Le diabète n'est pas un long fleuve tranquille. Le blog de A.B.D - Le groupe des Personnes Diabétiques de Bruxelles hébergé Eklablog
La maladie de Verneuil est une maladie cutanée inflammatoire chronique encore peu connue. Elle touche pourtant environ 646 000 personnes en France. Symptômes, évolution, traitements... Zoom sur une maladie douloureuse et handicapante.
Des traitements permettent de diminuer les symptômes de la maladie de Verneuil voire de contrôler celle-ci chez certains malades.
La maladie de Verneuil, aussi nommée hidradénite ou hidrosadénite suppurée, est une maladie dermatologique chronique, qui évolue par poussées. C'est une affection des follicules pilo-sébacés dans les régions cutanées où sont présentes des glandes sudorales apocrines (glandes qui produisent de la sueur). Une occlusion du follicule pileux entraînerait une inflammation de la peau, puis des glandes apocrines. "Il est hautement probable qu'il y ait dans la racine de ces poils un déficit en peptides antimicrobiens", explique le Pr Jean Revuz, dermatologue et vénérologue à Paris. "Par contre, le mécanisme par lequel certains poils sont atteints et d'autres pas n'est pas encore connu", précise-t-il. Cette pathologie, que l'on dit rare, est au contraire plutôt fréquente car elle toucherait 1 % de la population.
La maladie de Verneuil, qui a un caractère génétique (35 % de formes familiales), débute habituellement entre 20 et 30 ans, parfois un peu plus tôt ou un peu plus tard. Elle peut être associée avec une forme d'acné sévère (acné conglobata), à la maladie de Crohn (maladie inflammatoire chronique de l'intestin) ou à une inflammation des articulations. Maladie encore peu connue du grand public et des médecins, il s'écoule souvent un temps long entre les premiers signes de la maladie de Verneuil et le diagnostic.
La maladie de Verneuil se signale de manière initiale par des nodules douloureux sous-cutanés et des abcès qui apparaissent dans les zones du corps où se trouvent des
glandes apocrines : sous les aisselles, au niveau de l'aine, de l'anus, sur l'intérieur des cuisses... Ces lésions sont souvent associées à des démangeaisons.
L'évolution de la maladie se fait par poussées inflammatoires. A un stade plus évolué, les abcès sont récidivants, multiples, avec formation de fistules et de cicatrices
hypertrophiques (aspect en "pont").
Enfin, au troisième et dernier stade, il se forme des galeries purulentes sous la peau. Heureusement, toutes les personnes atteintes de la maladie de Verneuil n'évoluent pas vers une forme grave.
"Les formes très graves représentent 5 % des cas et les formes plus légères 60 % des cas", indique le
Dr Revuz. "Cependant, si ces dernières formes moins graves sont considérées comme légères par le milieu médical, elles ne le sont
pas par les patients", précise-t-il.
En effet, cette maladie qui ne met pas en jeu le pronostic vital, est très douloureuse, très gênante et handicapante sur le plan individuel et social. "Les lésions touchent souvent des zones liées à la sexualité, cela perturbe donc la vie intime", explique le médecin. En outre, les cicatrices laissées par les abcès récidivants sont sources de complexes importants. Lueur d'espoir pour les personnes atteintes : "Cette maladie s'arrête spontanément tôt ou tard ; cet arrêt est imprévisible, mais chez la femme il survient au plus tôt à la ménopause".
Le diagnostic de la maladie repose sur un examen clinique. On ne peut pas guérir la maladie de Verneuil mais on peut en diminuer les symptômes. Du mode évolutif de la maladie va dépendre le traitement. "Le meilleur traitement est l'antibiothérapie au long cours", informe le Dr Revuz. "Comme on connaît mieux la pluralité des microbes responsables des poussées, on utilise des associations d'antibiotiques plus actives que les antibiotiques utilisés auparavant", ajoute-t-il. Chez certains malades, l'antibiothérapie permet d'empêcher les poussées (on parle alors de rémission).
Autre traitement de la maladie de Verneuil, en particulier dans les formes graves : la chirurgie. On doit parfois enlever des lésions que le traitement médical ne peut pas
contrôler.
Enfin, les biothérapies (thérapeutiques basées sur l'emploi d'organismes vivants ou de substances prélevées sur des organismes vivants) sont
réservées à certaines formes de la maladie de Verneuil. Une prise en charge de la douleur est associée au traitement. La perte de poids en cas de surpoidset le sevrage tabagique sont conseillés. En effet, l'obésité est un facteur
aggravant de la maladie de Verneuil et on a constaté que celle-ci est souvent associée à un tabagisme important.
"Il y a beaucoup de travaux en cours sur la compréhension des mécanismes immunologiques de la maladie de Verneuil" annonce le Pr Revuz. L'espoir de voir un jour arriver de nouvelles thérapeutiques.
Créé le 01 juin 2013
Sources
- Interview Pr Jean Revuz, 22 mai 2013.
- Fiche patient Maladie de Verneuil, AFRH (Association Française pour la Recherche sur l'Hidrosadénite).
- La maladie de Verneuil. Encyclopédie Orphanet Grand Public