Le diabète n'est pas un long fleuve tranquille. Le blog de A.B.D - Le groupe des Personnes Diabétiques de Bruxelles hébergé Eklablog
Le Dr Stéphane Clerget, psychologue et pédopsychiatre français, s’est penché sur la question qui a fait l’objet d’un livre « Les kilos émotionnels : comment s'en libérer ? », paru en 2009. Dans son ouvrage, le Dr Stéphane Clerget indique que ce sont principalement les sentiments négatifs (stress, anxiété, colère, etc.) qui affectent le poids, notamment lorsque ceux-ci sont très intenses, trop fréquents et difficiles à gérer. Une personne qui vit une perte de contrôle sur le plan psychologique sera susceptible d’être affectée également sur le plan comportemental. Le Dr Clerget souligne à ce sujet que les émotions négatives affectent le comportement et la santé psychologique d'une personne, tant sur la perte que sur la prise de poids, en mangeant moins ou en mangeant plus.
Chercher à combler un vide et à se réconforter en consommant des plats qui nous remémorent des souvenirs positifs est un fait bien connu et largement exploité par de nombreuses industries. Lorsqu'un individu agit sous le coup de l'émotion, il peut modifier complètement son choix alimentaire habituel de même que sa façon de consommer les aliments. Mais l’organisme réagira à ce bouleversement en stockant davantage de graisses.
Par exemple, un état dépressif qui perdure peut entraîner l’accumulation de masse graisseuse. Il s’agit d’une sorte de mécanisme d’autodéfense du corps qui, comme le mentionne Stéphane Clerget, cherche à s’envelopper, à s’emmitoufler et à se protéger.
Les « kilos émotionnels » sont intimement liés à la nourriture. Bien qu’encore peu d’études crédibles soient orientées vers ce sujet, les chercheurs s’intéressent maintenant davantage à ce phénomène qu’ils ont baptisé « émotionalité alimentaire » ou « l’alimentation émotionnelle ».
Selon une étude parue en avril 2013, dans l’American Journal of Clinical Nutrition, 52 % des femmes contre 20 % des hommes mangent sur le coup d'une émotion négative1. Cette même étude a permis de démontrer que le risque de surpoids est 5 fois plus élevé chez la personne qui consomme une nourriture souvent plus grasse ou plus sucrée pour apaiser des sentiments négatifs.
La relation entre alimentation et santé mentale serait d'ailleurs bidirectionnelle, selon autre une étude parue en 2005, dans le Canadian journal of public health2. Les auteurs affirment que « l'humeur ou l'état psychologique peuvent influencer ce qu'on mange, de même que les quantités consommées, tandis que l'alimentation influence également l'humeur et le bien-être psychologique. » Il est primordial d’avoir une relation saine avec la nourriture et de ne pas laisser les émotions contrôler l'appétit.
Pour vaincre ces compulsions alimentaires, il est conseiller de s’interroger d’abord afin de savoir si on ressent vraiment la faim ou bien s’il s’agit seulement d’un processus de compensation. Si la réponse est non et que le besoin n’est pas physiologique, c’est que vous cherchez à tromper l’ennui ou à compenser des émotions négatives.
Néanmoins, le processus n’est pas aussi simple chez une personne qui a adopté de mauvaises habitudes alimentaires depuis de nombreuses années. La véritable faim et l’émotionalité alimentaire peuvent alors être difficiles à démêler.
Dans ce cas, il faut approfondir l’analyse de la situation et se questionner davantage :
Linda Spangle, auteure du livre Life is Hard, Food is Easy: The 5-Step Plan to Overcome Emotional Eating and Lose Weight on Any Diet, a divisé les émotions qui suscitent une compulsion alimentaire en deux catégories : les émotions de tête et les émotions de coeur. La première catégorie se rapporterait à des sentiments tels que la colère, l’agressivité et le stress qui sont généralement associés à la consommation d’aliments à la texture croquante (croustilles, chips, biscuits). À l’inverse, les émotions de cœur (tristesse, besoin de réconfort, solitude, fatigue) nous orienteraient davantage vers des aliments à la texture moelleuse, comme le chocolat, la crème glacée ou les pâtes.
En prenant soin d’identifier la situation dans laquelle vous vous trouvez ou ce que vous avez vécu au cours des derniers jours, vous serez davantage en mesure de contrôler vos envies artificielles de manger. Vous pouvez également tenter de détourner votre attention de la nourriture en pratiquant une activité ou un loisir que vous affectionnez particulièrement, comme la lecture ou une promenade à pieds.
Mélissa Archambault - PasseportSanté.net
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