A propos de l’ASPARTAME
Afin de répondre à un article intitulé « Aspartame, le tueur silencieux *» (15-09-02) nous avons consulté le rapport de l'AFSSA (Agence
Française de Sécurité Sanitaire des Aliments) publié le 07.05.02.
L'agence avait été saisie d'une relation éventuelle entre l'aspartame et les tumeurs cérébrales.
Sur base des publications américaines traitant du même sujet et des divers sites internet rendant l'aspartame responsable de la sclérose en plaques,
du lupus érythémateux, du syndrome de la guerre du golf, des crises d'épilepsie, des complications du diabète, une collaboration s'est instaurée entre l'AFSSA et la FSA (Food Standard Agency
USA).
La conclusion du rapport permet de rassurer quand à l'usage de l'aspartame en
tant que substitut du saccharose tant dans les denrées que dans les médicaments et que la DJA (dose journalière admissible) de 40mg/kg est confirmée, très difficilement dépassée dans nos pays
(pour 50kg : 2000mg ou 2g d'aspartame/j. dont le pouvoir sucrant est très nettement supérieur au sucre : 180 à 200fois.)
En juillet 2005, à nouveau l’aspartame est mis en cause par la publication de
chercheurs italiens de l’institut scientifique de cancérologie de Bologne. Ces derniers ont travaillé sur des rats et suspectent l’aspartame dans la survenue de cancers.
Le 14 juillet 2005, l’EFSA (European Food Safety Authority) publie un communiqué de presse relatant les faits et prend position en
disant « qu’il est inapproprié de suggérer des changements quand aux régimes alimentaires des consommateurs concernant l’usage de l’aspartame » La DJA est confirmée.
L’EFSA dès qu’elle disposera des données, procédera à une réévaluation des risques liés à l’aspartame.
Le 15 juillet 2005, l’agence française (AFSSA) se prononce de la même façon.
RESISTANCE DE L'ASPARTAME A LA CHALEUR
L'aspartame est très stable à sec : c’est à 105° qu'une perte de +/- 5% est enregistrée avec formation de dicétopipérazine qui est l'impureté
principale de l'aspartame et dont la DJA est plus faible que celle de l’aspartame. ( 0 à 7.5mg/kg/j.)
C'est en milieu hydraté que le problème se pose car la stabilité de l'édulcorant est influencée par le pH et la t°.*M.Verlaet
En solution à t°ambiante, il est stable à pH 3.4 à 5. C'est le cas du yaourt, des colas par ex. D'ailleurs le législateur a prévu une date de
durabilité de maximum 6 mois pour les limonades light pour éviter tous problèmes.
L'aspartame est très stable dans les produits surgelés.
En milieu hydraté de 30° à 80° il résiste mal et donne naissance à de la dicétopipérazine (DJA 0à 7,5 mg/kg/poids) et il est donc déconseillé dans les
aliments chauffés : cuisson, stérilisation.
A 100°-110°, il perd son pouvoir sucrant.
Le 24-09-05 un AR (DIR 2003/115/CE) modifiant l’AR du 17-02-1997 concernant les édulcorants (DIR 94/35/CE) précise qu’il y a deux nouveaux édulcorants
qui peuvent être utilisés.
Ce sont le sucralose (E955) et un sel d’aspartame-acésulfame (E 962).Ce dernier retient notre attention car ce sel est très
intéressant du fait que la synergie des 2 édulcorants donne une meilleure saveur sucrée mais surtout qu’il donne à l’aspartame une bonne résistance lors du chauffage.
TOXICITE DES METABOLITES DE L'ASPARTAME
Dans le tractus intestinal, l'aspartame est métabolisé en méthanol, acide aspartique, phénylalanine.
Le méthanol correspond à +/- 10% de l'aspartame, il est métabolisé en
formaldéhyde, acide formique et CO2.
1 litre de boisson light (édulcorée à l'aspartame) produit +/-48mg de méthanol or il faut savoir
qu'en buvant 1 litre de jus de fruits ou de légumes, on consomme de 200 à 280mg de méthanol.
Pour enregistrer les effets toxiques du méthanol (sur vision et système nerveux central) il faut ingérer de 200 à 500 mg/kg/j.
Ces doses sont 100X supérieures à la dose de méthanol apportée par l'aspartame. Ceci relativise les effets toxiques potentiels des métabolites
(formaldéhyde, acide formique) du méthanol après consommation de l'édulcorant.
L'acide aspartique (acide aminé) ne pose pas de problème de neurotoxicité.
Il est éliminé par les poumons sous forme de CO2.
La phénylalanine (acide aminé) est incorporée dans la synthèse protéique
essentiellement et une petite partie est éliminée sous forme de CO2.
Quelle que soit l'origine de la phénylalanine (protéines animales et végétales et aspartame) elle devient toxique pour le cerveau d'enfants souffrant
d'une maladie métabolique appelée PCU ou phénylcétonurie.
Ceci explique que tout produit contenant de l'aspartame doit mentionner : " contient une source de phénylalanine.
Les essais de mutagenèse ont montré que l'aspartame et la dicétopipérazine ne sont pas génotoxiques.
A propos du poids et de la prise de poids, l'usage de boissons édulcorées à l'aspartame ne fait pas prendre de poids mais contribue à
entretenir le plaisir du sucré et ne contribue pas à un meilleur comportement alimentaire.
Dans certains pays européens des études de consommation d'aspartame ont été conduites chez des adultes et des enfants diabétiques et les résultats
publiés par l'AFSSA montrent qu'on est loin d'atteindre la DJA, moins de 5% (de l'ordre de 1.9mg/kg/j).
Sur base des connaissances actuelles, l'innocuité de l'aspartame a été évaluée et reconnue par de nombreux organismes internationaux et nationaux
comme la FDA(USA), JECFA et CSAH pour l'Europe.
Il est autorisé sur base de la Directive 94/35/ CE (1994).
Son utilisation est approuvée dans 90 pays.
Dans le cadre d'une alimentation saine, diversifiée, variée, personnalisée l'aspartame peut, en tant que substitut du saccharose, rendre des services
pour limiter les prises de poids, les anomalies glycémiques des patients diabétiques mais il n'est pas la panacée.
C'est comme pour le saccharose, l'aspartame est un "assaisonnement" et il doit être utilisé avec modération. Cela semble très possible du fait de son
pouvoir sucrant élevé.
J.Absolonne
Diététicienne Conseil Diététique ABD
1-16/11/2006 RIA suppl. 672 octobre 2006
LE FRUCTOSE
Lorsqu’il est consommé à forte dose de façon chronique, le fructose peut générer des troubles métaboliques.
FRUCTOSE à consommer avec modération.
Principal sucre des fruits et du miel, le fructose est parfois présenté comme une alternative plus saine au saccharose.
Toutefois, lors du dernier Diétécom, le Prof. Jacques Delarue, professeur de nutrition au CHU de Brest, a désigné la consommation excessive de fructose comme
possible facteur de risque de syndrome métabolique. Plusieurs études montrent, en effet, une corrélation entre l’augmentation de la consommation de ces sirops et l’augmentation de l’obésité et du
diabète.
« Ce n’est peut-être pas une relation directe de cause à effet » explique le Professeur Delarue, « mais plusieurs observations, qui sont de l’ordre de la
physiologie, vont pourtant dans ce sans ». Le fructose agit surtout sur l’insuline et sur certains lipides du sang, dont il peut augmenter les taux, en particulier ceux des triglycérides. C’est
d’autant plus vrai lorsque le fructose est ajouté à un repas, seul ou associé au glucose. Alors que le glucose seul, l’amidon ou le maltose n’ont pas cette action. Précision toutefois du prof
J.Delarue : » une consommation occasionnelle de fructose ne saurait être dangereuse ».
Stimulation de l’appétit
Les « méfaits »redoutés ne sont observés qu’avec de fortes doses. Le problème, c’est que ces fortes doses sont fréquemment atteintes par les Américains ! Et cette
consommation excessive à les mêmes conséquences, que le fructose soit sous forme solide ou liquide.
Mais ce n’est pas tout, le fructose pourrait aussi augmenter la prise alimentaire. Il a été montré qu’un ajout de fructose au repas avait un impact sur les
hormones qui régulent l’appétit. Le fructose en supplément diminue les taux de leptine dans le sang : or, cette hormone intervient pour inhiber la prise alimentaire.
Corrélativement, le fructose augmente les taux de ghréline, hormone qui stimule l’appétit. La dernière série d’arguments qui incitent à la prudence vient des rats
de laboratoire. En expérimentation animale, les régimes riches en fructose provoquent un syndrome métabolique complet, avec une augmentation de l’acide urique, des triglycérides, de
l’insuline.
De plus, le fructose augmente le stress oxydatif et la production des redoutables radicaux libres. 2-16/11/2006
D’où pour conclure, une hypothèse : la consommation excessive de jus de fruits( riches en fructose) et de sodas(riches en saccharose : glucose + fructose) n’est
vraisemblablement pas étrangère à la flambée du syndrome métabolique aux USA. D’autant plus que sous formes liquides, le fructose est très vite métabolisé dans l’organisme