Les maladies de l'amiante
L'amiante est un matériau hautement toxique. Aussi, lorsque ses fibres en suspension dans l'air sont inhalées,
elles peuvent provoquer des pathologies respiratoires. Ses effets délétères sont liés à leur caractère indestructible et à leur dépôt dans le tissu pulmonaire qui précède leur migration vers
l'enveloppe du poumon (la plèvre et le péritoine).
Une fibre d'amiante est 400 à 2 000 fois plus petite qu'un cheveu, ce qui lui permet de pénétrer jusqu'aux alvéoles
pulmonaires : lieu d'échange gazeux entre l'air et la circulation sanguine.
Piégées, ces fibres peuvent provoquer des inflammations non cancéreuses ou des anomalies chromosomiques, point de départ
de maladies bénignes ou de cancers :
Asbestoses
Les fibres d'amiante pénètrent dans le poumon et provoquent une inflammation, qui se transforme en fibrose
(épaississement du tissu pulmonaire). Il se passe généralement une dizaine d'années entre l'inhalation et la survenue de la maladie. Essoufflement, toux sèche, sensation d'oppression sont les
premiers symptômes qui peuvent évoluer vers une insuffisance respiratoire, qui peut être mortelle.
Le diagnostic repose sur la radiographie, le scanner et les explorations fonctionnelles et la détection de corps
asbestosiques dans les sécrétions bronchiques.
Il n'y a pas de traitement efficace de cette maladie en recul depuis la diminution des taux d'exposition à
l'amiante.
Atteintes pleurales bénignes
Ces lésions de la plèvre ne constituent pas les prémices d'un cancer du poumon ou de la plèvre (mésothéliome). On
distingue différents types d'atteintes pleurales bénignes : pleurésie bénigne (épanchement de liquide), fibrose pleurale (sclérose consécutive à une pleurésie pouvant parfois entraîner des
calcifications), atélectasie par enroulement (masse bénigne se développant au contact de la plèvre).
Ces atteintes peuvent parfois entraîner une diminution de la capacité respiratoire ou des douleurs.
Mésothéliomes
Le mésothéliome atteint la membrane de la plèvre ou plus rarement le péritoine (membrane protectrice des intestins dans
la cavité abdominale) ou le péricarde (membrane qui entoure le coeur). Ce cancer de la plèvre est quasi-exclusivement lié à une exposition à l'amiante. Le tabac n'est aucunement impliqué dans le
mésothéliome. Cette maladie peut se développer trente à quarante ans après l'exposition à l'amiante.
Le mésothéliome se manifeste par des douleurs
thoraciques, un essoufflement du à la présence de liquide dans la plèvre (pleurésie), plus rarement par un amaigrissement et un état de fatigue général.
Le diagnostic repose sur une thorascopie (examen qui consiste à visualiser la plèvre) et un prélèvement des cellules
tumorales (biopsies).
Aucun traitement n'ayant fait la preuve de son efficacité, ce cancer est de très mauvais pronostic. Dans une majorité de
cas, le patient meurt dans l'année qui suit le diagnostic. Le traitement se limite à diminuer la douleur et à traiter l'épanchement pleural par ponction ou méthode chirurgicale.
Cancers du poumon
Chaque année, plus de 25 000 cancers du poumon sont diagnostiqués en France. Parmi eux, 5 à 10 % seraient liés
à l'inhalation d'amiante, mais il est très difficile de distinguer son influence de celle du tabac chez le fumeur notamment. Il apparaîtrait en moyenne 15 à 20 ans après l'exposition à
l'amiante. L'amiante multiplie par 5 le risque de développer ce cancer.
Trop souvent tardif, le diagnostic du cancer du poumon est réalisé par radiographie ou scanner avant d'être confirmé par
fibroscopie.
Le pronostic de la maladie dépend fortement de la précocité de son diagnostic, de la localisation des tumeurs et de
l'état général de santé du patient. Le traitement repose principalement sur la chirurgie, la chimiothérapie et la radiothérapie. Les protocoles de traitements dépendent entre autres choses du
type de tumeur et de son étendue. Pour en savoir plus, rendez-vous sur notre dossier consacré à cette maladie.
Compte-tenu de la lente évolution de ces maladies, l'amiante fera encore de nombreux dégâts parmi les professions les
plus exposées et le public ayant longuement séjourné dans des lieux dangereux. Aujourd'hui, l'Institut national de recherche et de sécurité (Inrs) reconnaît que 76 % des chantiers de
désamiantage ne respecteraient pas les règles de sécurité et exposeraient la santé des ouvriers et des personnes habitant à proximité. Les prévisions les plus pessimistes en matière de santé
publique tablent sur 100 000 morts d'ici 2025. En plus de ces chiffres, certaines études relient l'amiante à d'autres localisations de cancers : larynx, côlon, appareil digestif, colon,
rectum et appareil urogénital… mais ces liens restent l'objet d'une controverse scientifique.
David Bême - Mis à jour le 15 février 2009
Le cancer primitif des bronches
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Pollution
C'est justement mon cas... Asbestose... Plaques pleurales....