Le diabète n'est pas un long fleuve tranquille. Le blog de A.B.D - Le groupe des Personnes Diabétiques de Bruxelles hébergé Eklablog
Après les punaises de lit, voilà un nouvel ennemi qui compte bien troubler votre sommeil... ou plutôt celui des personnes allergiques : les acariens ! Remise en marche du chauffage, fenêtres rarement ouvertes, ces petites bêtes profitent de l'hiver pour envahir nos maisons. Il est temps de mieux les connaître, pour mieux lutter contre les allergies qu'ils provoquent.
Quatre paires de pattes, des poils, les acariens mesurent de 0,2 à 0,4 mm de long. Appartenant à la même famille que les araignées et les scorpions, l'ordre d'Acarina se divise en 5 familles, 18 genres et environ 50 000 espèces. Dans le cas de l'allergie aux acariens, la cause de l'allergie (l'allergène) n'est pas l'acarien lui-même, mais ses déjections ou sécrétions ainsi que ses débris post-mortem. En la matière, une dizaine sont particulièrement allergiques comme les dermatophagoides (pte-ronyssinus, farinae) et le Blomia tropicalis.
C'est dans les literies, les rideaux, les peluches, les canapés, les tapis et les moquettes que sévissent principalement les acariens. Toutes les maisons, même les plus propres en abritent.
Pour limiter les risques d'allergie, l'éviction est essentielle et n'est réellement efficace que lorsqu'elle est précoce, complète et prolongée. Des mesures simples permettent de soulager de façon significative les symptômes. Il convient d'aérer au maximum les chambres, de garder une température ambiante plutôt fraiche et de choisir dans l'aménagement intérieur des surfaces planes facilement lavables. On peut également mettre des housses anti acariens autour des matelas et changer les draps de manière hebdomadaire, de même que passer l'aspirateur très régulièrement et éventuellement équiper ce dernier d'un filtre adapté. De même, une humidité relative de l'air ne dépassant pas 50 % et une température de 19 à 21°C (16° à 18°C dans la chambre à coucher) est à conseiller.
Conseils anti-acariens
Entretenir la literie (matelas, sommiers) et ses accessoires (draps, oreillers, couvertures, couettes et leurs enveloppes...)
- Aérer les lits le matin ;
- Aspirer régulièrement (toutes les semaines) et méthodiquement avec du matériel adapté (filtre HEPA) ;
- Laver régulièrement (toutes les 2 semaines) à des températures supérieures à 60°C (en l'absence de housses anti-acariens) ;
- Laver la housse anti-acariens à 60°C deux fois par an ;
- Changer les draps une fois par semaine ;
- Préférer un sommier à lattes ;
- Éviter les couettes en duvet naturel (niches à acariens difficiles à nettoyer).
Nettoyer les sols et objets à risque
- Préférer le parquet et le linoléum à la moquette ;
- Laver les rideaux et coussins à 60°C ;
- Privilégier les peluches lavables en machine à 60°C ;
Envelopper sommiers, matelas, oreillers, couettes avec housses anti-acariens ;
Maîtriser le climat intérieur, la température, renouveler l'air...
- Aérer les lits le matin et les chambres au moins 1/4 d'heure par jour, surtout par temps froid et sec ;
- Contrôler l'humidité relative (utiliser un déshumidificateur) en dessous de 50 % ;
- Maintenir des températures raisonnables (18 à 20° Cmaximum, notamment dans les chambres à coucher).
Schématiquement, on distingue les allergies saisonnières (essentiellement dues aux pollens) des allergies perannuelles, qui peuvent survenir à n'importe quel moment de l'année. L'allergie aux acariens est une de celles-là. C'est l'allergie la plus fréquente en France. Elle concerne une grande partie des patients présentant des signes de rhinite allergique ou d'asthme.
Il y a une augmentation de la fréquence de l'allergie aux acariens avec l'âge. Plus on grandit, plus on devient sensible aux acariens. Les enfants développent tôt cette sensibilisation, mais elle ne s'exprime pleinement en tant qu'allergie qu'à l'âge adulte. "Il semble que cette allergie soit déterminante durant l'enfance, pour l'évolution vers un asthme, notamment en raison de son interaction avec les infections virales, souvent à répétition à ces âges. La combinaison virus et allergie aux acariens semble être "toxique" pour les voies respiratoires" précise le Dr Pham Thi.
L'hiver est une période qui peut prêter à confusion. En effet, les rhumes donnent des symptômes assez similaires à ceux de la rhinite allergique. Ce qui permet de différencier une rhinite allergique d'un rhume classique, c'est lorsque les symptômes se prolongent de manière anormale (un rhume qui se prolonge sur plusieurs semaines par exemple) ou des symptômes majorés lors de situation particulière (déplacements à la campagne ou dans des lieux mal aérés, avec une concentration importante de poussières et d'acariens...) Selon le Dr Pham Thi, pneumo-allergo-pédiatre à l'hôpital Necker, "le bon diagnostic est certes capital mais ce qui importe est avant tout de traiter. En effet, en traitant la rhinite allergique, on améliore aussi les symptômes d'un rhume viral. Une étude a d'ailleurs démontré que les personnes sensibles aux acariens ont un risque d'infections virales majoré. Tout ce passe comme si l'allergie aux acariens mettait à vif ou détruisait la muqueuse respiratoire, faisant le lit d'infections qui viendraient aggraver le tout. C'est une sorte de cercle vicieux, rhinite et atteinte virale étant très souvent associées".
Le test de référence est le test cutané appelé " prick test". On provoque un contact en poinçonnant légèrement la peau du patient avec un stylet au travers d'une goutte d'allergène purifié. S'il y a réaction cutanée c'est qu'il y a sensibilisation. Et s'il y a sensibilisation et symptômes, c'est qu'il y a allergie.
Un test sanguin, le test IGE Spécifiques, consiste en un dosage des anticorps dirigés vers l'allergène. On pourra rechercher de possibles allergies croisées, notamment avec les crevettes ou l'escargot, qui peuvent être parfois extrêmement dangereux chez les patients très allergiques aux acariens.
Quand les patients soupçonnent eux même la cause allergique de leurs symptômes, l'usage de ces médicaments est en effet fréquent et souvent nécessaire. Ils sont soit recommandés par le médecin traitant, soit par l'entourage ou la famille. Il y a donc souvent une automédication, qui s'avère dans bon nombre de cas insuffisante.
Pour les patients dont la rhinite allergique handicape réellement leur qualité de vie et quand le diagnostic est bien établi, on peut envisager une immunothérapie allergénique. "Dans un autre registre, celui de patients ayant un asthme très sévère, il faut d'abord réguler et contrôler l'asthme en priorité avant d'envisager une désensibilisation pour améliorer ce dernier" précise le Dr Pham Thi.
Le principe de l'immunothérapie allergénique ou désensibilisation est d'apporter, de manière fréquente et régulière, l'allergène à l'organisme. Ceci lui permet de le reconnaitre et de s'y habituer peu à peu sans développer les symptômes allergiques. Auparavant, on recourait à des injections d'une certaine quantité d'allergène pour induire une tolérance. Aujourd'hui, ce phénomène immunologique est obtenu avec des gouttes placées tous les jours sous la langue, à jeun. Pour l'allergie aux acariens, ce traitement se prend toute l'année et sa durée varie entre trois et cinq ans.
L'efficacité de ce traitement dépend de la gravité de l'allergie, mais on constatera toujours une diminution des symptômes, plus ou moins importante. En effet, ce traitement induit toujours une augmentation du nombre de jours sans symptômes et une diminution de la consommation de médicaments de secours. Dans le meilleur des cas, on parvient à les faire disparaître complètement.
Créé le 01 novembre 2010
Sources :
Dossier de presse