Des mécanismes différents
L'arthrite est une inflammation de la membrane qui entoure l'articulation. L'organisme produit des substances appelées quinines qui le détruisent. C'est un terme général qui regroupe de nombreuses pathologies : polyarthrite rhumatoïde, spondylarthrite ankylosante, goutte, chondrocalcinose,… Elles font courir le risque d'une atteinte d'autres organes (peau, cœur, poumons, tube digestif…). Les causes sont infectieuses (germes), auto-immunes, métaboliques (comme la goutte avec des dépôts d'acide urique).
Les examens complémentaires comprennent une prise de sang qui montre des signes d'inflammation, une radiogaphie, et selon l'origine une analyse du liquide contenu dans l'articulation et la recherche dans le sang d'éléments spécifiques à telle ou telle arthrite (HLA B27 pour la spondylarthrite par exemple, analyse du liquide en cas d'épanchement).
L'arthrose est une altération du cartilage, qui recouvre l'articulation. Le cartilage s'amincit et ne remplit plus son rôle de facilitateur de mouvements. La production de liquide synovial, qui sert de lubrifiant, s'amoindrit. Lors du mouvement, les os constituant l'articulation se frottent l'un à l'autre sans la protection du cartilage. Sa fréquence augmente avec l'âge et certains facteurs la favorisent : le surpoids, un traumatisme, une anomalie anatomique. Une simple radiographie suffit à porter le diagnostic lorsqu'elle montre des ostéophytes (les "becs de perroquet") et un amincissement de l'espace entre les deux os.
Des symptômes distincts
En cas d'arthrite aigüe, l'articulation est chaude, rouge, gonflée et douloureuse. Lorsque l'arthrite est chronique, les douleurs sont qualifiées d'inflammatoires : elles surviennent au repos et réveillent la nuit. Les articulations nécessitent un "dérouillage" matinal, le temps qu'elles s'échauffent et que la raideur passe. Les articulations se déforment parfois, parallèlement à l'évolution de la maladie, comme dans la polyarthrite ankylosante.
L'arthrose est responsable de douleurs qui sont dites mécaniques : elles surviennent le jour, elles augmentent lors de l'effort, sont plus importantes en fin de journée et calmées par le repos. Des craquements sont fréquents et aucun signe d'inflammation (chaleur, rougeur, œdème) n'est présent. Un dérouillage est parfois présent, suite à une posture prolongée.
Des traitements adaptés à l'origine
Le traitement de l'arthrite dépend de sa cause : des antibiotiques si elle est provoquée par une bactérie, une biothérapie pour celles qui ont une origine auto-immune, etc. La douleur est soulagée par les antalgiques classiques (paracétamol, anti-inflammatoires). La prise en charge des arthrites métaboliques repose sur la correction des anomalies métaboliques (par exemple l'augmentation de l'acide urique dans la goutte grâce à des médicaments et un régime alimentaire approprié). Les douleurs peuvent être prises en charge à l'aide d'antalgiques ou d'anti-inflammatoires.
L'arthrose a longtemps été considérée comme inéluctable et sa prise en charge laissait à désirer. A l'heure actuelle, on tente de soulager les douleurs à l'aide d'antalgiques (paracétamol, anti-inflammatoires durant les poussées). Les infiltrations sont de deux types : à l'aide de corticoïdes pour un effet anti-inflammatoire ou à base d'acide hyaluronique pour pallier l'insuffisance de liquide synovial.
Les anti-arthrosiques d'action lente (glucosamine, chondroïtine sulfate, Piasclédine®) agissent en quelques semaines. Les études sont toutefois controversées sur leurs effets et leur efficacité. Ils auraient une action sur la douleur et ralentiraient peut-être la progression de l'arthrose. Leur efficacité, est évaluée de faible à modérée par la Haute Autorité de Santé. Ce qui a poussé l'Assurance-maladie à ne plus les prendre en charge.
Arthrite-arthrose : quelles différences ?
par
Dr Charlotte Tourmente journaliste à la rédaction d'Allodocteurs.fr