Le diabète n'est pas un long fleuve tranquille. Le blog de A.B.D - Le groupe des Personnes Diabétiques de Bruxelles hébergé Eklablog
L’institut Paoli-Calmettes a été le premier centre de lutte contre le cancer en France à s’être équipé d’un robot chirurgical télé opératoire en 2007. Aujourd’hui équipé de la dernière génération du robot Da Vinci, l’équipe de chirurgie est le centre référent en oncologie gynécologique. Le Pr Gilles Houvenaeghel, chef du service de chirurgie oncologique de l’Institut Paoli-Calmettes nous en dit plus sur les prouesses de cette machine.
Alternative à la chirurgie ouverte et à la laparoscopie, la cœlioscopie permet de réduire la longueur des ouvertures. Aujourd’hui, ces techniques mini-invasives connaissent une nouvelle révolution avec la chirurgie robotique.
Pr Gilles Houvenaeghel, chef du service de chirurgie oncologique de l’IPC : Le principe de la cœlioscopie, c’est d’au lieu d’ouvrir le ventre en grand, c’est de mettre en place plusieurs trocarts, donc plusieurs orifices pour passer la caméra et les instruments. La différence de la chirurgie robotique par rapport à la cœlioscopie classique est qu’on va avoir une vision en trois dimensions puisqu’on a deux caméras, une pour l’œil droit, une pour l’œil gauche. La précision est bien meilleure grâce à la vision d’une part et grâce à la mobilité des instruments qui sont disponibles avec la chirurgie robotique.
Au lieu d’une intervention lourde, l’opération se pratique par de minuscules incisions grâce au robot Da Vinci ®. Une prouesse qui pour le patient se traduit par de nombreux avantages.
Pr Gilles Houvenaeghel : Le bénéfice se traduit en bénéfice de temps une fois qu’on a l’habitude de cette chirurgie robotique et avec de plus une dissection beaucoup plus précise. Donc moins de risque de chirurgie délabrante, moins de saignements et donc cela se traduit par des hospitalisations pour les patientes qui sont plus courtes et des douleurs qui sont moins importantes.
Cancers urologiques, gynécologiques, cancers de la langue, du larynx, de la thyroïde, du pancréas… les indications du robot Da Vinci ® sont nombreuses. Mais à l’institut Paoli-Calmettes, deux disciplines ont particulièrement été développées.
Pr Gilles Houvenaeghel : En gynécologie et en urologie, actuellement ce sont les deux gros pôles qui sont à peu près équivalents en nombre de procédures par an. Et pour les cancers gynécologiques, on est le centre référent français et européen. On commence également à le développer en chirurgie oncologique digestive.
Aujourd’hui, les dernières générations du robot Da Vinci permettent une meilleure vision et une meilleure précision grâce à des bras articulés qui permettent des mouvements sur 360 degrés.
Pr Gilles Houvenaeghel : Récemment, il y a un peu plus d’un an, on a fait l’acquisition de la dernière génération qui a le même nombre de bras mais qui a une vision qui est meilleure, une meilleure possibilité de coagulation avec les pieds, de mobilité avec les mains et qui concourt à une meilleure précision du geste. Ce qui nous a conduits à réaliser en cœlioscopie des opérations que classiquement l’on ne réalisait uniquement qu’avec la grande ouverture de laparotomie.
Le robot ne remplace pas l’homme mais en est un prolongement. Le chirurgien reste le seul décideur. Ce qui implique de disposer de professionnels bien formés. Pour cela, des simulateurs permettent de se faire la main avant d’opérer au bloc. Les nouveaux praticiens pourront également bénéficier de l’expérience d’un chirurgien senior grâce à un système à double commande (un peu comme les voitures d’auto-école). Ce type de collaboration est également possible avec deux experts pour des opérations plus complexes. Seul hic : le coût de cette machine ne la rend pas accessible à tous.
Pr Gilles Houvenaeghel : Le coût actuel est de deux millions d’euros à l’achat, donc c’est une somme conséquente pour l’achat et ensuite il y a la maintenance, dans le médical, la maintenance est de 10 % du prix par an. Plus les consommables, extrémités mobiles plus que la main – utilisables que 10 fois – 1000 euros – le surcoût est d’environ de 1000 euros par procédure.
Faute de tarification spécifique pour l’utilisation de ces techniques robotiques, le surcoût est pris en charge par l’établissement, sans frais supplémentaire pour les patients.
Reportage de David Bême et Florence Lemaire – le 24 juillet 2013
http://videos.doctissimo.fr/sante/cancers/robot-chirurgical-da-vinci.html