L'injection d'insuline : principes
La façon dont l'insuline injectée sous la peau va passer dans le sang dépend bien entendu du type d'insuline, mais aussi de plusieurs facteurs «techniques» :
• Profondeur de l'injection et épaisseur de la peau : une injection superficielle entraîne une libération retardée, une injection dans le muscle entraîne une libération accélérée.
• Site d'injection : la libération de l'insuline est plus rapide à certains endroits du corps qu'à d'autres.
• Activité des muscles situés au voisinage de la zone d'injection : cela accélère la libération de l'insuline.
Profondeur de
l'injection
L'insuline doit être placée dans ce que l'on appelle le «tissu sous-cutané profond», c'est-à-dire dans partie la plus profonde de la peau, juste au-dessus du muscle, mais pas
dans le muscle, et ceci quelle que soit la longueur de l'aiguille et quelle que soit la technique d'injection sous-cutanée utilisée.
En effet, une injection faite dans le muscle entraîne une action plus rapide de l'insuline (et donc un risque d'hypoglycémie), tandis qu'une injection trop superficielle entraîne une action plus
lente de l'insuline (et donc une tendance à l'hyperglycémie suivie d'une action plus tardive pouvant entraîner une hypoglycémie s'il y a chevauchement avec l'action de l'insuline suivante).
D'autre part, plus l'injection est superficielle, plus il y a un risque que l'insuline ressorte par le point d'injection après que l'aiguille ait été sortie de la peau (ce qui entraîne une
hyperglycémie par suite d'une insuffisance d'insuline). De plus, une injection trop superficielle peut entraîner des phénomènes d'intolérance immunologique de la peau vis-à-vis de l'insuline.
Sur le plan pratique, les facteurs qui interviennent sont donc :
• l'épaisseur de la peau à l'endroit où on fait l'injection,
• la longueur de l'aiguille,
• l'angle de pénétration de l'aiguille (perpendiculaire à la peau, en oblique par rapport à la peau, ou presque parallèle à la peau),
• et la réalisation ou non un pli de peau pour y enfoncer l'aiguille.
Pendant de nombreuses années, on a utilisé des aiguilles assez longues, d'environ 18 à 24 mm car la technique d'injection usuelle pour tous les médicaments injectés sous la peau, consistait à
pincer la peau entre deux doigts, pour la soulever dans le but d'enfoncer l'aiguille dans l'axe du pli, à la base du pli, en tenant la seringue presque parallèle à la peau non soulevée. De cette
façon, l'insuline était placée sous la peau sans trop risquer de la placer dans le muscle. Cependant, cette technique était peu adaptée pour l'insuline car elle comportait un haut risque
d'injection à une profondeur variable avec des conséquences non négligeables sur le plan glycémique.
Par la suite, la technologie de fabrication des aiguilles le permettant, on a utilisé des aiguilles plus courtes (12,7 mm) et plus fines, et cela a permis de proposer différentes techniques
d'injection :
• soit à 45° par rapport à la peau, sans faire de pli, de façon à ce que l'insuline soit placée dans le tissu sous-cutané, sans aller jusque dans le muscle (le rôle de l'inclinaison de l'aiguille
étant d'éviter d'aller jusque dans le muscle),
• soit perpendiculairement à la peau, au sommet d'un pli de peau pincée entre deux doigts, sans prendre le muscle (le rôle du pli étant de soulever la peau au-dessus du muscle afin de ne pas
risquer de placer l'insuline dans le muscle),
• soit perpendiculairement à la peau en tendant la peau entre deux doigts (le rôle de cette tension étant d'aplatir le tissu sous-cutané dans les zones où le tissu sous-cutané est épais).
Ces dernières années, il a été possible de fabriquer des aiguilles encore plus fines et moins longues, d'autant que les études réalisées par scanner ont montré que la fréquence des injections où
l'insuline était en fait placée dans le muscle était plus importante qu'on ne le pensait. Ceci a donc conduit à proposer une autre technique d'injection : perpendiculaire à la peau, sans réaliser
un pli de peau, avec des aiguilles de 10 ou 8 mm. Par ailleurs, toutes les études ont montré que le vécu psychologique des injections était meilleur avec des aiguilles courtes qu'avec des
aiguilles longues.
Enfin, on fabrique maintenant également des aiguilles de 6 et 5 mm, mais elles sont à réserver aux enfants chez qui l'épaisseur de la peau est particulièrement faible, ou aux adultes
particulièrement maigres.
La technique d'injection a donc évolué d'une injection presque parallèle à la peau dans un pli avec des aiguilles longues, vers une injection perpendiculaire sans pli avec des aiguilles trois
fois plus courtes, après avoir consisté pendant une quinzaine d'années en une injection à 90° dans un pli, ou à 45° sans pli, ou à 90° sans pli, avec des aiguilles de longueur intermédiaire.
Il faut donc bien comprendre :
• que la réduction de la longueur (18 à 24 mm, 12,7 mm, 12 mm, 10 mm, 8 mm, 6 mm, 5 mm), ainsi que du diamètre des aiguilles, a été possible par suite de progrès technologiques dans la
fabrication des aiguilles,
• que la technique d'injection a évolué en conséquence,
• mais que le but de chaque technique est resté le même : placer l'insuline à une même profondeur sous la peau : le plus profond possible, mais sans atteindre le muscle.
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Correct
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Incorrect
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Quelle que soit la longueur de l'aiguille, le but est le même : placer l'insuline dans le tissu sous-cutané profond, sans atteindre
le muscle
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Pour une même épaisseur de peau, il existe une technique pour chaque longueur d'aiguille, dont le but est de placer l'insuline à une
même profondeur
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