Le diabète n'est pas un long fleuve tranquille. Le blog de A.B.D - Le groupe des Personnes Diabétiques de Bruxelles hébergé Eklablog
Le sommeil est vital pour l’organisme. Il est nécessaire pour une récupération à la fois physique, intellectuelle et psychologique. Entre autres fonctions, le sommeil contribue :
Chaque personne dispose de rythmes biologiques qui régulent l’activité de notre corps. Parmi ces rythmes, les rythmes circadiens caractérisent notre rythme de vie sur 24 heures avec alternance d’une phase de sommeil la nuit et de veille le jour. Cette horloge interne fait partie de notre héritage biologique et peut varier légèrement d’un individu à l’autre. Elle est cependant synchronisée par les principaux repères temporels que sont la lumière du jour et l’activité sociale. Malgré cela, certains ont tendance à se lever plus tard ou plus tôt. Mais une chose est sûre, ces rythmes sont essentiels au bon équilibre de l’organisme et leurs perturbations répétées (troubles du sommeil, travail de nuit, travail de jour avec absence de luminosité, horaires décalées...) ont un impact sur la santé.
Bien dormir, de façon régulière 8h par nuit en moyenne, est nécessaire à l’organisme et permet une bonne récupération. Si certains ont besoin de 9h et d’autres seulement 6h pour se sentir en forme (gros et petits dormeurs), un temps de sommeil au delà de 10h ou en dessous de 5h est un signal d’alerte et peut cacher un trouble du sommeil.
Les principaux troubles du sommeil sont :
Les troubles du sommeil peuvent avoir un effet sur le diabète, le surpoids et l’obésité. Les études montrent qu’un sommeil réduit provoque unedérégulation du métabolisme glucidique (baisse de 50% de l’action de l’insuline, baisse de 30% de la quantité d’insuline produite), terrain favorable à l’apparition du diabète ou à l’aggravation d’un diabète existant.
Pendant le sommeil, les cellules adipeuses secrètent une hormone (leptine) qui met en veille la sensation de faim. Le jour l’estomac, lui, secrète une autre hormone (ghréline) qui facilite la prise alimentaire. La diminution du temps de sommeil poussent les personnes à manger plus, ce qui accroît le risque d’obésité.
Le diabète peut-être une cause d’altération du sommeil. Certaines insomnies sont en effet liées à des troubles de la régulation glycémique (notamment en cas d’hypoglycémies nocturnes, fréquentes chez les diabétiques de type 1). Les changements rapides de niveau de glucose pendant la nuit provoquent des réveils nocturnes, facteurs d’insomnie.
Les personnes diabétiques sont d’ailleurs plus gros consommateurs de somnifères et d’hypnotiques.
Certaines complications du diabète comme l’envie fréquente d’uriner (polyurie), les douleurs musculo-squelettiques (qui obligent à se lever plusieurs fois dans la nuit) peuvent être aussi la cause d’insomnies. Le syndrome des jambes sans repos peut résulter de l’atteinte nerveuse(neuropathie) liée au diabète. La rétinopathie diabétique peut, elle, gêner la vision de la lumière et pousser la personne diabétique à une sous-exposition avec un effet sur les rythmes circadiens.
Certains aliments sont plutôt stimulants et favorisent l’éveil comme les protéines, quand d’autres favorisent l’endormissement comme les glucides. On évitera donc de manger de la viande
en grande quantité le soir, mais on s’autorisera un dessert ou une boisson sucrée (tisane par exemple) qui favorise le sommeil et empêche d’avoir faim au moment du
coucher.
Diabète et sommeil sont donc intimement liés. Pas étonnant donc qu’ils aient en commun les mêmes mesures hygiéno-diététiques :
limiter l’alcool, manger sainement, pratiquer une activité physique régulière ...En améliorant l’un, on contribue à l’équilibre de l’autre et inversement.
En savoir plus sur les troubles du sommeil :
Synthèses des études sur les troubles du sommeil menées à l'InVS (pdf, 16p)
Sources
Dossier et articles rédigés à partir des principaux éléments suivants :
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