Les complications associées à l'obésité

L'obésité favorise un très grand nombre de pathologies qui lui sont donc souvent associées (on parle de comorbidités). Elles apparaissent ou s'aggravent d'autant plus que l'IMC (indice de masse corporelle) est important. Leur présence assombrit le pronostic et contribue à la détérioration de la qualité de vie. En Europe, chaque année, plus d'un million de décès peuvent être attribués à des maladies liées à une surcharge pondérale⁽³⁾.

Deux situations sont particulièrement préoccupantes : l'obésité massive (IMC égal ou supérieur à 40) et l'obésité sévère (IMC compris entre 35 et 34,9) associée à une comorbidité.

En revanche, le pronostic s'améliore nettement avec la perte de poids, même si elle est modeste dès lors qu'elle est stable⁽²⁾. C'est une des raisons pour lesquelles, dans la grande majorité des cas, l'objectif du traitement n'est pas de supprimer l'obésité, ce qui n'est pas réaliste à long terme, mais de pouvoir la modérer.

Les principales maladies associées à l'obésité sont⁽⁴⁾ : les maladies métaboliques (diabète, dyslipidémies, etc), les maladies cardiovasculaires, les maladies respiratoires (dyspnées, apnées du sommeil, etc), des maladies de peau (hypersudation, mycoses), l'arthrose, le reflux gastro-œsophagien, l'incontinence urinaire, certains troubles gynécologiques, la dépression, certains cancers. Il faut lui ajouter les phénomènes de discrimination et de stigmatisation, beaucoup trop fréquents, pouvant conduire certaines personnes à l'isolement social.

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Les maladies métaboliques

Ce sont principalement le diabète de type 2 et les hyperlipidémies.

Le diabète de type 2 est une maladie caractérisée par un excès de sucres dans le sang. Il apparaît en général autour de 40-50 ans. Il est dû à une mauvaise régulation du système d'utilisation des sucres par l'organisme. Des quantités de plus en plus importantes d'insuline (hormone fabriquée par le pancréas) deviennent nécessaires pour que les organes puissent capter et utiliser le sucre; on dit que l'organisme devient " insulino résistant ". Le diabète favorise lui-même de nombreuses maladies, notamment cardiovasculaires, rénales et ophtalmologiques.

Les dyslipidémies sont des troubles de la régulation des lipides (graisses) dans le sang, elles sont caractérisées par l'augmentation de l'ensemble des lipides ou de certains d'entre eux, voire par la diminution de certains lipides bénéfiques. L'obésité favorise la plupart des dyslipidémies les plus fréquentes (hypercholestérolémies, hypertriglycéridémies). Le principal risque de ces pathologies est l'apparition d'une maladie cardiovasculaire, par la formation de plaques d'athéromes (dépôts de graisse sur les parois des vaisseaux sanguins) qui bouchent progressivement l'artère et sont à l'origine d'une athérosclérose.

L'hypertension et les maladies cardio-vasculaires

Les maladies cardiovasculaires favorisées par l'obésité sont principalement l'hypertension artérielle et celles dues à l'obstruction progressive des vaisseaux sanguins : insuffisance coronaire (occlusion des artères du cœur, les coronaires), accidents vasculaires cérébraux, thromboses veineuses (formation d'un caillot qui bouche plus ou moins rapidement une veine) et embolies pulmonaires (un caillot bouche brutalement un vaisseau des poumons). Il faut y ajouter l'insuffisance cardiaque, qui résulte de la fatigue du cœur provoquée par ces maladies.

Les maladies respiratoires

Les deux maladies respiratoires les plus fréquemment associées à l'obésité sont l'insuffisance respiratoire et le syndrome d'apnées du sommeil. La première se manifeste par des difficultés à respirer, d'abord pendant les efforts, puis même au repos. Les apnées du sommeil sont des pauses respiratoires pendant le sommeil, trop longues et répétées, qui ont pour conséquence de favoriser non seulement la somnolence diurne, mais aussi un certain nombre d'autres maladies, en particulier cardiovasculaires. Elles passent souvent inaperçues.

L'arthrose

L'arthrose est une maladie chronique et dégénérative des articulations, entraînant des douleurs et des déformations. L'obésité la favorise en augmentant la contrainte mécanique supportée par les articulations, notamment au niveau des genoux et de la colonne vertébrale, à l'origine de lombalgies (maux de dos) qui peuvent être très handicapantes.

La dépression

L'obésité favorise la dépression : humeur triste, idées noires, dévalorisation de soi. De nombreux facteurs : mauvaise estime de soi, difficultés à accomplir certaines tâches quotidiennes, opinion des autres, stigmatisation, discrimination peuvent être responsables d'une dépression chez les patients obèses. En général, la dépression évolue par poussées entrecoupées d'améliorations : elle peut être traitée par des médicaments.

Le reflux gastro-œsophagien

Le reflux gastro-œsophagien est une remontée du contenu acide de l'estomac dans l'œsophage. Il est le plus souvent dû à un relâchement du groupe musculaire situé à l'entrée de l'estomac. Il est en général sans danger, mais peut à la longue provoquer une inflammation des parois de l'œsophage, qui dégénère parfois en cancer. Son principal inconvénient est son inconfort. Il s'améliore avec la perte de poids.

L'incontinence

L'obésité massive est un facteur de risque d'incontinence, surtout chez les femmes. Celle-ci se manifeste par la fuite involontaire d'une petite quantité d'urine lors d'un effort, un accès de toux, d'un éternuement ou d'un éclat de rire ou bien encore par des envies urgentes et irrépressibles d'uriner. La surcharge pondérale augmente la pression abdominale sur la vessie : l'incontinence est due à une défaillance du groupe musculaire situé à la sortie de la vessie.

Les cancers

 

De nombreux cancers sont de plus en plus souvent associés à l'obésité : principalement ceux du côlon, de la prostate et du sein.

La stérilité et les troubles hormonaux

L'obésité massive

 peut être à l'origine de perturbations du cycle menstruel, voire d'une diminution de la fertilité féminine et masculine.