L’Homme, notamment depuis un siècle, s’est considérablement affranchi des contraintes que lui dictait la nature et s’est éloigné d’elle. En toute discrétion, beaucoup de ces éléments
naturels qui nous entourent ont une incidence sur nos interactions sociales et notre bien-être physique et mental. La psychologie de l’environnement est une discipline qui s’intéresse à la façon
dont l’environnement physique immédiat d’un individu peut affecter son fonctionnement psychologique, son bien-être physique et mental ainsi que son comportement.
Nous découvrirons dans ce dossier quelques-uns des exemples du livre de l'auteur, Pourquoi la nature nous fait du bien : les
bienfaits des plantes vertes au travail, les émotions liées aux fleurs, les effets du soleil sur notre humeur et nos comportements...
La marche à pied, c’est bon pour la santé, comme on l’entend dire fréquemment. Oui, il est bon de pratiquer régulièrement de l’exercice physique, même modéré. Cependant, si l’on en
croit la recherche, on peut optimiser l’efficacité de cette simple activité si on la pratique en milieu naturel.
La marche à pied dans la nature, comme ici une randonnée dans le Trentin-Haut-Adige, améliore le rythme cardiaque. © Domaine public
Expérience sur les effets de la marche à pied en forêt
Bunn-Jin Park et al. (2009) ont demandé à des hommes de 22 ans de participer à un même exercice de marche dans deux contextes différents. Le premier jour, la moitié du
groupe était envoyée en forêt tandis que l’autre moitié était expédiée dans une zone urbaine à fort trafic routier à proximité. Toutes les personnes devaient marcher pendant exactement 15
minutes. À l’issue de ce temps, à l’aide de chaises pliantes mises en place à cet effet, les sujets avaient pour instruction de rester assis pendant 15 minutes. Le lendemain, on procédait de
même, mais on permutait les personnes de leur environnement de marche de la veille (ceux en forêt se retrouvaient sur le site urbain et ceux en site urbain se retrouvaient en forêt). Tous les
sujets portaient un sac à dos dans lequel se trouvait un appareil de mesure de l’activité cardiaque sur un certain nombre de paramètres : pression artérielle, rythme cardiaque. Les sujets, à des fins de familiarisation de
l’appareil, étaient équipés de cela dès le petit-déjeuner, c’est-à-dire avant de réaliser l’exercice demandé.
La marche à pied est d'autant plus bénéfique pour la pression
systolique et le rythme cardiaque qu'elle est effectuée en forêt. © Tourisme Vézère/Matthieu Anglada, Flickr CC by-nc-sa 2.0
Les résultats montrent que si, avant le démarrage de l’épreuve, la pression systolique et le rythme cardiaque offraient les mêmes niveaux dans les deux groupes, il n’en a pas été de même après.
La marche en forêt n’a pas conduit à augmenter la pression systolique alors que cela a été le cas avec la marche en zone urbaine. La différence entre les deux groupes s’est maintenue tout au
long de l’exercice même durant la phase où les participants étaient assis sur la chaise de repos mise en place. En ce qui concerne le rythme cardiaque, celui-ci, bien entendu, a varié selon que
le sujet était au repos ou marchait, mais, ici encore, le nombre de pulsations était supérieur en condition de marche en zone urbaine et, cela, même à l’issue de la période de repos sur la
chaise.
On constate donc que l’endroit où l’on marche a des effets différenciés sur certains paramètres physiologiques mesurés. La persistance de ces effets après la phase de repos semble attester que
cela provient des différences de lieux de marche et non d’une possible différence dans l’effort lié à la marche selon les deux contextes. Pour les chercheurs, une moindre production d’hormones de
stress pourrait expliquer cet effet. Une recherche utilisant sensiblement la même méthodologie que celle décrite ici a d’ailleurs montré qu’à l’issue d’une marche en forêt, le taux de
cortisol salivaire (hormone du stress) était à un niveau de concentration moins élevé qu’il ne l’était après la marche en
zone urbaine (Park et al., 2007).
La marche en forêt engendre une moindre production d'hormones de stress que la marche en zone urbaine. © Domaine public
Conclusion sur les bienfaits de la marche à pied en forêt
Marcher oui, mais pour optimiser les effets cardioprotecteurs de la marche, il semble qu’il vaille mieux marcher en forêt. Ces travaux montrent à l’évidence que le contexte de l’activité exerce
une influence en soi sur une même activité physique. Il y a une magie, une sérénité et une beauté intrinsèque de la forêt qui expliquent certainement ces effets.
Pour les personnes qui reprennent le sport ou auxquelles on conseille une pratique modérée, il pourrait être plus pertinent de le faire en zone boisée afin de bénéficier d’effets supplémentaires immédiats. Une
recherche de Hug et al. (2009) confirme d’ailleurs que dans des complexes sportifs, les mêmes activités (vélo d’appartement, rameur…) faites dehors plutôt qu’en salle prédisent déjà
mieux la fréquence et le maintien de l’activité. On imagine donc la force des espaces naturels sur cette détermination à continuer.
Verdure et bonne santé seraient liées (à l'image : Erythrina lysistemon). © Tatters / Flickr - Licence Creative Common (by-nc-sa 2.0)
La présence de plantes ou une vue sur la nature, les arbres ou les plantes, favorise la rémission des patients après une opération et cela affecte également l’immunité des personnes. Aussi, on peut supposer que les espaces naturels
soient à même de diminuer la fréquence d’apparition de la maladie (ce que l’on appelle la morbidité). Mass et al. (2009) ont effectué une étude en Hollande impliquant
l’analyse d’une population composée de 400.000 individus pour lesquels les chercheurs avaient accès aux dossiers médicaux.
Apparition des maladies selon la présence d'espaces verts
De fait, l’ensemble des pathologies pour lesquelles ces personnes
avaient consulté ou étaient en traitement étaient connues des chercheurs. À l’aide d’une méthode par grille-calque (on pose un calque avec des carrés transparents sur des zones de plans), les chercheurs ont déterminé la part de construit et la
part d’espaces naturels dans un rayon constant autour du domicile des personnes de l’étude. Cela a permis de distinguer la prévalence de pathologies des patients situés dans les zones proches de leur résidence avec 10 %
d’espaces verts et les zones avec 90 % d’espaces verts. La fréquence de chaque maladie pour 1.000 personnes vivant dans ces deux types de zones a reporté sur le tableau ci-dessous.
Fréquence de chaque maladie en fonction du pourcentage d'espaces verts dans la résidence, sur 1.000 personnes. © DR
On constate donc des différences importantes de la prévalence de certaines maladies selon le degré de verdure environnante. Certes ces variations peuvent être imputables à des différences de
populations cependant les chercheurs observent ces effets avec le contrôle du statut socioéconomique.
Fréquence de chaque maladie en fonction du pourcentage d'espaces verts dans la résidence, sur 1.000 personnes. © DR
http://www.futura-sciences.com/fr/doc/t/medecine-1/d/bien-etre-sante-nature_1491/c3/221/p3/
Kikou NADINE,
Voilà un bien bel article et si reel.
Surtout ne pas se desepérer,à cause de nos maladies.
Je sais,c'est facile à dire !!!
Moi aussi,je souffre d'une maladie rare et d'un AVC,qui m'a privé d'une partie de la vision de mon oeil gauche.
Pourtant,je ne reste pas chez moi,à me morfondre.
Celà sert a quoi ?? A enquiquiner les autres.
Le problème ne sera pas résolu,pour autant.
Bougeons,marchons,dans la nature,les paysages sont si beaux,il suffit de savoir regarder,écouter.Prenons cette vitamine G,la vitamine de la vie.
Bisous Nadine et caresse à Malik.Aimée