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Le diabète n'est pas un long fleuve tranquille. Le blog de A.B.D - Le groupe des Personnes Diabétiques de Bruxelles hébergé Eklablog

INSULINES

Insulines
Quand l'indication devient incontournable

La surveillance des taux d'hémoglobine glyquée, notamment, permet de déterminer le moment adéquat où, le régime diététique et un traitement oral ne suffisant plus, le passage à l'insuline devient inévitable. Celui-ci peut se faire en urgence, en cas de complications, en cas de grossesse...

Le passage à l'insuline peut se faire dans différentes situations : en urgence et, de manière indiscutable, en cas de complications telles que la survenue d'une acidocétose ou d'un coma hyperosmolaire, en cas de grossesse et de contrôle insuffisant de la glycémie par un traitement oral. Il est aussi nécessaire de passer à l'insuline en cas d'infections sévères et d'apparition d'une complication neuropathique ou néphropathique, coronaropathique. L'indication est incontournable également lorsqu'une chirurgie lourde est envisagée, s'il existe une contre-indication à un traitement par voie orale ou lors d'une alimentation parentérale. A côté de ces situations aiguës, les conditions sont également réunies en cas d'insuffisance du traitement oral maximal, lié à une perte de poids diététique elle aussi insuffisante. L'existence de signes révélateurs de complications est aussi un baromètre de passage nécessaire à une insulinothérapie.

 

 

Les raisons du changement
La mise sous insuline des diabétiques de type 2 est, en France, de plus en plus fréquente. Il s'agit de patients non équilibrés par le traitement oral et n'ayant pas perdu suffisamment de poids. Un des critères de choix est alors le taux d'hémoglobine glycosylée. Si le taux de cette dernière est supérieur à 6,5 %, l'objectif est considéré comme atteint et les risques du diabète sont limités. Si le taux est compris entre 6,6 et 8 %, la monothérapie est fonction du poids. Si l'IMC est inférieur à 28 kg/m²,on prescrit des sulfamides hypoglycémiants, et, s'il est supérieur à 28 kg/m², de la metformine. En cas d'échec au troisième mois, on prescrira une bithérapie orale. Pour certains, dès ce stade, l'insulinothérapie est indiquée lorsque le taux d'hémoglobine est supérieur à 8 %, associée ou non à la metformine.

 

Quelles sont ces insulines ?
Les insulines sont des protéines produites dans le pancréas. On distingue trois sortes d'insulines : les insulines animales, les insulines humaines et les analogues de l'insuline. La première insuline utilisée en thérapeutique, aujourd'hui retirée du marché, a d'abord été extraite du pancréas de porcs ou de bovins, l'insuline de porc différant de l'insuline humaine par un acide aminé, celle de bovins par trois acides aminés. On a cherché une purification de plus en plus poussée de cette insuline d'origine animale, purification obtenue par chromatographie, ce qui a permis d'obtenir des insulines appelées "monopic" ou "mono-composé".Dans un deuxième temps, l'insuline animale a été remplacée par de l'insuline humaine, obtenue soit par transformation de l'insuline de porc par procédé chimique, soit par synthèse bactérienne de la chaîne A puis de la chaîne B, qu'il faut lier chimiquement et purifier par la suite. L'intérêt d'avoir des insulines de plus en plus purifiées et, si possible, identiques à l'insuline humaine, est de diminuer, entre autres, le risque de formation d'anticorps.
Les insulines humaines ont la même structure que celle de l'insuline formée dans le pancréas humain et sont fabriquées exclusivement par génie génétique, c'est-à-dire à partir de bactéries ou de levures génétiquement modifiées. Aujourd'hui, des analogues de l'insuline se distinguent de l'insuline humaine par un ou deux acides aminés. Ces produits sont également obtenus par génie génétique et diffèrent légèrement des insulines humaines par leur cinétique (début de l'effet thérapeutique rapide ou différé).
Les insulines diffèrent entre elles par leur formulation et/ou par la composition de leurs acides aminés, facteurs qui déterminent la rapidité d'initiation de l'action thérapeutique, le moment où cette action est la plus forte et sa durée. Les insulines à action prolongée sont utilisées pour contrôler le taux de glucose dans le sang entre les repas ou pendant la nuit. Les insulines à profil d'action rapide sont en général administrées avant un repas dans le but de contrôler l'élévation du taux de glucose qui se produit après le repas.
Comme pour tout médicament produit par génie génétique, les règlements et les exigences qui s'appliquent sur le plan international, et qui garantissent une qualité bien définie et constante, doivent être satisfaits. La sécurité et l'efficacité des insulines humaines et des analogues de l'insuline ont été confirmées par des études cliniques. Ces insulines font aujourd'hui partie intégrante de l'arsenal thérapeutique du diabète.

 


Les lecteurs de glycémie
Les lecteurs de glycémie sont indispensables pour les diabétiques de type 1. En effet c'est en fonction des mesures pluriquotidiennes de la glycémie que le traitement est adopté, évitant ainsi un surdosage ou un sous-dosage de l'insuline. Les diabétiques de type 2 bien équilibrés n'ont a priori pas besoin de lecteur glycémique. Cependant cette autosurveillance peut permettre au patient de prendre conscience de sa maladie, de suivre ses progrés, d'adapter lui même son traitement et de détecter une aggravation ou un échappement au traitement instauré.

 

Dosage et complications
Une complication bien connue de tous les traitements à l'insuline, et pouvant mettre la vie en danger, est l'hypoglycémie (taux de glucose trop faible dans le sang). On atteint le stade de l'hypoglycémie quand le corps reçoit plus d'insuline qu'il n'en a besoin à un moment donné. Il est important de respecter la régularité des injections et des repas. Des changements ayant trait à la posologie journalière, au fabricant, au type d'insuline ou à son espèce peuvent nécessiter une adaptation du dosage. La plupart des patients sont capables de reconnaître d'eux mêmes et à temps les signes d'une hypoglycémie. Cependant, chez certains patients, les signes d'alarme de l'hypoglycémie peuvent être affaiblis. Cet état de fait est à prendre particulièrement en considération lorsque le taux de glucose dans le sang est ajusté à un niveau aussi bas que possible, chez les patients diabétiques de longue date, et lors d'un changement d'insuline.

 

Les formes d'administration
Aujourd'hui les injections d'insuline sont faites grâce à des stylos, qui facilitent le traitement et préservent la qualité de vie du patient. Chaque fabricant d'insuline recommande l'utilisation d'un stylo particulier. Cependant, certaines cartouches de fabricants différents ont le même format, et sont utilisables dans les mêmes stylos. En bref, les cartouches diffèrent par la mise en place de l'aiguille, plus ou moins longue, par un diamètre plus ou moins petit, etc. Il existe une cinquantaine de présentations d'insuline humaine, toutes contenant 100 unités par millilitre. L'administration d'insuline par pompe à vitesse d'injection programmable, pompes externes et pompes implantables, est possible. L'administration par voie nasale et l'apport d'insuline par des greffes de cellules de Langerhans en sont actuellement à des stades plus ou moins avancés de la recherche.

ALP

L'insuline
et ses effets indésirables

. Hypoglycémie se traduisant par une sensation de faim, des sueurs, un épuisement musculaire, des troubles neuropsychiques, voire un coma en cas de surdosage. L'hypoglycémie peut être corrigée par la prise de sucre par voie buccale ou, si nécessaire, par perfusion intraveineuse, ou encore par injection d'un hyperglycémiant comme le glucagon ou le diazoxide, dans l'attente de la prise de glucose.
. Insulinorésistance nécessitant une augmentation de la posologie.
. Réactions locales aux injections d'insuline: prurit, induration, atrophie ou hypertrophie du tissu adipeux local.
. Diminution du potassium plasmatique.

 

Conservation de l'insuline

Règles à mémoriser :
- les flacons, cartouches ou stylos jetables en réserve doivent être conservés au réfrigérateur ;
- les flacons, cartouches ou stylos jetables entamés doivent être conservés à température ambiante ;
- en dehors des patients qui ont de très petits besoins d'insuline [< 10 unités/jour], la dégradation de l'insuline à température ambiante est, le plus souvent, trop lente pour avoir des conséquences ;
- l'insuline craint beaucoup plus le gel que la chaleur ; elle doit donc être gardée dans le bac à légumes du réfrigérateur et ne doit pas voyager au contact d'un pain de glace dans une glacière ou dans la soute d'un avion. Aux sports d'hiver, la garder dans une poche intérieure du manteau;
- l'insuline craint les chaleurs élevées et la lumière;
- toujours injecter l'insuline à la même température [cela limite un facteur de variabilité dans son absorption] ;
- les insulines à longue durée d'action doivent êtres agitées au moins 10 fois avant l'injection, de haut en bas, jusqu'à complète homogénéité.

Professions Santé Infirmier Infirmière N' 59 · novembre 2004
http://www-good.ibl.fr/accueil/presse/html/campagne-obe-0108/Insulines.htm

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