La glycémie avant repas est-elle nécessaire ?
Afin «d'économiser les doigts» il est tentant de se passer de la glycémie avant repas, et de ne réaliser que la glycémie une heure trente après le début du repas, pour valider les choix
alimentaires.
Cependant c'est souvent décevant, car si la glycémie après un repas est peu élevée cela indique que le repas était équilibré, mais si elle est élevée cela n'apporte guère de renseignements car
cette glycémie a pu être la conséquence d'une glycémie avant repas peu élevée suivie d'un d'un repas non équilibré, ou d'une glycémie avant repas déjà élevée suivie d'un repas équilibré.
Quand réaliser la glycémie après repas ?
Lorsqu'on étudie les profils de glycémie après repas chez les personnes non diabétiques (toutes les dix minutes pendant trois heures par exemple) on constate :
• d'une part, que pour des repas strictement identiques et pris à la même heure, le maximum de glycémie est variable selon les jours, probablement parce que la vitesse avec laquelle se vide
l'estomac n'est pas la même tous les jours,
• et d'autre part, que le moment où la glycémie passe par son maximum dépend beaucoup de la nature du repas :
- après un petit déjeuner comportant un café, du pain et de la confiture, le maximum peut être atteint en demi-heure, et il peut en être de même après un repas de midi ne comportant que de la
purée de pomme de terre et une tranche de jambon (ceci est dû au fait que le pain et les pommes de terre ont une digestion très rapide et qu'il n'y a pas, ou peu, d'autres aliments non
glucidiques ralentissant le passage des glucides, des intestins vers le sang),
- par contre, après un repas comportant des crudités, des légumes chauds, un féculent ou mieux encore des légumes secs, de la viande ou du poisson ou des oeufs, un laitage et un fruit, le maximum
de glycémie sera atteint beaucoup plus tardivement car les aliments non glucidiques associés abaissent l'index glycémique du
repas ; d'autre part, bien que l'apport en glucides soit un peu plus important, le maximum de glycémie est moins élevé.
Autrement dit :
• si on mesure la glycémie peu de temps après le début du repas, on a de fortes chances de ne pas connaître la valeur maximale, surtout si on veille à équilibrer ses repas de manière à ce que ce
maximum soit le plus bas et le plus tard possible,
• mais si on la mesure trop tard après le début du repas, on a de forte de chances de trouver une valeur qui est plus basse que le maximum qui a eu lieu une demi-heure ou une heure avant.
D'autre part, la glycémie postprandiale est destinée à être comparée avec la glycémie avant repas, mais aussi avec les glycémies postprandiales réalisées aux mêmes moments les jours précédents,
et ceci n'est possible que si on adopte un intervalle de temps moyen identique tous les jours.
Enfin, plus on attend pour mesurer la glycémie postprandiale, plus on se rapproche de la glycémie d'avant repas du repas suivant dont la signification n'est pas du tout la même : la glycémie après repas est le témoin de la capacité du glucose alimentaire à pénétrer dans les muscles et dans le foie pour stocker l'énergie glucidique, alors
que la glycémie avant repas est le témoin de la sortie de glucose du foie pour assurer les dépenses glucidiques.
Pour toutes ces raisons, l'intervalle de temps le plus habituellement recommandé est d'une heure trente après le début du repas (une heure après le début du repas, c'est trop tôt, surtout pour le
repas de midi et du soir, tandis que deux heures après la fin du repas, c'est trop tard d'autant que cela correspond à 45 ou 60 minutes supplémentaires par rapport à un intervalle de temps d'une
heure trente après le début du repas).
Quels repas faut-il tester ?
L'objectif étant de traquer l'hyperglycémie, le plus utile est de tester les repas dont on pense que la composition est de nature à conduire à une élévation excessive de la glycémie.
Les repas les plus intéressants à tester sont donc les repas comportant des glucides en quantité non négligeable (pain et farineux, féculents, fruits) et/ou les repas dont les aliments non
glucidiques (crudités, légumes chauds, viande ou poisson, laitage) sont absents ou en faible quantité.
Ou encore, étant donné que les études concernant les habitudes alimentaires familiales montrent que les mères de famille ont habituellement une vingtaine de menus «de base» qu'elles déclinent
selon diverses modalités, il est aussi possible notamment la première fois que l'on envisage de valider ses choix alimentaires par l'autosurveillance glycémique, de tester les uns après les
autres les menus habituels, de façon à vérifier leur effet sur la glycémie, et réfléchir à la façon dont ces menus pourraient être équilibrés, notamment par l'ajout d'aliments non
glucidiques.
Il est également possible, lorsque les différents menus habituels ont été testés, de procéder de façon systématique en testant le petit déjeuner le lundi, le déjeuner le mardi, le dîner le
mercredi, puis à nouveau le petit déjeuner le jeudi...
Enfin, il est intéressant de noter qu'assez souvent c'est le petit déjeuner qui conduit aux élévations glycémiques les plus importantes, même lorsque le volume des aliments avalés est faible.
Ceci est lié au fait que très souvent le petit déjeuner comporte uniquement un liquide (café, thé...) qui n'apporte pas de glucides ni d'éléments susceptibles de ralentir la digestion, et du pain
dont la moitié du poids est en fait des glucides. D'autre part, le matin est la période de journée où la tendance hyperglycémique est la plus forte par suite de l'effet d'hormones sécrétées en
fin de nuit (le même petit déjeuner pris le soir entraîne une moindre élévation glycémique). Pour améliorer le petit déjeuner, il est souvent utile de manger quelque chose en plus (tranche de
jambon découenné dégraissé ou de blanc de dinde, fromage allégé, yaourt maigre, fromage blanc allégé, tranche de fromage toastinette, oeuf... mais aussi tomate, concombre, carottes crues...), et
le pain gris, ou mieux les pains enrichis en fibres, se digèrent plus lentement que le pain blanc.
En résumé
L'autosurveillance peut être utilisée de façon raisonnée pour valider les choix alimentaires, en regardant la glycémie avant le repas et une heure trente après le début du repas, de manière à
voir quel a été l'effet du repas.
Le seul moyen de vérifier que l'on ne se trompe pas dans le choix de ses aliments, est de vérifier sa glycémie avant le repas et une heure trente après
le repas, et d'en tirer les conclusions qui s'imposent :
• Si la différence glycémique est correcte, c'est qu'on ne s'est pas trompé dans le choix des aliments
• Si la différence glycémique n'est pas correcte, il faut trouver où est l'erreur
pour éviter de la refaire
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Par contre, rien ne vous indiquera si votre repas contenait trop de graisses. C'est à vous d'y faire attention à chaque repas.
Obtenir de «bonnes glycémies» ne suffit pas ...
Il faut aussi faire attention
au contenu en graisses des repas
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