Le diabète n'est pas un long fleuve tranquille. Le blog de A.B.D - Le groupe des Personnes Diabétiques de Bruxelles hébergé Eklablog
L'équipe de Toulouse Clean Up autour de leur machine antipollution./DDM Frédéric Charmeux.
Un groupe de jeunes Toulousains a imaginé, conçu et construit une machine à nettoyer la Garonne des bouteilles plastiques qui polluent l'océan atlantique.
Vous ne savez pas ce qu'est un FabLab, un projet en open source, un maker ou un gyre océanique, et vous croyez que le 7e Continent est le titre d'une BD ?
Petit cours accéléré à l'usage des nuls comme votre serviteur, rétif aux anglicismes à la mode.
Un FabLab est un lieu de vie et d'opportunités pour collaborer, innover et fabriquer. Dans celui du 27 bis, allée Maurice Sarraut à Toulouse, l'association Artilect met à disposition de porteurs de projets, bureaux, ateliers, internet, matériel divers autour d'un bar et d'espaces de vie ouvert (open space). Une immense halle (ex-usine de chaudronnerie) a accueilli récemment une remarquable expo photo sur David Bowie.
Ici est né, en avril 2016, le projet Toulouse Clean Up (Toulouse nettoyage), dont l'objectif est de débarrasser la Garonne de ses bouteilles plastiques. Afin d'éviter qu'elles ne viennent abonder le «7e continent», sorte de conglomérat de déchets plastiques grand comme six fois la taille de la France qui encombre nos océans et gyres océaniques (gigantesque tourbillon d'eau), alimenté à 80 % par les fleuves.
Quatre jeunes «makers» (fabricants), «touche-à-tout qui questionnent les choses par le faire», selon l'un d'entre eux, Alexis Eskenazi, ont imaginé une drôle de machine flottante fabriquée à partir de matériau de récupération et utilisant le courant pour son énergie.
Une gestation de 9 mois a été nécessaire, à laquelle ont participé une dizaine de jeunes et une quinzaine d'experts extérieurs, explique Audrina Gasq : «On a appris à travailler en équipe, à utiliser des méthodes, à gérer un budget» raconte la jeune fille, repérée par la Mission locale Bagatelle Centre-Ville et devenue aujourd'hui assistante FabLab manager, grâce au projet. Toulouse Clean Up a été primé par la Fondation Orange, qui a octroyé une aide de 15 000 € dans le cadre du challenge IMAKE4MYCITY («je fabrique pour ma ville»).
Le résultat est bien réel et trône au cœur de la grande halle en attendant d'être mis en place sur la Garonne en juin, après tests en bassin. Le châssis d'alu flottera sur deux enveloppes orange de bathynine, un tissu hyper résistant, enfermant chacune 200 bouteilles plastiques. Attaché aux berges par deux filets agissant comme un entonnoir, il est muni d'un tapis actionné par le courant via deux roues à aubes, qui lui permettra de ramasser les plastiques placés dans un bac à l'arrière. Celui-ci sera vidé régulièrement depuis la berge grâce à un système de cordes. Les «makers» de la machine, en «open source» (libre de droits, accessibles à tous) espèrent bien qu'elle fera des petits sur d'autres cours d'eau pour combattre la pollution des océans.
Bouteilles >plastiques collectées par mois. Objectif affiché : collecter 3 000 à 12 000 bouteilles plastiques par mois dans la Garonne grâce à Toulouse Clean Up.