L’équilibre acido-basique consiste à maintenir un équilibre entre l’acidité et l’alcalinité du corps. Le sang par exemple est légèrement alcalin, avec un pH de 7,4. Après digestion, absorption et métabolisation des aliments que nous ingérons, la majorité d’entre eux libère soit des acides, soit des bases dans la circulation sanguine. Ce ne sont donc pas les aliments en soi qui influencent notre équilibre acido-basique, mais leur métabolisation, qui peut varier d’un individu à l’autre.
Au cours de la métabolisation, certains aliments génèrent des substances soit acidifiantes, soit alcalifiantes. Par exemple, les aliments générant des acides forts comme l’acide chlorhydrique, l’acide sulfurique, l’acide phosphorique ou encore l’acide urique ont tendance à acidifier l’organisme. C’est notamment le cas des aliments d’origine animale comme la viande, le poisson ou le fromage, mais aussi des céréales (surtout raffinées), des sucreries, des boissons industrielles et des plats préparés. En revanche, la richesse en minéraux (potassium et magnésium) des fruits et légumes en font des aliments alcalifiants pour la grande majorité d’entre eux.
Un aliment peut avoir un pH acide ou basique sans nécessairement acidifier ou basifier l’organisme. Un exemple parlant est celui du citron : son goût est très acide et son pH est égal à 2,5, mais il est alcalifiant pour l’organisme. A l’inverse, la viande qui a un pH de 7,1, soit très légèrement basique, est acidifiante.
Notre alimentation moderne, et notamment l’alimentation occidentale, plus riche en produits animaux, en céréales raffinées, en plats industriels, sucreries, au détriment des fruits et légumes, semble donc effectivement trop acide pour notre organisme.
A défaut d’être la mesure la plus précise, la mesure du pH urinaire est une façon simple de déterminer si les habitudes alimentaires d’une personne tendent ou non à acidifier son organisme.
Référence
C. Bonnafous, L’équilibre acido-basique, Grancher, 2015
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Quels sont les risques d’une alimentation trop acidifiante ?
Il faut savoir qu’à court terme, ce déséquilibre temporaire est rapidement compensé, notamment par les reins, et n’entraîne pas de problème majeur. Cependant, si l’on a habituellement une alimentation acidifiante, on peut à long terme souffrir d’une acidose chronique de faible niveau et être confronté à plusieurs problèmes de santé. A noter que les acidoses induites par l’alimentation sont très différentes des acidoses métaboliques, qui résultent d’autres facteurs contribuant à l’incapacité de compenser le pH sanguin. Les effets néfastes des acides métaboliques cliniques sont bien mieux connus que ceux d’un régime alimentaire acidifiant.
Le risque le plus connu est lié à la santé osseuse : une alimentation très acidifiante favoriserait l’ostéoporose. En effet, pour compenser cette acidité, l’organisme puise dans ses réserves alcalines, les minéraux, et notamment le calcium, ce qui tend à fragiliser les os1,2. Cependant, toutes les études ne sont pas d’accord sur ce point3 et cette relation est encore controversée.
On pense également qu’un terrain acide serait plus propice à l’apparition de cancers et au développement de métastases, mais aucune preuve n’existe encore à ce sujet4.
Globalement, les risques liés à un excès d’acide dans le corps humain sont encore mal connus, mais dans le doute, il est préférable d’essayer de limiter l’acidité dans le corps
Des recommandations pour rétablir l’équilibre acido-basique
De la même façon que l’alimentation perturbe l’équilibre acido-basique, il faut modifier son alimentation pour le restaurer1. Pour prévenir une charge acide trop importante, le Guide alimentaire canadien préconise par exemple de :
- privilégier les fruits et les légumes avant tout autre groupe alimentaire
- privilégier les protéines végétales (graines et légumineuses)
- consommer une variété de céréales à grains entiers (sarrasin, quinoa, riz brun etc)
- limiter la consommation de café, d’alcool, de boissons gazeuses, d’aliments raffinés et de viande rouge
- consommer les produits laitiers avec modération.
Des écarts à ce type d’alimentation sont évidemment possibles, mais l’essentiel est tout de même de préserver cet équilibre sur la durée. Il peut arriver cependant que l’alimentation ne fournisse pas suffisamment d’aliments basiques, comme pendant les périodes de fête, auquel cas des comprimés alcalifiants existent pour rétablir l’équilibre. Pendant le repas, il est important également de bien mâcher les aliments, car cela les rend plus alcalins2.
Le stress est acidifiant, c’est pourquoi il est important de le contrôler, voire de le réduire en pratiquant des activités de relaxation.
Le fait de pratiquer une activité sportive peut enfin aider dans la mesure où l’augmentation du rythme cardiaque permet d’éliminer des acides à travers l’expiration et la transpiration
Sources
1. Macdonald HM, New SA, Fraser WD, et al., Low dietary potassium intakes and high dietary estimates of net endogenous acid production are associated with low bone mineral density in premenopausal women and increased markers of bone resorption in postmenopausal women, Am J Clin Nutr, 2005
2. Tucker KL, Hannan MT, Kiel DP, The acid-base hypothesis: diet and bone in the Framingham Osteoporosis Study, Eur J Nutr, 2001
3. Hanley DA, Whiting SJ, Does a high dietary acid content cause bone loss, and can bone loss be prevented with an alkaline diet?, J Clin Densitom, 2013
4. C. Bonnafous, L’équilibre acido-basique, Grancher, 2015
Sources
1. C. Bonnafous, L’équilibre acido-basique, Grancher, 2015
2. P. David, L’Equilibre Acido-basique – une notion fondamentale, 2010
http://www.passeportsante.net/fr/Actualites/Dossiers/DossierComplexe.aspx?doc=alimentation-moderne-acide-quels-sont-les-risques-d-une-alimentation-trop-acidifiante-
trop sucré ..trop salé ..trop acide ...
qu'est-ce qu'il reste d'equilibré dans ce que nous mangeons aujourd'hui ??
on peut se poser la question avec tout ce qui ne va pas ..........(et ce qu'on ne sait pas ...)