L'essentiel sur le prolapsus
Quand parle-t-on de prolapsus ? Quels sont les symptômes de cette affection ? Sujet largement méconnu,
les descentes d'organes (ou prolapsus féminins) sont loin d'être rares. Découvrez l'essentiel sur cette maladie.
Communément appelés "descentes d'organes", les prolapsus représentent une complication gynécologique fréquente.
Quand parle-t-on de prolapsus ?
Les organes présents dans le bassin de la femme sont maintenus grâce à un ensemble de muscles, de ligaments et de fibres.
On parle de prolapsus, anomalie autrefois appelée communément par les femmes "descente d'organes", lorsque l'utérus, mais parfois aussi l'urètre, la vessie et le rectum ne sont plus soutenus et
s'effondrent. La station debout de la femme est en partie responsable de ces troubles. Comme l'explique le Pr. Bernard Jacquetin, chef de service de gynécologie-obstétrique du CHU de
Clermont-Ferrand1, "Le poids des organes logés dans le bassin est entièrement supporté par le plancher pelvien, avec l'aide de ligaments qui servent à le soutenir. Cette pression
permanente est particulièrement redoutable au niveau d'une zone anatomique de faiblesse (fente urogénitale)…"
Est-ce une maladie fréquente ?
Bien qu'extrêmement taboues, ces descentes d'organes sont loin d'être exceptionnelles. D'après le Pr. Jacquetin, "au cours
de sa vie, une femme a 11 risques sur 100 de devoir se faire opérer d'un prolapsus". En dépit des blocages liés à l'évocation de ce sujet, les consultations liées à ce trouble auraient augmenté
de 45 % en dix ans.
Malgré la publication de différentes études américaines2,3, la proportion de femmes atteintes de prolapsus
restait jusqu'alors difficile à déterminer car seules les femmes fréquentant un cabinet de gynécologie étaient interrogées. Mais une étude hollandaise présentée lors du Congrès ICS-IUGA
(International Incontinence Society - International Urogynecological Association) apporte des éléments nouveaux4. 2 750 femmes âgées de 45 à 85 ans ont été contactées par courrier
pour répondre à des questionnaires concernant les troubles vésico-sphinctériens et recto-anaux.
La moitié d'entre-elles a répondu et 653 choisies au hasard ont accepté d'être examinées. Résultat : près de 40 %
des femmes âgées de 45 à 85 ans auraient un prolapsus cliniquement significatif (stade 2,3 et 4). "Attention, cela ne veut pas dire que toutes sont handicapées par cette maladie. Comme pour
l'incontinence, on doit distinguer les formes qui occasionnent réellement une gêne. Dans ce cas, on peut supposer que les chiffres oscillent autour de 10 à 15 %. Une proportion qui est loin
d'être négligeable" conclut le Pr. Jacquetin.
Quels sont les facteurs de risque ?
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Les accouchements difficiles, surtout en cas d'utilisation de forceps ou de traumatisme périnéal sont de loin, le premier
facteur prédisposant.
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L'âge et la ménopause sont également un facteur de risque. En raison de la baisse des estrogènes, les tissus perdent de
leur élasticité et n'assurent plus aussi efficacement leur rôle de soutien des organes;
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Les interventions chirurgicales dans la région du bassin ;
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Certaines activités professionnelles qui imposent le port de lourdes charges et la station debout prolongée ;
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Enfin, les femmes souffrant de prolapsus (particulièrement à un jeune âge) ont souvent des mères qui ont eu, elles aussi,
un prolapsus.
Quels sont les symptômes de cette affection ?
Cet affaissement peut se traduire par une sensation de pesanteur dans le bassin, une gêne lors de la marche, une fatigue,
des fuites urinaires lors des efforts (incontinence d'effort). Dans les cas les plus évolués, le col de l'utérus est visible, à la vulve. Dans ces formes extériorisées, le diagnostic est aisément
posé par la femme elle-même. Lorsque la pathologie n'a pas atteint un stade aussi avancé, l'examen gynécologique suffit généralement à confirmer le diagnostic.
Comment se déroule l'examen médical ?
Dans les formes débutantes ou intermittentes, un interrogatoire et un examen clinique rigoureux sont nécessaires.
"L'interrogatoire de la patiente est essentiel, pour notamment préciser les facteurs de risque, le degré de la gêne fonctionnelle et l'existence de signes urinaires ou ano-rectaux associés. Le
médecin cherchera à l'interrogatoire si la patiente a subi des accouchements multiples ou difficiles et d'éventuels antécédents de chirurgie pelvienne. Son examen par toucher vaginal et au
spéculum, vise à identifier les organes concernés par la chute (ptôsés), au besoin en demandant à la patiente de fournir un effort de poussée" précise le Pr. Jacquetin.
En quoi consiste la prise en charge ?
Pour les formes débutantes, la rééducation périnéale permet d'améliorer le soutien musculaire des organes. Cependant, elle
ne corrige pas les prolapsus mais permet de stabiliser son évolution, repoussant parfois le recours à la chirurgie.
La chirurgie tente de restaurer un bon équilibre de cette zone, en faisant appel autant que possible aux tissus de la
patiente, mais en cas de qualité tissulaire défaillante, les risques de récidives sont importants. Aujourd'hui, les chirurgiens peuvent recourir à des prothèses synthétiques ou biologiques, qui
permettent de dresser un véritable hamac sous la vessie. Pour en savoir plus, découvrez l'interview du Pr. Jacquetin "Descentes d'organes : des solutions existent !".
Compte-tenu de la gêne occasionnée, les femmes atteintes doivent surmonter leurs réticences. Des solutions préventives et
curatives pourront leur redonner une bonne qualité de vie. En cas de doute, n'hésitez pas à consulter !
David Bême
1 - Conférence de presse du 18 juin 2004
2 - Am J Obstet Gynecol. 2002 Jun;186(6):1160-6.
3 - Am J Obstet Gynecol. 2000 Aug;183(2):277-85.
4 - Neurourology and Urodynamics, vol.23, n°5/6, 2004 : 401-402
Règles et problèmes gynécologiques
Troubles sexuels féminins
http://www.doctissimo.fr/html/dossiers/descente-organes/8040-prolapsus-descentes-organes-essentiel.htm
Il y a aussi le prolapsus anal qui , important, peut s'ulcérer . J'ai souvent vu les prolapsus conséquents et sérieux chez les personnes âgées qui ne veulent pas se faire soigner par pudeur. Bonne soiré Nadine