Peut-on être diabétique sans le savoir ?
Silencieux et discret, le diabète est une maladie qui peut longtemps passer inaperçue. Ainsi, cinq ou dix ans peuvent
s’écouler entre son apparition et son diagnostic, qui peut être fait à l’occasion d’une complication. Pouvez-vous être diabétique sans le savoir ? Comment améliorer le
dépistage ?
Lors de la digestion, nos aliments sont transformés en sucre, carburant indispensable aux cellules de l'organisme.
Hormone produite par le pancréas, l’insuline régule la quantité de sucre stockée ou "brûlée" dans les cellules. Le diabète est ainsi lié à une insuffisance de sécrétion ou d’action de
l’insuline.
Priorité au dépistage
Se caractérisant par un excès permanent de sucre dans le sang, le diabète résulte de facteurs génétiques et
environnementaux. Mais peut-on être diabétique sans le savoir ? Oui, car longtemps le diabète est indolore et insidieux. Il est en général diagnostiqué seulement cinq à dix ans après son
démarrage. Selon les spécialistes, entre 300 000 et 800 000 personnes souffriraient de diabète sans le savoir en France.
Dans cette population, on note plus facilement une surcharge pondérale dans plus de la moitié des cas, une sensibilité
génétique (l’existence d’un père ou d’une mère diabétique multiplierait le risque de maladie par deux), une sédentarité, une hypertension et un stress. Certains experts américains de l’American
Diabetes Association recommandent ainsi un dépistage chez ces sujets à risque :
Le dépistage peut se faire grâce à une simple prise de sang ou une petite piqûre au bout du doigt (glycémie capillaire).
Une glycémie supérieure à 1,26 g/l (mesurée à deux reprises) est synonyme de diabète. Quelques signes peuvent alerter le médecin : fatigue constante, bouche sèche, infections
récidivantes et durables, soif et envie d’uriner importantes…
Trop souvent encore, le diabète est
diagnostiqué à l’occasion d’une complication : artérite, infarctus, atteinte rénale, ophtalmologique ou neurologique. Cette identification tardive nécessite alors un traitement
urgent.
Le diabète : ça ne se voit pas
Durant tout le mois de novembre 2002, le groupe Giropharm regroupant 900 pharmacies adhérentes et l’Association
française des diabétiques (AFD) organise l’opération de dépistage, d’information et d’accompagnement des patients "Le diabète, ça ne se voit pas".
Dans toutes les pharmacies du groupe, seront ainsi proposés aux patients diabétiques :
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Bilan du suivi de leur traitement ;
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"Carte d’identité" du diabétique ;
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Espace de dialogue et de documentation sur la maladie, ses conséquences et sa gestion au
quotidien ;
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Mise en place d’un système de retraitement des déchets de soins avec la remise gratuite de containers de
récupération des aiguilles et lancettes usagées. Cette dernière opération se poursuivra au-delà du mois de novembre 2002.
De plus, toute personne se présentant dans une pharmacie Giropharm pourra bénéficier d’un dépistage gratuit.
Cette campagne s’est ainsi fixé trois objectifs : sensibiliser et dépister les personnes à risques, accompagner les patients diabétiques dans la gestion de leur maladie et faciliter
la récupération des déchets de soins.
Les adresses des pharmacies Giropharm sont accessibles par téléphone au 01 49 79 98 58 ou sur le site internet du groupement.
Source : Communiqué de Giropharm
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Gare au pré-diabète !
Vous êtes peut-être un futur diabétique qui s’ignore ! Et si vous ne faites rien, vous allez devenir diabétique à
part entière et menacer directement votre santé ! C’est en ces termes que le gouvernement américain a décidé de s’attaquer à un véritable problème de santé publique. L’initiative est assez
innovante. Les autorités sanitaires d’Outre-atlantique* ont en effet décidé de sensibiliser les américains sur une condition particulière : le pré-diabète, c’est-à-dire lorsque le taux de
glucose dans le sang est légèrement supérieur à la normale. Egalement appelée intolérance au glucose, ce problème à toutes les chances d’évoluer vers un véritable diabète si la personne ne change
rien à ses habitudes. De plus, le pré-diabétique voit son risque d’attaque cérébrale ou cardiaque augmenté de 50 % ! Seize millions d’américains seraient concernés, et risquent ainsi de
venir s’ajouter aux 17 millions de diabétiques.
Pour le gouvernement américain il est donc essentiel pour ces malades potentiels de faire attention à leur alimentation
et de pratiquer une activité physique régulière. Beaucoup sont en surpoids, et une perte de 7 petits kilos serait extrêmement bénéfique. Mais le problème est que la plupart ignorent leur
condition… C’est pourquoi les autorités encouragent les généralistes à pratiquer un dépistage en prescrivant la mesure de la glycémie de manière plus courante…
En France, la question du "pré-diabète" n’est pas d’actualité, mais le modèle américain pourrait inspirer le
gouvernement… En attendant, vous pouvez demander à votre médecin de mesurer votre glycémie.
David Bême
* BMJ USA Volume 1, june 2001,
Communiqué du National Institute of Health et BMJ Volume325,
21 august 2002
http://www.doctissimo.fr/html/dossiers/diabete/articles/6084-diabete-prediabete-savoir-03.htm