Incontinence urinaire : qu’est-ce que c’est?
L’incontinence urinaire donne lieu à des pertes incontrôlables et involontaires d’urine, qui se produisent le jour ou la nuit. Il ne s’agit pas d’une maladie, mais d’un symptôme lié à
divers troubles physiques ou mentaux. Il existe divers moyens pour la maîtriser ou la traiter.
Contrairement à ce qu’on croit souvent, il n’y a pas que les personnes âgées qui souffrent d’incontinence urinaire. En Amérique du Nord, on estime qu’elle touche une femme sur quatre d’âge
moyen ou âgée. Les hommes sont deux fois moins nombreux à en souffrir.
Causes
Voici les principales causes d’incontinence urinaire. Elles varient selon le type d’incontinence (voir ci-dessous).
- Un accouchement vaginal.
- L’amincissement de la peau du vagin ou de l’urètre après la ménopause.
- Une hypertrophie bénigne de la prostate ou une chirurgie à la prostate.
- La prise de certains médicaments (par exemple, des antidépresseurs, des décongestionnants nasaux, des relaxants musculaires).
- De la constipation.
- L'incapacité à se déplacer (« incontinence fonctionnelle »).
- Des infections
urinaires à répétition.
- Une descente de vessie.
- Un problème de santé chronique (diabète, maladie de Parkinson, etc.).
- Une compression ou une lésion de la moelle épinière.
Types d’incontinence urinaire
Incontinence urinaire à l’effort. Il s’agit de la forme d’incontinence urinaire la plus courante chez les femmes. C’est la fuite d’une petite quantité d’urine en raison d’une pression sur
les muscles du plancher pelvien (périnée) au moment d’un effort physique, d’un accès de toux, d’un éternuement ou d’un éclat de rire. Elle survient lorsque les muscles du bassin sont affaiblis.
Incontinence urinaire d’urgence. Cette incontinence représente 25 % des incontinences féminines, mais elle peut toucher l’enfant et l’homme âgé. Elle est aussi appelée « vessie
hyperactive ». Les muscles de la vessie sont hypersensibles à l’étirement et aux signaux nerveux. Le simple fait de marcher, de rire, de penser à uriner ou encore d’entendre de l’eau couler
peut déclencher des pertes d’urine parfois importantes. Les personnes atteintes urinent donc fréquemment.
Incontinence urinaire mixte. Cette forme d’incontinence urinaire associe aux moins deux formes de ce trouble. La combinaison la plus fréquente est celle de l’incontinence à l’effort et de
l’incontinence d’urgence. Elle représente 25 % des incontinences urinaires féminines.
Incontinence urinaire par regorgement (ou par trop-plein). C’est la forme d’incontinence la plus fréquente chez l’homme. Elle résulte d’un trop-plein d’urine dans la vessie. Les troubles
de la prostate en sont le plus souvent à l’origine.
Incontinence fonctionnelle. Certains troubles physiques ou mentaux peuvent empêcher une personne de se rendre à temps aux toilettes. Ainsi, 75 % des patients âgés incontinents
souffrent d’une atteinte cérébrale (tumeur, accident vasculaire cérébral, maladie de Parkinson).
Incontinence totale. Il s’agit d’une incontinence caractérisée par un écoulement continu d’urine, jour et nuit. Les personnes touchées n’ont aucun contrôle volontaire de leur vessie.
L’incontinence urinaire totale est le plus souvent la conséquence de lésions physiques survenant, en particulier, en raison d’un accident ou d’une maladie qui atteint le système nerveux.
Évolution
Dans la plupart des cas, il existe des solutions pour régler le problème ou pour le contrôler avec succès, surtout si le traitement débute rapidement.
Conséquences et complications possibles
En raison du tabou qui règne autour de l’incontinence urinaire, beaucoup de personnes hésitent à consulter. Elles se privent donc de l’aide et des traitements offerts. Pourtant,
lorsqu’elle n’est pas traitée, l’incontinence peut limiter considérablement les activités physiques, et perturber la vie sociale, sexuelle et professionnelle.
L’incontinence urinaire chronique accroît le risque d’infections urinaires à répétition. Elle peut aussi causer des rougeurs de la peau qui entoure les parties génitales (allant jusqu’à des
infections et des ulcères), étant donné qu’elle crée de l’humidité.
Symptômes de l’incontinence urinaire
À l’effort : fuite d’urine au moment d’un effort, le plus souvent faible ou soudain. On n’est pas toujours conscient des pertes.
-
D’urgence : pertes conscientes et généralement importantes d’urine, envies soudaines et impérieuses d’uriner qui précèdent toujours la fuite d’urine, mais qui ne donnent
pas le temps d’aller aux toilettes. Le besoin urgent d’uriner peut survenir la nuit.
-
Mixte : combinaison des symptômes de l’incontinence urinaire à l’effort et de l’incontinence urinaire d’urgence à des degrés divers.
-
Par regorgement : de faibles quantités d’urine s’échappent à plusieurs reprises tout au long de la journée. La miction (l’action d’uriner) s’amorce difficilement.
L’écoulement est faible et laisse souvent l’impression que la vessie n’est pas vide. Le besoin d’uriner se manifeste aussi durant la nuit.
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Fonctionnelle : pertes liées à de la difficulté à se déplacer rapidement.
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Totale : pertes constantes, jour et nuit.
Note. Lorsque les pertes d’urine s’accompagnent de douleurs, que l’urine change de couleur et d’odeur, et que les envies d’uriner sont fréquentes, il est possible qu’une infection urinaire
soit en cause.
Personnes à risque
- Les femmes courent deux fois plus le risque de souffrir d’incontinence que les hommes en raison de leurs caractéristiques anatomiques, de la grossesse et de la ménopause.
- Les femmes qui ont subi une chirurgie gynécologique, comme l’ablation de l’utérus, sont plus à risque. Toute intervention chirurgicale dans la région pelvienne risque d’endommager les muscles
ou les nerfs du système urinaire.
- Les personnes âgées risquent de devenir graduellement incontinentes si les muscles de leur vessie perdent de leur tonus. À cela s’ajoute le fait qu’elles sont de plus en plus exposées à des
troubles neurologiques.
- Les hommes atteints d’un trouble de la prostate (prostatite, hypertrophie bénigne de la prostate, ou cancer de la
prostate).
- Les personnes ayant un calcul (pierre) dans la vessie ou une descente de vessie.
- Les personnes ayant des infections urinaires fréquentes.
- Les personnes atteintes d’un trouble neurologique qui touche les nerfs contrôlant la vessie ou qui limite la mobilité : maladie de Parkinson, maladie d’Alzheimer, sclérose en plaques, neuropathie
périphérique diabétique, blessure à la moelle épinière, accident vasculaire cérébral, etc.
- Certaines personnes sont incontinentes de naissance à cause d’une malformation anatomique.
Facteurs de risque
- Le manque d’activité physique.
- L’obésité. Le surplus de
poids entraîne une pression constante sur la vessie et sur les muscles du plancher pelvien, ce qui les affaiblit.
- Le tabagisme. Une toux
chronique peut causer de l’incontinence urinaire ou encore l’aggraver.
- L’anxiété.
- Un problème important de constipation.
- Les excès d’alcool ou de boissons à base de caféine (café, thé, cola, etc.).
- La prise de certains médicaments.
http://www.passeportsante.net/fr/Maux/Problemes/Fiche.aspx?doc=incontinence_urinaire_pm&source=bulletin