Quelles collations pour quels types de traitements ?
Les traitements pour les diabétiques ont beaucoup évolué ces dernières années. Dès lors on se pose la question suivante
«Faut-il encore des collations dans l'alimentation de la personne diabétique ?»
Qu'est ce qu'une collation ?
II ne s'agit pas d'un repas et encore moins d'un grignotage. II s'agit d'un petit encas pris entre deux repas. II ne s'agit pas de manger plus mais de
fractionner la ration alimentaire journalière. Prendre ou non une collation est étroitement lié au traitement.
Une bonne collation doit être de grande densité nutritionnelle et de densité énergétique contrôlée. Autrement dit :
la collation idéale doit être
Pauvre en graisses et en calories.
Riche en fibres, vitamines et minéraux. • Facile à emporter et à consommer.
Et surtout, elle doit avoir une charge glycémiante et une quantité de glucides adaptés à la situation et au traitement.
Afin de bien gérer les collations il faut connaître les aliments sources de glucides et la quantité de glucides contenus dans une collation pour
connaître son effet sur la glycémie.
II faut également connaître l'action du médicament antidiabétique et/ou de l'insuline.
1 - Traitement par anti-diabétiques oraux a qui conseiller une collation ?
Depuis des années nous avons été habitués au principe de fractionnement des repas. II faut cependant se rendre à l'évidence qu'avec les nouveaux
traitements pour le diabète, les collations ne sont plus systématiquement indispensables pour tout le monde.
Chez une personne obèse le risque d'hypoglycémie est faible, une collation n'est pas nécessaire.
Si la personne diabétique a l'habitude de consommer une collation, il faut l'orienter vers une collation peu ou pas hyperglycémiante et peu
calorique.
Parcourons la gamme des antidiabétiques oraux
Les insulino-secréteurs
1) Les sulfonnylurée :
Mode d'action:ils stimulent le pancréas à sécréter plus d'insuline. Ils sont pris 20 à 30 minutes avant le repas.
Ils induisent un risque d'hypoglycémie car la durée d'action va au-delà du repas.
Noms commerciaux
Amarylle®, Uni Diamicron® (1 prise, moins de risque d'hypoglycémie- durée d'action 24h.)
Daonil®, Euglucon®, Minidiab® (durée d'action 12 à 24h)
Diamicron®, Glibenèse@, Glurenorm® (durée d'action 3 à 5h)
où leurs génériques par ex. : MerckGliclazide
Attitude conseillée:3 repas + 3 collations moyennement hyperglycémiantes et peu caloriques.
2) Les glinides :
Mode d'action: Ils stimulent le pancréas à sécréter plus d'insuline.
Ils sont pris au moment des repas et l'action ne dure que le temps du repas et de sa digestion.
II y un risque d'hypoglycémie s'il y a prise de médicament et pas de repas, ou si le repas ne contient pas de glucides.
Nom commercial:Novonorm ® (durée d'action 2 à 4 heures)
Attitude conseillée: 3 repas et pas de collation ou collation peu hyperglycémiante et peu calorique.
Les insulino-sensibilisateurs
1) les biguanides :
Mode d'action:ils augmentent la sensibilité des tissus à l'action de l'insuline pour que celle-ci soit plus efficace ; ils diminuent la production hépatique de glucose. II sont
pris pendant ou après le repas.
Nom commercial:Glucophage® et générique ( ex: Metformax0)
Attitude conseillée: 3 repas et pas de collation ou collation peu hyperglycémiante et peu calorique.
2) Les glitazones :
Mode d'action:ils aident l'organisme à mieux utiliser l'insuline qu'il produit, ils diminuent la production hépatique du glucose en améliorant sa captation périphérique.
Noms commerciaux:Avandia®, Actos®
Attitude conseillée: 3 repas et pas de collation ou collation peu hyperglycémiante et peu calorique.
Autres
L’acarbose :
Mode d'action:il empêche l'action de certaines enzymes au niveau de l'intestin et diminue la quantité de sucre absorbé par l'organisme. II n'y a peu de risque
d'hypoglycémie.
Nom commercial:Glucobay
Attitude conseillée: 3 repas et pas de collation ou collation peu hyperglycémiante et peu calorique.
Glucovance (Glucophage + Daonil) : ce médicament combine un biguanide (Glucophage) et une sulfonylurée (Daonil).
Avandamet(Avandia+Metformine): ce médicament associe l'action d'un biguanide et d'une glitazone.
Ces deux médicaments sont à prendre en cours ou en fin de repas.
2- Traitement par insuline : à qui conseiller une collation ?
Actuellement on voit apparaître sur le marché des insulines à durée d'action courte; on aura donc tendance à ne plus proposer de collations du tout ou
alors à les choisir peu hyperglycémiantes et peu glucidiques.
Pour savoir combien de collations et quel type de collation il convient de prendre
• il faut connaître le schéma d'action des insulines
• il faut tenir compte de la glycémie
• il faut tenir compte de l'activité physique
• il faut connaître les aliments sources de glucides et l'effet des aliments sur la glycémie.
Parcourons la gamme des traitements à l'insuline.
1- Traitement
– par deux injections d'insuline en mélange (matin et soir)
Mixtard 030/70, Humuline O 30/70,...
- par des injections séparées d'insuline rapide et intermédiaire
Actrapid et Insulatard, Humuline regular et Humuline NPH,...
Attitude conseillée: 3 repas et 3 collations moyennement hyperglycémiantes
2- Traitement par 2 injections d'insuline analogue biphasique matin et soir
NovoMix 300
Attitude conseillée: ne pas prendre de collation.
3- Traitement basal prandial basé sur 1 injection d'insuline lente et 3 injections d'insuline rapide
Insulatard et Actrapid ...
Attitude conseillée: ne pas prendre de collation;
Cependant il peut y avoir une superposition des actions des insulines.
Dans ce cas une collation moyennement hyperglycémiante peut être utile pour éviter une hypoglycémie (après contrôle -150mg/dl).
4- Traitement basal prandial : 1 injection d'insuline analogue â action prolongée utilisée comme insuline basale en association avec une insuline d'action courte ou ultrarapide administrée lors des
repas.
Lantus ou Lévémir avec Humalog ou NovoRapid
Attitude conseillée: ne pas prendre de collation
Avis de la diététicienne.
La prise de collation dans la journée alimentaire des personnes diabétiques dépend du traitement.
L'évolution des conseils diététiques dans le domaine est influencée par les nouveaux traitements mis en place par les médecins.
Selon l'activité physique, selon la glycémie la prise d'une collation peut s'imposer.
Selon les envies, les habitudes de consommation et même si le traitement ne le demande pas, le choix d'une collation s'oriente alors vers une
collation peu hyperglycémiante.
L'objectif est de viser une glycémie la plus stable possible et ce en tenant compte des évènements du quotidien: exercice physique, hypoglycémie,
modification de traitement,…