Le lactose est un disaccharide, c'est-à-dire un sucre "double" que l'on retrouve dans le lait et ses dérivés.
Son assimilation se réalise dans l'organisme au niveau de l'intestin grêle et est conditionnée par la présence d'une quantité suffisante de lactase intestinale qui est une enzyme digestive.
La lactase hydrolyse, c'est-à-dire scinde le lactose en ses deux sucres digestibles constitutifs, le glucose et le galactose, qui sont alors résorbés.
Les personnes qui sont intolérantes au lactose ne produisent pas ou pas suffisamment de lactase (alactasie partielle ou totale). Par conséquence, le lactose passe dans l'intestin sans avoir été digéré et sa présence provoque des troubles gastro-intestinaux (cf. symptômes).
Les symptômes les plus courants de l'intolérance au lactose sont :
- des ballonnements
- des diarrhées
- des douleurs abdominales
- des crampes abdominales
- des vomissements (surtout chez l'enfant)
- la constipation
La plupart des personnes intolérantes au lactose ne souffrent que d'un ou de deux de ces symptômes. Ces troubles peuvent apparaître dans certains cas déjà 15 - 20 minutes après l'ingestion d'aliments contenant du lactose ou se manifester après quelques heures, voire seulement le lendemain. En fonction de la quantité de lactose absorbé et de la sévérité de l'intolérance, ils peuvent durer jusqu'à plusieurs jours.
A côté des ces symptômes spécifiques de l'intolérance au lactose, la littérature spécialisée mentionne également une série d'autres troubles dont l'origine est attribuée au lactose par les patients. Entre autre, il s'agit de fatigue chronique, humeur dépressive, membres douloureux, vertige, maux de tête, abattement, troubles de concentration, eczéma. L'apparition et l'ampleur des symptômes dépendent de plusieurs facteurs.
Le degré de l'intolérance qui diffère d'un individu à l'autre en fonction de la production plus ou moins insuffisante, voire absente de lactase par l'organisme, revêt évidemment une importance primordiale. La quantité des aliments se trouvant déjà dans le système digestif et la forme sous laquelle le lactose a été ingéré influenceront également sur la survenance des troubles gastro-intestinaux. Le lactose est en principe mieux toléré s'il est consommé en même temps que d'autres aliments. La composition de la flore intestinale, l'état physique et psychologique de l'individu auront aussi un impact sur la sévérité des troubles.
L'auto-diagnostic
Chacun de nous peut se faire une idée approximative de sa propre tolérance au lactose en consommant à jeun un à deux verres de lait et en observant ensuite l'apparition des symptômes caractéristiques. Une manière moins violente consiste à retirer de son alimentation durant deux semaines tous les produits contenant du lactose (cf. Traitement) afin de vérifier si les symptômes disparaissent. Dans la plupart des cas, on constate une nette diminution des troubles après quelques jours déjà. Seul le médecin est en mesure de poser un diagnostic définitif. A ces fins, plusieurs tests peuvent être utilisés.
Le Breath Hydrogen Test
L'un d'eux est le Breath Hydrogen Test qui consiste à évaluer la présence d'hydrogène dans l'air expiré par le patient avant et après l'ingestion d'une quantité connue de lactose en solution. Le lactose non digéré dans l'intestin grêle se transforme en gaz sous l'action des bactéries coliques (bactéries présentes dans le gros intestin faisant suite à l'intestin grêle), dont l'hydrogène. Cet hydrogène passe ensuite dans la circulation sanguine pour rejoindre les poumons d'où il est exhalé en même temps que l'air. Plus le niveau d'hydrogène dans le souffle est élevé, moins performante est la digestion du lactose dans l'intestin grêle et donc moins efficace est la capacité de production de lactase par l'organisme.
Le test est réalisé en consultation ambulatoire (env. 4 h) chez un gastro-entérologue ou dans l'unité de gastro-entérologie d'un hôpital. La personne doit se présenter à jeun. Elle souffle une première fois dans un appareil afin que l’infirmière mesure la quantité d’hydrogène expiré. Elle absorbe ensuite le lactose prévu (2 grammes par kilo avec un maximum de 50 grammes). L’infirmière mesure alors la quantité d’hydrogène expiré toutes les 30 minutes pendant 4 heures.
(Chez les enfants en bas âge et en très bas âge, l'absorption d'une quantité importante de lactose pouvant provoquer une diarrhée sévère avec risque de déshydratation, c'est évidemment au médecin de décider si un tel test peut être effectué.)
Le Test de Tolérance au Lactose
Le Test de Tolérance au Lactose consiste à mesurer le taux de glucose dans le sang après ingestion d'une quantité déterminé de lactose. Rappelons que la lactase scinde le lactose en glucose et en galactose qui est transformé à son tour en glucose. Le glucose pénètre dans le sang et élève la glycémie (taux du sucre sanguin) du patient. En cas de digestion imparfaite du lactose, le taux de glucose sanguin s'élève modérément, voire pas du tout.
(Chez les enfants en bas âge et en très bas âge, l'absorption d'une quantité importante de lactose pouvant provoquer une diarrhée sévère avec risque de déshydratation, c'est évidemment au médecin de décider si un tel test peut être effectué.)
Le Test génétique
Le test génétique est un moyen sûr de détecter l'intolérance au lactose PRIMAIRE. Il n'y a donc pas de risque de confusion avec l'intolérance au lactose secondaire. Ce test se fait sur la base d'une prise de sang ou d'un prélèvement de cellules par simple écouvillonage de l'intérieur de la joue. Le patient n'est obligé ni d'ingérer du lactose - ce qui évite l'apparition d'éventuels symptômes désagréables - ni de rester pendant une longue durée sous observation médicale. Cependant, un résultat négatif ne signifie pas forcément que la personne n'est pas intolérante au lactose (déficit secondaire en lactase). C'est pour cette raison que ce test n'est pas très utile chez les enfants en bas âge qui souffrent le plus souvent d'une intolérance au lactose secondaire (donc pas diagnosticable au moyen du test génétique).
L'intolérance au lactose ou plutôt le déficit en lactase (enzyme nécessaire à la digestion du lactose) peut avoir différentes causes :
Déficit Congénital en lactase
Il existe de très rares cas d'intolérance congénitale au lactose (alactasie congénitale due à un mécanisme autosomique récessif) due à l'incapacité de l'organisme à synthétiser la lactase.
Déficit Primaire ou Acquis en lactase
In utero, l'activité lactasique de l'intestin de l'embryon augmente au cours de la gestation. Elle est maximale dans le dernier trimestre de la grossesse et à la naissance. Cette activité lactasique permet au nourrisson d'hydrolyser le lactose que lui apporte le lait maternel (70g/l dans le lait humain, 45g/l dans le lait de vache) ou le lait infantile. Au moment du sevrage, la production de lactase va diminuer progressivement pour beaucoup de populations. Elle va se stabiliser à un niveau de l'ordre de 10-20% de celui à la naissance. Cette situation est appelée hypolactasie. L'âge auquel cette hypolactasie est établie est variable selon les groupes ethniques. Par exemple, elle est déjà installée à 2 ans en Afrique et en Asie, alors qu'elle n'intervient qu'à l'âge de 6-8 ans au Japon ou à 10-15 ans en Finlande. La diminution de l'activité lactasique est donc génétiquement programmée et physiologique dans de nombreuses populations. Le déficit primaire en lactase est donc la cause la plus répandue de l'intolérance au lactose. Cependant la répartition de l'intolérance au lactose autour du globe démontre que tous les êtres humains ne naissent pas égaux face à ce disaccharide (cf. Répartition géographique).
Déficit Secondaire ou Temporaire en lactase
L'intolérance au lactose peut se manifester de façon temporaire chez des personnes atteintes de gastro-entérites graves, en particulier lorsque celles-ci sont attribuables à l'action d'un virus, le rotavirus, qui s'attaque à la muqueuse de la partie haute de l'intestin, où la lactase est produite. Les affections modifiant l'intégrité de la muqueuse (maladie cœliaque par exemple) et la motilité du petit intestin (pseudo-obstruction intestinale ou syndrome du petit intestin contaminé) peuvent également avoir des effets négatifs. Si la muqueuse est détruite, la production de lactase cesse. Il faut alors attendre qu'elle se reconstitue - normalement en quelques semaines - avant que les symptômes de l'intolérance au lactose disparaissent. En provoquant des dommages cellulaires, la chimiothérapie et la radiothérapie peuvent causer une intolérance au lactose temporaire.
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http://www.sanslactose.com/fr/les-causes-de-lintolerance-au-lactose/is/207