Apithérapie - Applications thérapeutiques 2ème partie

Malgré l’absence de preuves scientifiques, la thérapie par le venin d'abeille demeure populaire auprès de personnes atteintes de douleurs musculosquelettiques, comme l’arthrite et l’arthrite rhumatoïde, et de maladies chroniques, comme la sclérose en plaques. En Corée du Sud, il s’agit d’une thérapie couramment utilisée.

Depuis 2001, des chercheurs coréens ont publié une vingtaine d’études réalisées chez l’animal ayant évalué le potentiel analgésique et anti-inflammatoire du venin d’abeille et sa capacité à diminuer la douleur ou la raideur. Par exemple, des doses très concentrées en venin d’abeille purifié auraient contribué à l’amélioration d’un certain type d’arthrite chez le rat⁵. Chez l’humain, peu d’études rigoureuses ont été recensées jusqu’à ce jour.

Étant donné le peu d’études sur son efficacité et son innocuité, l’apithérapie ne devrait en aucun cas remplacer un traitement efficace. Cette thérapie est douloureuse et difficile à administrer. Si elle est utilisée, une supervision médicale est nécessaire. Bien que les effets secondaires attribuables auvenin d’abeille soient habituellement modérés, le patient, même s’il n’a pas été dépisté allergique auparavant, doit être préparé à réagir en cas de choc anaphylactique. En effet, une personne peut développer l’allergie, quelques semaines après avoir été piquée. Une réaction allergique non traitée peut être mortelle.

Recherches

Arthrite. En 2008, une revue systématique de la littérature scientifique a répertorié 626 études utilisant l’apithérapie comme traitement des douleurs musculosquelettiques (particulièrement causées par l’arthrite et les maladies rhumatoïdes)⁶. De ce nombre, seulement 11 essais ont satisfait les critères d’inclusion de cette revue. Dans ces études, le venin était injecté à des points d’acupuncture. Le traitement placebo consistait à injecter une solution saline plutôt que du véritable venin. La douleur ressentie a été significativement plus basse chez les sujets recevant les véritables injections. Les chercheurs estiment que cette technique pourrait avoir une certaine efficacité pour soulager les douleurs musculosquelettiques. Mais ils soulignent également que les études sont peu nombreuses, de petite taille et que leur méthodologie est parfois faible, ce qui ne permet pas de recommander ce traitement. De plus, beaucoup d’incertitudes persistent quant à la concentration du venin d’abeille à utiliser et au nombre idéal d’injections.

Sclérose en plaques. Le traitement de la sclérose en plaques par l’apithérapie suscite certains espoirs. Des témoignages, qu’on retrouve sur plusieurs sites d’apithérapie, font état de malades désespérés qui ont vu leurs douleurs s’estomper, leur énergie s’accroître et leur vision s’améliorer. Toutefois, les bénéfices sont encore plus qu’incertains et les études chez l’animal sont très préliminaires. Le manque d’information valide sur l’efficacité et l’innocuité de la thérapie chez l’humain incite la Société canadienne de la sclérose en plaques à ne pas recommander ce traitement⁷.

http://www.passeportsante.net/fr/Therapies/Guide/Fiche.aspx?doc=apitherapie-th-applications-therapeutiques