisième génération ont permis de réduire considérablement ces risques 10. Mais c'est surtout l'association pilule-cigarette qui est à proscrire.

La cigarette : Le tabagisme constitue sans aucun doute le facteur de risque cardiaque le plus important 11,12,13. L'oxyde de carbone remplace l'oxygène transporté dans le sang et favorise les dépôts de cholestérol sur la paroi des artères. La nicotine augmente la tension artérielle, fait baisser le bon cholestérol et favorise la formation de caillots. Chez la femme, son association avec la pilule représente un cocktail des plus dangereux. L'association cigarette et pilule entraîne une multiplication par dix du risque de thrombose !

De plus, le tabagisme entraîne une diminution du taux de bon cholestérol (HDL Cholestérol) qui peut être considéré comme un élément de protection naturelle. Le risque d'infarctus du myocarde est multiplié par près de 6 et celui des décès par maladie coronaire par plus de 5 chez les femmes qui fument plus de 25 cigarettes par jour. Même les consommations modérées entre 1 et 15 cigarettes par jour sont associées à des augmentations du risque cardiaque. Le tabagisme féminin est également responsable de l'augmentation du nombre de cancer du poumon chez la femme.

Comme en témoigne une récente étude sur le sujet, la prévention reste la clé de la lutte contre les maladies cardiovasculaires. Hormis l'hérédité, le sexe et l'âge, les principaux facteurs de risque sont modifiables et sont donc ceux sur lesquels la prévention peut agir :le cholestérol, l'hypertension artérielle, le tabac et la sédentarité. Si vous souffrez de surpoids ou d'obésité, la perte de quelques kilos réduira également votre risque cardiaque.

David Bême
 

Sources :

1 - European Heart Journal (2002) 23, 1738-1752.
2 - Cardiology 1990; 77:8-12
3 - JAMA 2000; 284: 3008-14
4 - CDC collaboration center on Physical Activity and Health Promotion, 2000
5 - JAMA 2001; 285: 1447-54
6 - N Engl J Med 2000;343: 16-22
7 - BMJ, septembre 2001 ; vol. 323 : p. 541-545
8 - IOTF, The global epidemic of obesity. 2002
9 - Diabetologia 1995; 38: 487-93
10 - JAMA. 2000;284:1791-1798
11 - BMJ 1980; 2: 967-71
12 - BMJ 1997; 315:973-80
13 - BMJ 1998; 317: 962-3

http://www.doctissimo.fr/html/sante/mag_2003/sem02/mag0919/sa_7060_maladies_cardiovasculaires_femmes_facteurs_risque_02.htm

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