Le diabète n'est pas un long fleuve tranquille. Le blog de A.B.D - Le groupe des Personnes Diabétiques de Bruxelles hébergé Eklablog
C'est la recommandation principale du Dr Jean Belaisch, gynécologue et endocrinologue, auteur d'un ouvrage sur l'endométriose* : " Pensez à soigner les symptômes douloureux en premier lieu". Il s'agit donc de faire les choses dans l'ordre : commencez par effectuer un bilan complet permettant de confirmer le diagnostic d'endométriose (au moyen d'une IRM, d'une échographie pelvienne et d'une prise de sang pour doser l'antigène CA 125), puis entamez un traitement médicamenteux avant d'envisager une intervention chirurgicale.
Lorsque la prise de médicaments antalgiques et anti-inflammatoires ne suffit pas, le traitement consiste généralement à freiner ou bloquer la sécrétion d'estrogènes par les ovaires, grâce à une pilule contraceptive adaptée à la patiente (à base d'estrogènes et de progestérone, ou uniquement de progestérone), soit en prise classique (21 jours de pilule, 7 jours d'arrêt), soit en continu pour supprimer les règles. La douleur peut alors disparaitre totalement.
Autre possibilité : un traitement d'une durée de 6 mois à base d'agonistes de la LH-RH qui provoque une ménopause artificielle. Si cela ne suffit pas, le médecin peut vous proposer d'autres alternatives qui empêchent la fabrication d'estrogènes, comme les médicaments inhibiteurs d'aromatase. L'inconvénient de ces traitements est leur très longue durée (plusieurs années) et la prise de poids qu'ils peuvent provoquer si la femme ne s'astreint pas à un régime alimentaire régulier.
" En second lieu, une intervention chirurgicale (ablation des lésions) peut être envisagée car cette dernière peut aussi agir efficacement sur la douleur (et avec, dans les cas heureux, l'avantage d'une guérison rapide et définitive), mais il faut savoir qu'une récidive d'endométriose est possible dans les 3 à 10 ans suivant l'intervention dans 50 % des cas", poursuit le Dr Belaisch.
La douleur est subjective et varie d'une patiente à une autre mais surtout, elle n'est pas proportionnelle à l'étendue de l'endométriose. Ainsi, une femme peut avoir des douleurs très aiguës avec une endométriose modeste, tandis qu'une autre patiente peut souffrir de lésions très sévères sans ressentir le moindre inconfort. " La douleur dépend de trois facteurs à savoir : l'état psychologique de la patiente (son niveau de stress, son moral…), le centre de la douleur au niveau de son cerveau (qui peut-être plus ou moins sensible selon les personnes), et enfin l'état anatomique au niveau du petit bassin de la femme et notamment l'état des filets nerveux qui vont capter les sensations douloureuses liées aux lésions", développe le spécialiste. Comprendre cela permet de mieux accompagner et prendre en compte une patiente ayant des lésions légères mais souffrant intensément.
Une prise en charge psychologique et/ou une pratique psychocorporelle ( ostéopathie, tai-chi, yoga,sophrologie, relaxation) peuvent aider les femmes à mieux gérer les sensations douloureuses.
Pour que le traitement de l'endométriose soit efficace, celui-ci doit être compris et accepté par la patiente dont la douleur doit être prise en compte tant au niveau physiologique que psychologique. Le traitement doit aussi tenir compte des priorités des femmes: avoir un enfant (penser à s'informer sur la fécondation in vitro) et/ou calmer la douleur. Dans tous les cas, les patientes doivent être entendues pour trouver comment atténuer les douleurs liées à cette maladie aux multiples facettes.
Créé le 01 mars 2014
Sources :
Entretien avec le Dr Jean Belaisch, gynécologue et endocrinologue, auteur de l'ouvrage "L'endométriose. Précis de gynécologie obstétrique" 2003 aux éditions Massons.