Pour Gérard
Quels examens pour la thyroïde ?
Il existe de nombreux examens très précis pour dépister et diagnostiquer les maladies de la thyroïde : observation clinique, palpation du cou, dosages des hormones thyroïdiennes, techniques
d’imagerie médicale... Le point avec Doctissimo.
Qu’il s’agisse de tumeurs bénignes, de cancers ou de simples dysfonctionnements, les maladies de
la thyroïde sont extrêmement fréquentes. On estime qu’au moins 10 % de la population sera confrontée à une maladie thyroïdienne bénigne (nodules, goitre, hypo ou hyperthyroïdie) soit en
France, 6 millions de personnes. Mais rarement un cancer sera dépisté. En effet, les cancers de la thyroïde sont rares (10 à 12 % des tumeurs de la thyroïde) et dans 90 % des cas d’un
bon pronostic. Ils ne représentent qu’1,2 % de tous les cancers.
Comment examiner cette petite glande ?
Le premier examen pourexplorer ce petit organe est la palpation. Votre
médecin pourra ainsi dépister un goître (augmentation du volume de la thyroïde) et des nodules. Viennent ensuite les techniques d'imagerie, avec l'échographie et la scintigraphie. Ces deux examens sont totalement indolores.
L'échographie, réalisée en passant une sonde à ultrasons sur le cou, permet de visualiser la thyroïde, les nodules (kystes) et d’en donner les
dimensions.
La scintigraphie, permet, après ingestion d'une très faible dose d’iode
ou de technetium radioactif, de déterminer au moyen d’une caméra si un nodule thyroïdien sécrète (nodule "chaud" qui apparaît foncé à l’image) ou non (nodule "froid") des hormones
thyroïdiennes.
Enfin, les dosages hormonaux (hormones thyroïdiennes, TSH, test de stimulation au TRH) sont
réalisés chaque fois que l'on suspecte une anomalie de fonctionnement de la thyroïde mais aussi pour surveiller les effets des traitements.
La ponction pour rechercher les nodules cancéreux
Bien évidemment, ces examens sont employés différemment selon les
circonstances. En cas de nodule, la scintigraphie distingue les nodules “chauds”, presque toujours bénins, des nodules “froids”. Parmi ces nodules froids, l’échographie révèle des nodules
liquidiens (kystes), toujours bénins, et des nodules solides ou mixtes, dont un sur dix, environ est cancéreux.
Mais c’est, avant tout, la ponction (cytoponction) à l’aiguille fine,
peu douloureuse, qui permettra de prélever quelques cellules de tissu thyroïdien pour en faire l’analyse et de repérer ainsi avec une grande précision les nodules cancéreux, qui devront être
opérés.
Lorsqu’une échographie est réalisée d’emblée et révèle un kyste
liquidien, la scintigraphie n’est pas nécessaire. La ponction confirmera le diagnostic et permettra de traiter le kyste en enlevant le liquide. Enfin, les micronodules, dépistés lors d’un examen
échographique, n’ont habituellement aucune conséquence clinique. Ils ne nécessitent qu’une surveillance échographique régulière.
Des signes importants à repérer
Lorsque la thyroïde est uniformément augmentée de volume, il s’agit d’un
goitre. Celui-ci peut être associé à la présence de nodules, à une hyperthyroïdie, à une hypothyroïdie, ou encore n’entraîner aucun trouble. Parfois l’attention est attirée vers la thyroïde par
des signes d’inflammation (douleur, chaleur) liés à une thyroïdite.
Mais il est fréquent que la pathologie thyroïdienne ne se manifeste que
par des signes isolés d’hyperthyroïdie (amaigrissement, palpitations, nervosité, tremblements, sueurs, soif et, en cas de maladie de Basedow, saillie des yeux en avant) ou d’hypothyroïdie (ralentissement, prise de poids,
frilosité, constipation, crampes, sécheresse de la peau).
Dans tous les cas un bilan thyroïdien s’impose, avec notamment des
dosages hormonaux, qui confirmeront le diagnostic. Le traitement doit intervenir rapidement, car l’hyperthyroïdie et l’hypothyroïdie peuvent entraîner des complications cardiaques.
Quand une surveillance s'impose
Certaines personnes ont des risques plus élevés de maladies
thyroïdiennes et doivent faire preuve d’une vigilance particulière. Ce sont notamment les patients ayant eu une intervention sur la thyroïde ou un traitement à l’iode radioactif pour traiter une
hyperthyroïdie et qui risquent d’avoir, de ce fait, une hypothyroïdie.
Un excès d'iode lié à des examens médicaux (certaines
radiographies, notamment) ou à la prise de certains médicaments (Cordarone) peuvent entraîner des hypo ou des hyperthyroïdies, généralement passagères, tandis que le lithium (un psychotrope) ou les médicaments utilisés pour traiter l’hyperthyroïdie peuvent provoquer une
hypothyroïdie et imposent des bilans hormonaux réguliers.
Enfin, l’exposition aux radiations ionisantes, surtout dans l’enfance,
pour traiter un cancer par exemple, augmente le risque de cancer de la thyroïde. Si la région du cou a été exposée aux radiations, une surveillance régulière doit être instaurée.
Dr Chantal Guéniot
http://www.doctissimo.fr/html/sante/mag_2001/mag0209/dossier/sa_3543_examens.htm