Le diabète n'est pas un long fleuve tranquille. Le blog de A.B.D - Le groupe des Personnes Diabétiques de Bruxelles hébergé Eklablog
L’hypertension artérielle (HTA) d’origine toxique ou médicamenteuse (dite iatrogène) est fréquente. Un médicament ou une substance (toxique) peuvent expliquer à eux seuls la survenue d’une hypertension ou plus souvent contribuer à sa sévérité voire limiter l’efficacité d’un traitement anti-hypertenseur.
Selon les études, 5 à 10% des personnes ont une hypertension qui est soit déséquilibrée soit déclenchée par un médicament. Si le médecin y pense chez des personnes âgées qui prennent plusieurs médicaments (polymédiquées), il est facile de passer à côté chez des personnes jeunes, avec la survenue d’hypertensions sous antidépresseurs ou de plus en plus souvent sous toxiques comme la cocaïne, l’extasy-MDMA ou même les boissons énergisantes.
Pr Atul Pathak, cardiologue, Unité d’hypertension artérielle, facteurs de risque et insuffisance cardiaque (Clinique Pasteur, Toulouse) et coordonnateur de la Fiche technique "HTA toxique et médicamenteuse" pour la Société Française d’Hypertension Artérielle : « Lorsque l’on prend en charge un patient hypertendu, la possibilité d’une hypertension artérielle induite par un médicament doit toujours être évoquée. Le déséquilibre soudain d’une hypertension auparavant contrôlée doit aussi éveiller les soupçons. Fort heureusement, dans 95% des cas, l’hypertension est réversible à l’arrêt de l’agent causal et une hypertension existante est alors rééquilibrée ».
Certains médicaments peuvent élever la pression artérielle en interférant avec le système nerveux, le rein ou autres. Nombre de ces médicaments s’obtiennent sans prescription médicale.
Les médicaments qui agissent sur le système nerveux
Les mécanismes de régulation de la pression sanguine artérielle font intervenir de manière directe ou indirecte l’activité du système nerveux sympathique, c’est-à-dire celui qui intervient dans les activités physiologiques inconscientes (battement du cœur, respiration etc.).
Pr Pathak : « Vigilance avec les médicaments contre la toux (antitussifs), les décongestionnants nasaux et les médicaments associés à des anti-inflammatoires (AINS) en vente libre dans les rhumes ou les états grippaux parfois fébriles ».
Les médacaments qui interfèrent avec le rein
L’hypertension induite ou le déséquilibre d’une hypertension existante sont d’amplitude variable mais parfois considérables et rapides. Tout dépend de la personne et de la molécule.
En général, l’hypertension artérielle est une maladie silencieuse. Mais une personne qui n’a jamais été hypertendue peut ressentir quelques symptômes classiques d’une élévation de la pression artérielle : maux de tête, bourdonnements d’oreille, troubles visuels et palpitations. Cela peut alerter.
Vous devez mentionner tous les médicaments que vous prenez à votre médecin, même ceux qui vous paraissent banals ou anodins comme les anti-inflammatoires, une contraception ou de la phytothérapie.
Pr Atul Pathak : « Si le médecin suspecte un médicament à l’origine de l’hypertension ou du déséquilibre de celle-ci, il pourra le substituer par un autre aussi efficace mais dont le mécanisme d’action est différent. En revanche, si le médicament est incontournable, il prescrira un antihypertenseur pendant la durée du traitement ou des médicaments qui contrecarrent le mécanisme sous-jacent de l’hypertension induite par le médicament ».
D’après un entretien avec le Pr Atul Pathak, cardiologue, Unité d’hypertension artérielle, facteurs de risque et insuffisance cardiaque (Clinique Pasteur, Toulouse).
http://www.e-sante.fr/hypertension-si-c-etait-faute-medicament/2/actualite/997