Le diabète n'est pas un long fleuve tranquille. Le blog de A.B.D - Le groupe des Personnes Diabétiques de Bruxelles hébergé Eklablog
Au-delà de leur aspect parfois disgracieux, l’injection de l’insuline dans ces lipodystrophies peut entraîner une résorption imprévisible de l’insuline et conduire à une instabilité glycémique avec alternance d’hyper et d’hypoglycémies.
Ainsi, un retard de résorption de l’insuline peut donner lieu à un épisode hyperglycémique. Le patient va alors adapter ses doses en les augmentant pour répondre à cette montée de glycémie. Mais s’il injecte cette nouvelle dose dans une zone de tissu sous cutané sain la résorption d’insuline sera alors complète et pourra être à l’origine d’une hypoglycémie car la dose injectée sera trop importante.
La recherche de lipodystrophies doit être réalisée au moins 1 fois/an par un professionnel de santé.
Elle consiste en une évaluation visuelle associée à une palpation des sites d’injection. Mais il est également important que le patient apprenne à inspecter lui-même ses sites d’injection et ce de manière régulière.
Comment les prévenir ?
Pour prévenir les lipodystrophies il existe 3 mesures simples
Une bonne technique d’injection inclut un schéma de rotation personnalisé sur les 4 sites possibles
La rotation des sites d’injection peut être réalisée en divisant les sites d’injection en plusieurs zones à utiliser sur une semaine et en changeant toutes les semaines. Au sein de chaque zone, les injections les injections devront être espacées d’environ la largeur d’un doigt. Ainsi chaque point d’injection ne sera pas utilisé plus souvent qu’une fois toutes les 4 semaines.
La longueur des aiguilles est à prendre en compte pour favoriser une rotation optimale. Il est actuellement recommandé pour tous les patients d’utiliser des aiguilles courtes (4 mm) pour permettre d’injecter dans des zones plus larges, pour permettre d’utiliser différents sites d’injection tout en minimisant les risques d’injection intramusculaire. Cela permet donc de diminuer la fréquence des injections sur un même site et de réduire le risque de développer des lipodystrophies.
En France près d’un patient sur 4 réutilise ses aiguilles, le plus souvent par facilité.
Ils n’ont généralement pas conscience des conséquences engendrées par leur réutilisation. En effet, cette réutilisation abime et fragilise l’aiguille et cela a des impacts multiples. L’aiguille n’est plus stérile, elle a davantage de risque de se tordre ou de se casser ; le silicone est en partie enlevé, le biseau se déforme ce qui provoque une augmentation du risque de microtraumatismes de la peau et donc une augmentation du risque de provoquer des lipodystrophies.
Il est donc important de sensibiliser les patients à l’importance de ne pas réutiliser les aiguilles afin de limiter le risque de douleur à l’injection et de limiter le développement des lipodystrophies
Pour limiter les traumatismes d’une part et assurer une résorption plus régulière de l’insuline d’autre part, il est fondamental que le patient n’injecte plus son insuline dans les lipodystrophies. Le rôle des professionnels de santé sera de l’aider à identifier les zones saines ou il peut injecter afin de laisser au repos la zone des lipodystrophies jusqu’à disparition complète de celles-ci ce qui peut prendre des semaines ou même des mois.
Si le patient injectait dans une lipodystrophie et qu il cesse les injections dans cette zone, il sera nécessaire d’adapter les doses d’insuline. En effet le transfert d’une injection d’une zone à une zone saine nécessite le plus souvent une réduction des doses d’insuline. Cette réduction varie d’un patient à l’autre mais est souvent 20% de la dose initiale. Sur ce point le médecin a un rôle fondamental à jouer afin d’éviter tout risque d’hypoglycémie.
Les lipodystrophies sont des complications fréquentes d’une technique d’injection inadéquate avec des conséquences négatives sur l’équilibre glycémique du patient.
Il existe des mesures simples pour prévenir le risque de lipodystrophie a savoir réaliser une rotation optimale des sites d’injection, utiliser la bonne longueur d’aiguille (4mm pour tous les patients) et ne pas réutiliser les aiguilles.
Une fois les lipodystrophies installées, il est important de ne plus injecter dans ces lipodystrophies jusqu’à disparation complète de celles-ci et de rechercher des zones saines d’injection avec adaptation des doses d’insuline pour éviter le risque d’hypoglycémie.
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